Championnats de France Elite : Mounir Akbache pas loin de créer la surprise sur 800 mètres
Mounir Akbache était tout proche de monter sur son premier podium aux France Elite. Il fut dans le coup –calé derrière Paul Renaudie avec une petite avance sur ses poursuivants – jusqu’à la cloche, avant un dernier tour difficile face des purs spécialistes du 800. Finalement 5e en 1’51’’15 (et 4e Français, derrière Paul Renaudie, David Verbrugghe et Kévin Gobillard), l’ingénieur en génie civil et urbanisme (diplômé de l’INSA à Lyon) évoque cette course et ses ambitions pour la suite, lui qui possède un record personnel de 3’42’’83 sur 1 500 m (2012), sa distance de prédilection.
Avez-vous également cru au podium?
«Oui, moi aussi j’y ai cru. J’avais tout intérêt à ce que la course aille assez vite. Je n’avais pas préparé très spécifiquement ce 800 mètres. En plus je n’ai pas leur coup de rein. J’ai essayé d’accrocher. Ça a joué des coudes à certains moments. Ça m’a un peu déstabilisé. J’y ai laissé un peu d’influx nerveux. Le dernier tour est dur, quand on voit passer les autres comme des flèches. Je suis tombé sur plus fort que moi. Je n’ai pas tellement de regrets car j’ai fait ce que j’avais à faire.»
Quels étaient vos objectifs cet hiver?
«Je prends l’hiver comme une grosse préparation pour l’été. Je vais à la fois du foncier, ce qui s’est traduit par une première place aux championnats interrégionaux de cross à Paris (sur le court, 3e de la course et premier Français), et à la fois le court, ce qui se traduit aujourd’hui par une place de finaliste sur 800 m. Je voulais être bien sur ces deux secteurs pour être bien cet été sur 1500. L’an dernier, je n’ai pas pu bien m’exprimer sur le 15, car j’ai perdu ma mère le 31 mai. J’ai fait 3’49’’ aux Interclubs (début mai). J’ai repris début juillet: j’ai fait deux 800 en 1’49’’, et j’ai ensuite arrêté. Ce n’était pas mon année, même si j’avais été pas mal sur cross court (12e des France à Lignières-en-Berry), alors que j’avais été finaliste sur 800 m (aux France Elite indoor). J’aimerais faire un top 10 la semaine prochaine au Pontet. Le cross court, c’est la course d’un jour. On peut faire la course de sa vie, comme passer complètement à côté. Il faudra faire du jus.»
«J’espère faire moins de 3’40… Avec toutes les incertitudes que l’on connaît par rapport à ce sport»
Pourquoi avoir pris part au stage en Afrique du Sud en janvier dernier, où une majeure partie de l’équipe de France était présente ?
«J’y suis allé par mes propres moyens grâce à mon sponsor, qui est aussi la boîte qui m’emploie (Arcadis). J’ai pu ainsi me greffer au groupe avec Paul (Renaudie) ou Florian Carvalho. Oui, c’était bien. Il y avait une bonne ambiance de travail et de très bonnes conditions pour courir. C’est une bonne expérience et je pense que la forme que j’ai en ce moment –je suis plutôt bien sur tous les secteurs- c’est aussi grâce à ce stage.»
Quelles sont vos conditions d’entraînement quotidiennes?
«Je m’entraîne avec Bastien Perraux depuis septembre 2007. Je suis à Lyon, avec un très bon groupe, comme Brice Etes, ou des coureurs kényans, qui sont très bons sur le long.»
Quelles vont être vos ambitions pour la saison estivale?
«Ce sera surtout des ambitions chronométriques. J’aimerais bien rattraper le temps perdu, car l’an dernier, je n’ai rien pu faire. J’ai fait 3’42 il y a deux ans. Je me sens aujourd’hui beaucoup plus fort sur les deux secteurs. J’ai progressé partout. J’espère faire moins de 3’40… Avec toutes les incertitudes que l’on connaît par rapport à ce sport.»