Jeux de la francophonie : « un rêve qui se réalise » pour Guillaume Adam
A l’occasion des Jeux de la Francophonie organisés à Nice (l’athlétisme a lieu du mardi 10 au samedi 14 septembre), focus sur ces athlètes qui fêtent leur première sélection internationale senior. Rencontre pour la quatrième partie avec un passionné d’athlétisme, Guillaume Adam, en lice sur 1 500 mètres.
Ils devaient être deux à revêtir pour la première fois le maillot bleu-blanc-rouge sur 1500 mètres. Cependant, Otmane Belharbazi (3’35’’93 cette saison) a dû déclarer forfait en raison d’une blessure à un mollet. Guillaume Adam sera lui en pleine possession de ses moyens (finale samedi) pour une sélection qui le ravit pleinement. «Je suis super content» dit-il de sa voix calme et posée. «C’est un rêve qui se réalise. Ça récompense des heures d’entraînement. Ça récompense aussi l’investissement de mon entraîneur (Alex Fournival) et de ma famille. Et j’espère briller pour ces championnats. J’ai très hâte d’y être».
Le sociétaire de l’Athlé Saint Julien 74 a explosé sa référence chronométrique cette saison, passant de 3’51’’52 à 3’40’’35 lors du meeting de Montbéliard le 6 juin. «Jusqu’à présent, de cadet à espoir 3, je n’ai quasiment fait que du 800 mètres. Chaque année, j’allais courir entre un et trois 1500 m, la plupart du temps les France universitaires. C’était donc des courses tactiques. Mon 3’51 de 2012, je l’avais fait le lendemain d’un 800 mètres. Ce n’était clairement pas représentatif de mon niveau de l’année passée. J’estime que j’étais en gros à 3’48. Et l’entraînement spécifique 1500 m m’a fait gagner environ huit secondes en une année ».
«Le fait d’être complètement insouciant sur la distance m’a permis de faire un gros chrono»
Après plusieurs années à écumer les 800 mètres (1’49’’28 en 2012, 1’49’’09 cette saison), Guillaume Adam est donc monté à 23 ans sur la distance supérieure. «Sur 800 mètres, quand tu en a fait pendant huit ans, tu finis par calculer un peu trop. Tu as à chaque fois un schéma de course bien établi. Vu que je ne connaissais pas du tout mes limites sur 1500, je ne me suis pas dit : “tiens je vais passer en tant au 500 ou au 1 000“. C’est le fait d’être complètement insouciant sur la distance qui m’a permis de faire un gros chrono».
Alors qu’il a également pu davantage s’entraîner, environ « neuf fois par semaine», conjuguant sa passion avec des études d’ingénieur en génie mécanique à l’INSA, à Lyon. Appartenant à la section sportive de haut niveau, ses horaires sont aménagés et il peut ainsi s’entraîner plus aisément en parallèle, ses études se déroulant en sept années au lieu de cinq (il lui reste deux ans). Le quatrième des France Elite à Charléty partira juste après les Jeux de le Francophonie en Erasmus à Birmingham, durant un an.
«Les Anglais sont très forts sur le long et je vais pouvoir travailler mon foncier» souligne le natif d’Annemasse en Haute-Savoie, qui a débuté l’athlétisme à dix ans, avec son frère jumeau Romain (1’51’’98). «Cette passion est venue à deux. C’était bien car on se motivait aux entraînements et en compétition. On a fait premier et deuxième sur un cross scolaire. J’avais ensuite gagné une course sur route. Et c’est comme cela qu’on est venu à l’athlétisme. J’ai toujours aimé courir» relate celui qui fut tout proche d’accrocher une sélection en junior sur 800 mètres indoor, en 2009 (il avait terminé 3e des France, les deux premiers, Vincent Toru et Paul Renaudie avaient été sélectionnés).
«Je pense aux Jeux de la Francophonie à chaque entraînement»
Guillaume Adam s’est toujours entraîné sous la houlette d’Alex Fournival, partageant durant ses quatre premières années à l’INSA des entraînements avec le groupe de Bastien Perraux à Lyon. Mais depuis que ce dernier chapeaute la préparation de Bouabdellah Tahri, c’est avec son frère jumeau que Guillaume Adam s’entraîne, comme cet été lorsqu’il a fallu reprendre début août pour se préparer pour le rendez-vous niçois.
«J’ai recommencé directement par des séances lactiques, je n’ai pas refait de foncier. On va à l’essentiel. Le fait de s’entraîner l’été n’est pas une contrainte. C’est une motivation, je pense aux Jeux de la Francophonie à chaque entraînement. J’ai vraiment envie de faire quelque chose de bien pour ma première».
Une première qui en appelle d’autres si le Haut-Savoyard poursuit sur sa lancée, en toute humilité qui plus est.
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