Fabien Antolinos : après le Grand Trail des Templiers en 2012, l’Endurance Trail en 2013
Favori après s’être inscrit tardivement sur l’Endurance Trail, Fabien Antolinos a géré de main de maître son premier ultra de 100 kilomètres, s’imposant au forceps, en 9h55’46, devant Thomas Saint-Girons, en moins de dix heures qui plus est. Il achève ainsi avec brio sa saison, dans la foulée sa deuxième place aux championnats de France à Gap début octobre.
Rien n’a pu stopper Fabien Antolinos vers sa victoire sur l’Endurance Trail, en ouverture de ces trois jours de fête du trail à Millau. Pas les fortes rafales de vent qui ont secoué l’aire de départ à quatre heures du matin, où 650 trailers se sont élancés au son d’Era pour 100 kilomètres d’intenses efforts (4800m+) à travers le majestueux cadre des causses. Encore moins sa lampe frontale, hors service très rapidement («j’ai fait une grosse erreur de débutant, j’en ai pris une neuve ce matin et je n’ai pas changé les piles je n’y voyais plus rien au bout de deux kilomètres») et qui a obligé Fabien Antolinos à se caler dans la foulée de Pascal Giguet jusqu’au premier ravitaillement, à Rivière-sur-Tarn.Et nonobstant sa stratégie incisive –un départ rapide- Thomas Saint-Girons a dû s’incliner contre plus fort que lui, tout simplement.
«Obligé d’avoir du cœur»
Pourtant, tout ne fut pas aisé pour Fabien Antolinos, qui portait encore les stigmates de son effort gapençais d’il y a trois semaines, deuxième derrière Sébastien Spehler après une dernière descente éprouvante musculairement. «J’ai eu des douleurs aux adducteurs dès le 20e km. Aujourd’hui, ça été de la gestion. Mais du cœur aussi. Quand on vient aux Templiers, on est obligé d’avoir du cœur. C’est une super course et c’est un plaisir d’être là. Je suis très content de gagner ici l’Endurance Trail. Je me suis vraiment fait plaisir ».
Après avoir récupéré une frontale neuve, Fabien Antolinos a maintenu un écart stable avec Thomas Saint-Girons, aux alentours des deux minutes à Mostuejouls, après 40 kilomètres de course, avant de produire son effort. «J’ai bouché les 2’30 en une vingtaine de minutes. Le truc était d’essayer de suivre et de se tenir tranquille un maximum de temps. Thomas était très bien dans les plats et dans les descentes. Moi, j’avais un peu la “monoallure“. Je me suis dit de ne pas m’enflammer, ni dans les descentes, ni sur les plats. Je suis resté à un petit rythme de footing. Thomas a été un adversaire rugueux très longtemps. Il m’a poussé un peu dans mes retranchements». Ainsi, à moins de vingt kilomètres de l’arrivée, l’écart n’était que de trois petites minutes.
«Un peu frustrant au départ»
Mais Thomas Saint-Girons paya sur la fin ses efforts du début de course, et, en bon gestionnaire, Fabien Antolinos a donc inscrit son nom au palmarès de l’Endurance Trail pour ses premiers pas sur un long format, après sa victoire l’an passé sur le Grand Trail. Son choix de s’aligner sur l’épreuve ultra était motivé, en sus de ménager son physique, par l’obtention des trois points nécessaires pour prendre par à l’UTMB l’an prochain.
«C’est surtout pour découvrir l’effort. J’ai envie de me faire plaisir sur un autre truc» confie t-il. Néanmoins, c’est sur les trails plus courts que le sociétaire de Decines Meyzieu Athlétisme s’exprime le mieux, et l’UTMB sera sa seule incursion sur l’ultra en 2014. «100 kilomètres, c’est un peu frustrant au départ car il faut gérer l’allure, ne pas aller sur des intensités trop élevées. J’ai fonctionné aux sensations. Mon plaisir, ce sont vraiment les trails de 5-6 heures, les formats de 60-70 km, où ça va vite et où il y a à la fois de la gestion».
Un plaisir qu’il ne satisfera donc pas dimanche.«Il y a un énorme plateau et une énorme bagarre de prévu. Je vais regretter de ne pas être là. J’aurais un petit pincement au cœur dimanche…»