Ultra Sports Science, pour étudier l’ultra endurance
Trois médecins viennent de créer un fonds de dotation –Ultra Sports Science- dédié à la médecine et à la science dans les sports d’ultra endurance.
Le fonds s’adossera à l’UTMB et organisera un troisième congrès sur la médecine et la science dans les sports d’ultra endurance (Martin Hoffman, l’un des trois fondateurs, en a déjà organisé deux à l’occasion de la Western States) du 21 au 23 août prochains en marge de l’incontournable rassemblement du trail à Chamonix.
Depuis 2007, de nombreuses actions ont été menées, de la création de la commission médicale de l’UTMB à la collaboration pour la recherche médicale internationale, en passant par la mise en place d’« Athletes For Transparency », sous l’égide de Pierre Sallet.
Ces dernières années, plusieurs études médicales avaient d’ores et déjà été lancées (sur la fatigue et la récupération, le sommeil, les pathologies musculosquelettiques, l’hyponatrémie –les soucis d’hydratation- etc…).
Le fonds de dotation est l’œuvre de trois médecins : l’Américain Martin Hoffman, le premier à lancer de tels programmes de recherche lors de la Western States, donc, l’Allemand Bernd Volker Scheer et le Français Patrick Basset.
« L’ultra endurance, c’est la pratique d’un sport qui de part sa durée, son intensité ou son environnement, devient extrême pour le corps. Il peut y avoir des conséquences pour tout le corps à tous points de vue » expose en préambule Patrick Basset.
Trois objectifs et un caractère international
Ultra Sports Science a trois objectifs :
-récolter des fonds pour réaliser des recherches médicales internationales, dit d’intérêt public et validé par la préfecture. Il s’agit de soutenir et de conduire toutes actions de recherche fondamentale ou appliquée sur l’étude des problématiques de santé et pathologies spécifiques liées aux sports d’ultra-endurance, dans tous les environnements et particulièrement en milieux difficiles.
-transmettre les résultats des recherches aux sportifs, aux scientifiques, aux médecins, aux organisateurs et aux fédérations sportives. Se défaire du langage médical incompréhensible pour pléthore de coureurs. « Traduire » résume en souriant Patrick Basset. Créer en quelque sorte des « séances de vulgarisation pour stimuler les sportifs à se soucier de leur santé, leur apporter des éléments basés sur les observations scientifiques qui ont été faîtes, et pas des éléments de commercialisation ».
-enfin, mettre en place une politique de santé afin d’éviter les pratiques dopantes, préserver le bien-être et la santé des sportifs.
Si la fondation est internationale, c’est dans un souci de pertinence accrue et avant tout car elle se veut un « point de convergence pour qu’un certain nombre d’études se réalisent ».
Au niveau financier, le fonds s’appuie sur l’apport personnel de ses créateurs, sur l’aide de mécènes (sans aucune contrepartie, les donateurs bénéficient simplement d’un avantage fiscal de 65% comme le stipulent les statuts juridiques des fonds de dotation) ainsi que sur le crowdfunding – une demande en préfecture vient ainsi d’être lancée récemment concernant une étude sur les crampes dans les sports d’endurance.
Pour en savoir plus, le site officiel d’Ultra Sciences Sport.
Texte : Quentin Guillon.
Photos : Franck Oddoux.