Les têtes d’affiche du handisport français au rendez-vous au meeting IPC de Bordeaux
La deuxième édition du meeting international handisport s’est déroulée samedi à Bordeaux. Entre préparation pour les championnats du Monde en juillet à Lyon et ardente volonté pour d’autres, retour sur cette journée.
Ils étaient une centaine d’athlètes handisports à avoir foulé la piste du stade Stéhélin samedi à Bordeaux à l’occasion du meeting international IPC, qui servait également de support aux championnats de France Interclubs. Pour cette deuxième édition organisée par Bordeaux Athlé, la participation a doublé par rapport à l’an passé, signe que le meeting progresse.
Néanmoins, les quelques athlètes étrangers engagés se sont désistés au dernier moment. Alors que les tribunes étaient malheureusement un peu trop clairsemées pour suivre certains des derniers médaillés et finalistes paralympiques tricolores. Les athlètes sont répartis en six «familles» de handicap (les athlètes déficients visuels, les athlètes déficients mentaux, les athlètes paralysés cérébraux ou assimilés, les athlètes amputés ou assimilés,les athlètes blessés médullaires et les athlètes déficients auditifs) puis en classe en fonction du degré de celui-ci (le chiffre des dizaines correspond à la famille du handicap, celui des unités représentant celui de la classe).
Enfin, le nombre est précédé de T (Track) pour les courses et les sauts et F (Field) pour les lancers.Histoires singulièresSi la visibilité des catégories est souvent floue, ces athlètes aux différents handicaps sont autant d’histoires singulières, où la volonté est le principal moteur. Comme ces deux sauteurs en longueur malvoyants qui s’escriment à sauteur –parfois avec insuccès- en dépit des difficultés inhérentes que cela requiert. Un guide, placé dans le bac à sable, tape dans ses mains selon un rythme régulier afin d’indiquer à l’athlète où il doit sauter. Ce qui nécessite une confiance sans faille et une parfaite coordination, récompensée par le sourire arborée par Timothée Adolphe, satisfait de ses 4,42 m.
Bientôt le 400 pour Mandy François-Elie
De son côté, Mandy François-Elie (T37), victorieuse à Londres, a survolé les 100 mètres (14’’08, même chrono qu’à Londres) et le 200 mètres (29’’25). Prometteuse sur le tour de piste avant son AVC (55’’22 en 2008), la jeune de femme 23 ans escompte recourir sur 400 mètres. «Mais pas tout de suite. Il faut du temps» tempère celle qui a débuté le handisport…neuf mois avant Londres! «Mais oui, forcément que cela manque» confie Mandy François-Elie. Le vainqueur du marathon de Paris, Denis Lemeunier (T54), s’est quant à lui imposer sur 5000 m (11’35’’85) et sera l’un des leaders tricolores à Lyon, à l’occasion des championnats du Monde (du 19 au 28 juillet).Tout comme Alain Akakpo (T46), qui avec ses 6,29 mètres à la longueur, a glané son ticket.
Relais handi/valides
Médaillé d’argent au javelot avec 58,31 mètres à Londres, Tony Falelavaki (F44), a concouru au poids (12,16 m), au disque (36,80 m) et au javelot (52,41 m), et ce afin de marquer le maximum de points pour son club (la Ligue de Nouvelle-Calédonie, 2e au final derrière le Ca Montreuil). Et a même participé à la longueur, avec certes un peu moins de réussite que ses disciplines de prédilection!
Originaire de Wallis-et-Futuna, il a découvert le handisport en 2005 grâce «à son cousin. J’ai testé un peu et ça m’a plu. C’est un défi» souligne celui qui a également pratiqué le rugby et le volley. Ses prochains défis seront justement de glaner une médaille à Lyon et de franchir la barre des soixante mètres au javelot. La réunion s’est terminée avec un relais mixte entre valides et non-valides sous la houlette du spécialiste du 800 mètres Paul Renaudie, chargé de développement au sein de la société Ages et perspectives.
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