Actualité Cross Country Interviews
Championnats d'Europe de Cross : Anthony Pontier, benjamin de l'équipe de France masculine
Né le 12/09/97, ce sociétaire du Clermont Athlétisme Auvergne s’avère le plus jeune sélectionné de cette équipe de France messieurs. Cadet jusqu’au 31 décembre selon l’IAAF, trois autres athlètes appartenant également à cette catégorie d’âge l’accompagneront la semaine prochaine en Bulgarie : Cassandre Beaugrand de l’AS Monaco, Cécile Lejeune de l’EFS Reims Athlétisme et Fabien Palcau du Dijon Université Club. Bien que 4e lors du cross de sélection chez les juniors, le recordman de France du 2000 mètres steeple (5’45’’69) n’avait pourtant pas fait de cette échéance un objectif crucial cette année. Ce en dépit d’une belle saison, où outre la seconde place au France de cross, le titre national sur 1500 mètres et la 5e place en finale du 2000 mètres steeple des Jeux Olympique de la Jeunesse à Nanjing, il avait démontré son potentiel.
. Dans un premier temps, pourquoi ne tenais-tu pas à suivre une préparation spécifique dans l’optique de cette sélection ?
-La saison a été longue entre les cross, l’épreuve européenne de qualification pour les JOJ, où il était impératif de gagner, puisque notre continent n’avait droit qu’à une place, de la piste sur 1500 mètres dans le cadre de la préparation de cet événement et les JOJ programmées fin août, comprenant une demi-finale et la finale. Donc, avec mon entraîneur on a décidé que je ne reprendrais pas un cycle d’entraînement spécifique à cette compétition. On avait juste convenu que je m’y rendrais sans forcément en attendre des miracles.
. Or que s’est-il passé ?
– En rentrant de Chine, j’ai déjà coupé 3 semaines. Ensuite, j’ai repris à base de footing durant 15 jours, afin de pouvoir m’aligner avec mon club au France du relais 4X1000 mètres. Puis ce n’est qu’à partir d’octobre pendant les vacances de la Toussaint du 18 au 3 novembre que j’ai recommencé à m’entraîner sérieusement. La première semaine je me suis rendu en stage à Boulouris et la seconde à Cap-Breton. A Boulouris, j’ai bossé le volume. A 3 reprises, j’ai effectué du biquotidien. Et à Cap-Breton les séances ont été axées tant sur des footings rapides, que sur du qualitatif. Comme, je ne me sentais pas si mal, de retour à Clermont mon père m’a programmé deux sorties spécifiques au cross, dont celle-ci le dimanche précédant Gujan-Mestras : 1000-3000-2X1000. J’ai aligné le premier 1000 en 3’05’’, le 3000 en 9’27’’ et les deux derniers 1000 en moins de 3’. Là, j’ai pensé que c’était jouable avec ma progression. En 2013 à Pacé et à 16 ans, je n’étais qu’à 10 secondes du dernier qualifié.
. Selon tes pronostics à quel rang estimais-tu te situer avant la course ?
– Devant Alexis Miellet, Mehdi Belhadj, Maxime Hueber-Moosbrugger me semblait au-dessus du lot. Quant à Emmanuel Roudolff-Lévisse et d’autres je les voyais à ma portée. Donc, finir 4,5, ou 6e ne relevait pas de l’impossible.
. Dans les faits comment cela s’est-il passé ?
– C’est parti plutôt vite et je me suis retrouvé 10e, mais jamais à plus de 3, 4 secondes de la tête de course. A 800 mètres de l’arrivée j’ai commencé à accélérer pour me situer aux côtés des leaders rejoints dans les 500 derniers mètres, mais à 250 mètres de la ligne, j’ai payé ce gros effort. Même si c’était plié pour la victoire et la seconde place, j’espérais encore accéder au podium en tapant Emmanuel au sprint. Aussi, il a été plus fort que moi. En tous cas l’essentiel est fait. J’ai décroché ma première sélection junior. J’en suis très satisfait.
. Nombre de coureurs estiment, que le parcours ne mesurait pas 4900 mètres. Es-tu d’accord ?
– C’est évident. Jamais je n’ai été aussi rapide. Je dirais qu’il manquait 300 mètres. D’autres ont considéré qu’il s’agissait d’une distance pour cadet. Mais, il y a une logique. Deux semaines avant les Europe, 2,5 km en plus auraient été plus longs à récupérer. Egalement, en Bulgarie la distance sera plus proche des 6 km que des 7. Ce qui ne me dérange pas. J’ai appris à m’adapter.
. Que peux-tu espérer aux Europe ?
– Déjà, je suis heureux de vivre cette première expérience internationale en junior. Cela va me permettre d’apprendre à quoi m’attendre lors des Europe 2015, qui auront lieu en France. Egalement au sein du groupe, il va être intéressant de côtoyer les seniors. Après au niveau de la performance, il est dur de se prononcer. En raison de la densité et en fonction de la forme du jour, tu peux finir 10, ou 25e. Rien qu’à Gujan, il y avait 2 secondes entre le vainqueur et le 9e. Au fond l’objectif pour lequel nous allons nous battre, c’est de conserver le titre par équipe. Ce qui demeure possible. L’équipe est sensiblement du même niveau que l’an passé.
. Enfin en 2015, en matière de cross quel sera ton objectif ?
– Me qualifier pour les mondiaux.