Le défi extrême de Philippe Richet
Amateur de défi, le Landais Philippe Richet s’est classé 2e de « The Track Oubtack Race », une épreuve de 520 km en semi-autonomie disputée en Australie (dans le territoire du Nord) durant la première quinzaine de mai. Il a bouclé son périple en 61h52’.
22 concurrents ont pris le départ de cette épreuve de (très) longue durée. Canal Aventure organise un tel évènement sur chaque continent, et l’épreuve australienne représente la plus longue, 520 km dans le désert, divisées en neuf étapes.
« Je n’ai pas fait les autres. J’avais très envie de faire une course en Australie. Et le format des 520 km m’avait intrigué » explique Philippe Richet. « Pour une fois que je ne me pointais pas dans une course où j’étais néophyte. J’ai déjà fait le marathon des Sables, donc je connaissais le sable et les courses par étape. Les deux premières étapes, c’est de la montagne : je connaissais car j’ai fait l’UTMB et la Diagonale des fous. La dernière étape, c’est 127 km (en deux jours), j’ai déjà fait les 100 km de Millau, ainsi que le Spartathlon ».
Restait à encaisser les efforts sur une dizaine de jours non stop. « Je m’y suis aligné car c’était la plus longue » se marre t-il. « J’aime bien les défis comme ça. Je n’avais jamais fait de trail ; j’ai commencé par la Diagonale des fous. Je n’avais pas fait de triathlon ; j’ai commencé par un Ironman » poursuit le cadre chez Intersports.
Au final et en dépit de quelques contretemps –notamment plusieurs chutes sur la première étape-, Philippe Richet est monté sur la deuxième marche du podium d’une épreuve disputée en autosuffisance (1). « En fait, on partait avec de la nourriture pour les cinq premières étapes. Et au début de la 6e étape, on repart avec 11 km sur le dos, et le kilométrage augmente (58 km pour la 6e ; 64 pour la 7e). Là, ça a été dur car tu es de nouveau chargé. La journée, la température montait à 34 degrés, et entre 0 et 5 la nuit. En début d’étape, le sable était dur donc on arrivait à courir. A 11h-midi, il devenait super mou. Là, il fallait piocher ».
« Tu arrives à la limite psychologique »
« Je n’avais plus beaucoup de jambes à la 7e étape. Et mentalement, tu lâches un peu aussi. Passé le marathon, je perdais un peu la notion de plaisir. Tu as envie que ça s’arrête. Tu arrives à la limite psychologique. Et le classement général m’a boosté. C’est une course qui use » reprend t-il. « Mais l’ambiance est extraordinaire avec le staff, les toubibs, les autres concurrents. Je me suis fait que des copains là-bas. Nous étions très contents que tout le monde réussisse. Il y a deux ans, seuls cinq coureurs ont fini… »
Le soir, Philippe Richet partageait sa tente avec un acolyte suisse. « Il était extraordinaire. C’était un montagnard, qui avait fait une course Dawa Sherpa de 330 km au Népal. On était en symbiose tous les deux. Lui était admiratif que je finisse en 61h et moi qu’il le fasse en 108’ : il faut une résistance physique impressionnante pour le terminer en plus de 100 h. Ce que j’aime bien dans la course à pied, c’est qu’il y a un respect des autres : tu vas être admiratif des très bons mais le gars qui finit en vrac, dans les derniers, il lui faut un sacré courage. Chacun a son histoire ».
Celle de Philippe Richet passe par les défis extrêmes. Une idée pour son prochain ?
(1) Les coureurs avaient avec eux sac de couchage, matelas, pharmacie, la nourriture pour cinq jours, un couteau, une frontale ; bref tout le matériel obligatoire ainsi que deux litres d’eau.
Seule la tente à l’arrivée des étapes et les ravitaillements (uniquement en eau) étaient fournis tous les 15-20 km.
Le site de la course : cliquez-ici.