24h au cœur du team Asics trail
Début de saison ou début d’année civile rime avec bilan et perspectives du côté de plusieurs équipes de trail. Illustration avec le team Asics, qui s’est réuni le week-end dernier à Millau.
A l’invitation du Millau Espace Trail, qui propose 280 de circuits balisés dans la région, les athlètes et la majorité du staff du team Asics Trail (quatorze personnes au total dont neuf athlètes) se sont donnés rendez-vous pour un stage de trois jours le week-end dernier à Millau. Objectif ? Tirer le bilan de l’année écoulée, et surtout baliser le chemin pour 2016, tout en instillant une « culture de groupe » comme le souligne Laurent Ardito, aux manettes du team, même s’il n’est pas aisé de maintenir une telle ambiance avec un seul regroupement en commun (ensemble du staff et des athlètes) dans l’année.
« J’attends plus ce stage que Noël. On récupère nos équipements -c’est un peu notre Noël à nous-, on retrouve l’équipe, on passe de bons moments » sourit Thomas Saint-Girons, qui attaque sa neuvième année au sein du team.
Au menu de ce stage, une sortie tranquille samedi matin sur le Puncho d’Agast (2,5 km pour 485 m D+) –seul Xavier Thévenard n’y a pas pris part, préférant une séance de fractionné- aux côtés de traileurs du cru, alors que de multiples ateliers (entraînement, nutrition, présentation des objectifs etc…) ont ponctué le week-end.
Le team Asics, un « centre de ressources »
« Le team est un centre de ressources » précise Laurent Ardito, centre de ressources au sein duquel les athlètes viennent piocher au gré de leurs besoins.
Ce fut aussi l’occasion pour les trois nouveaux –Lambert Santelli et les jeunes Mathieu Delpeuch et Thomas Angeli- de s’imprégner de l’ambiance et d’échanger avec leurs aînés. « On peut surtout les aider sur les à-côtés, qui sont moins naturels pour eux et qui leur permettent de gagner du temps, comme sur les technologies –mettre la trace des parcours sur la montre avant une course, en leur expliquant que ça nous a sauvés quelques courses-, ou sur la nutrition » résume Thomas Saint-Girons.
Dimanche matin, lever matinal pour lancer la journée par une via Ferrata. « L’idée est de se familiariser avec la verticalité car ce sont des situations que l’on peut retrouver en course » explique le manager de l’équipe.
Millau et les alentours sont plongés dans le brouillard, alors que les reliefs sont balayés par un très fort vent glacial. Corollaire, le groupe va mettre beaucoup plus de temps que prévu pour effectuer la via. La plupart, faute d’équipements, sont transis de froid et vont se réfugier dans la voiture. Au lieu d’enchaîner avec les trois heures de course prévues initialement, changement de programme et retour à l’hôtel pour se réchauffer. La sortie, ça sera pour l’après-midi.
« Je ne descends que si l’on court ! »
Manque de place dans la voiture placée à proximité de l’arrivée de la via. Lambert Santelli, congelé, doit donc finalement suivre ses camarades du team qui rallient les deux autres voitures garées en contrebas, au départ de la via, sur leurs deux jambes (à une petite demi-heure de course).
« Je ne descends (de la voiture) que si l’on court ! » clame t-il. « J’en ai marre de marcher ! ». Les rires fusent et on se rappellera la scène quelques heures plus tard au repas. Globalement studieux durant le week-end, le groupe se nourrit de ces quelques moments de « chambrage » et de partage, qui permettent de le souder.
Débrief à l’issue du repas. Laurent Ardito : « Le stress est lié au froid, à la verticalité, à la technique. Ceux qui vont courir cet aprem vont être fatigués alors qu’on n’a pas fait quelque chose d’intense. Mais le stress nous a fait dépenser de l’énergie. On a fait une erreur d’équipement. Développer la technique, les compétences, sert à faire les choses avec plus de confort et moins de stress, et on est donc meilleurs. On a eu du mauvais temps donc au final ce n’est pas plus mal ».
Car l’expérience pourra s’avérer utile en condition de courses, le cas échéant. Sylvaine Cussot corrobore. « Je n’aime pas la via, je ne prends pas de plaisir. Mais il faut voir le positif : c’est aussi du boulot » sourit-elle.
Le week-end touche à sa fin et chacun se prépare à retrouver son chez soi. La prochaine fois que certains membres du team Asics se retrouveront, ça sera la puce au pied et le dossard épinglé au maillot. A Gruissan dans moins de deux semaines ou bien plus tard dans la saison pour les gros objectifs du team (à la composition hétéroclite, ce qui permet de balayer tous les formats de course) : l’Eco trail de Paris (Emmanuel Gault et Sylvaine Cussot), Hard Rock et Ultra Trail du Mont-Fuji (Xavier Thévenard) et Ultravasan (Arnaud Perrignon).
Texte : Quentin Guillon.
Photos : Etienne Mordier / Laurent Brière (BEtrained Production).