Course Eiffage du Viaduc de Millau : Tour d'Horizon avec Gilles Bertrand
A l’origine de ce projet, Gilles Bertrand, journaliste également créateur des Templiers évoque différents aspects de cet événement prévu le 18 mai prochain.
Comment a germé cette idée et quelles difficultés avez-vous rencontré?
– Je me souviens encore lorsque je suis rentré dans le bureau de Frédéric Dune qui était alors de directeur de la CEVM. Sur le mur de gauche, il y avait le poster du Marathon de New York avec le Verrazano Bridge. Je lui ai posé la question: «Vous ne rêvez pas vous aussi d’organiser une épreuve comme celle-ci sur le Viaduc». Je lui ai lancé un défi. Il était lui-même marathonien, il a défendu le projet auprès de sa direction générale et auprès du Ministère. Voilà comment la première édition a pu voir le jour en 2007. C’est exactement comme cela que je vois l’organisation: un défi, une envie qui devient presque obsessionnelle et qui permet de dépasser les obstacles. Après, comme pour toute épreuve quel que soit son rang, son ambition, les moyens financiers, le territoire à maîtriser, il y a toujours des difficultés à surmonter. Mais là, l’avantage reste que tous les grands corps d’Etat se sont mobilisés pour la réussite technique de celle-ci.
Pourquoi le succès a-t-il tout de suite été au rendez-vous?
– Le viaduc tout simplement. C’est comme de courir sur la Muraille de Chine où sur le Golden Gate Bridge. Le Viaduc, c’est notre Mont Blanc. C’est une fierté, une réussite exemplaire sur le plan architectural. Et puis courir sur le Viaduc, c’est s’approprier cet espace. C’est comme un sommet, il y a la marche d’approche, la montée difficile de la Piste Nord et enfin le sommet qui se savoure pendant près de 5 kilomètres. La circulation est déviée et cette route est offerte aux coureurs. C’est un cadeau unique de courir ainsi et de dominer l’espace.
Le fait d’organiser les Templiers depuis des années, n’a-t-il pas aussi crédibilisé de suite l’organisation ?
– Organiser les Templiers depuis près de 20 ans avec le soutien technique de VO2 s’est révélé fondamental pour se lancer dans une telle aventure. Au fil des années, dans toutes les grandes épreuves que nous avons couvertes pour VO2, nous avons collecté des conseils et des idées. Nous avons observé comment pouvaient être organisé un grand marathon comme New York ou bien un grand championnat comme un Mondial d’athlétisme, ou les J.O. Puis, à notre niveau, avec nos moyens et nos budgets, nous avons mis en pratique une multitude de petites et grandes idées pour hisser l’organisation au rang des grandes classiques. Les Templiers nous ont également appris à fédérer des équipes, à les encadrer et à maîtriser au mieux la communication afin de faire découvrir cette épreuve dans le milieu de la course et bien au-delà comme dans le monde des entreprises. A l’occasion de cette 3e édition 800 bénévoles vont nous rejoindre.
Au commencement, cette épreuve s’intitulait la «Course unique» au propre comme au figuré, or se profile la 3e édition. Donc à quand la 4e? Enfin serait-il concevable d’accueillir un jour 20000 coureurs, voire plus ?
-La Course Eiffage du Viaduc de Millau est encore un diamant brut. Nous ne cachons pas que nous souhaiterions que cet évènement puisse s’installer durablement dans l’univers du running, mais surtout dans la vie de notre cité. Millau est une ville en déclin, en réelle souffrance et cet événement est là pour briser cette spirale de la résignation. Car ici même existe une force associative et une incroyable capacité à relever ce genre de défi. Quant aux 20000 coureurs: non. Il ne s’agit pas de l’objectif premier, même si l’épreuve a l’envergure pour atteindre ce chiffre symbolique. Les contraintes liées aux routes empruntées, dont certaines sont étroites nous obligent à un peu de sagesse. Nous préférons miser sur la qualité de course offerte aux participants, pour qu’ils puissent vivre pleinement cette expérience unique de courir entre ciel et terre.