CCC – Lanne au bout du suspense
Michel Lanne a remporté hier soir, peu après 21 heures, l’édition 2016 de la CCC. Pour sa première participation à une course de l’événement UTMB, le gendarme du PGHM d’Annecy a concrétisé l’un de ses objectifs les plus chers. « Longtemps je suis venu ici supporter mes équipiers, et j’en rêvais de faire partir de la fête » lâchera le vainqueur, accueilli par sa petite fille de 3 ans sur la ligne d’arrivée.
En tête de bout en bout des 101 kilomètres de course, Michel Lanne aura dû batailler jusqu’au bout pour contenir un trio lancé à ses basques, constitué d’un jeune Japonais de 22 ans, Ruy Ueda, d’un vétéran italien, Giuliano Cavallo, et du Français Clément Molliet. Les trois hommes seront finalement arrivés dans cet ordre sur la place du Triangle de l’Amitié de Chamonix, les quatre premiers de l’épreuve se tenant en un quart d’heure.
« Je ne savais pas trop où j’en étais en partant » dira Michel Lanne. « Je n’ai pas trop couru cette année, donc je voulais partir prudemment. Au final, je me suis laissé grisé par l’ambiance, et par mes sensations, et je me suis retrouvé en tête. J’ai eu peur de payer ça en fin de course, et j’ai failli le payer d’ailleurs en montant à Tête au Vents. J’étais sans doute un peu trop détendu à ce moment-là. Et finalement, j’ai dû faire un gros finish dans la dernière descente de La Flégère pour m’assurer cette victoire » racontera Lanne, qui avait du mal à réaliser, sur la ligne d’arrivée.
Le jeune Japonais aura en effet été une menace jusqu’au terme de l’épreuve, tout comme l’athlète italien, réputé pour ses qualités de descendeur. Les deux hommes, respectivement 52e et 7e l’an dernier sur cette même épreuve auront donc réalisé un bond au classement, et appris de leur expérience précédente, notamment du côté japonais. « L’an dernier, il avait fait aussi très chaud, j’étais complètement déshydraté, avec des crampes, des maux de tête, de ventre. Cette année, j’ai bien géré cet aspect, à chaque point d’eau, de ravitaillement, je me rafraîchissais, et j’ai pu m’exprimer complètement » dira le petit coureur japonais, qui devient le deuxième représentant du Soleil Levant à s’inviter sur un podium chamoniard en 14 éditions, après l’icône Kaburaki (3e de l’UTMB en 2009).
Chez les filles, une nouvelle athlète scandinave s’est révélée aux yeux des spectateurs, en la personne de Mimmi Kotka. Une Suédoise vivant dans le Val d’Aoste, vainqueur du Gran Trail Courmayeur cette année, mais aussi du Trail des Balcons d’Azur, de la Marathon Race d’Annecy, et 8e des Mondiaux 2015, toujours à Annecy. Elle aura fait cavalier seul de bout en bout, pour finir 14e au scratch.
Derrière elle, par contre, la bagarre aura fait rage pour les deux dernières places du podium restant. Après l’abandon de précoce de Lizzy Hawker à la Fouly (environ 42e km), la Britannique Jo Meek et l’Espagnole Teresa Nimes Perez auront quasiment fait course commune, deux minutes les séparant seulement à la Tête au Vents. Elles occuperont finalement dans cet ordre les deux places restantes du podium féminin, à 5 minutes l’une de l’autre.
Luc Beurnaux – Photo Michel Cottin/UTMB