Benoit Calandreau : “Je me croyais sur le Tour de France”
Benoit Calandreau, davantage pistard que coureur sur route, a remporté le 10 kilomètres de la Run In Lyon ce dimanche 4 octobre (en 31’57’’, son record : 30’39’’ à Nice en 2013). Le sociétaire de l’Ea Centre Isère, quatre sélections chez les jeunes au compteur, évoque sa course et comment il concilie sa passion avec sa vie professionnelle.
Comment la course s’est-elle déroulée ?
C’est parti vite. Ça s’est décanté à chaque difficulté. Thibaut Imbert a mené un bon train jusqu’au tunnel. J’étais un peu juste au train et j’ai décidé d’attendre le dernier kilo pour finir vite, avec la consigne de me faire plaisir, comme me l’avait dit mon coach (son père Alain, ndlr). Sur le dernier kilo, je me croyais sur le Tour de France, il y avait plein de monde. C’était génial.
Quel était l’objectif ?
On est en pleine préparation pour les championnats de France de relais, sur le 4×1 500 m la semaine prochaine à Salon-de-Provence (avec son frère Julien, Pierre-Yves Semet et Quentin Mercuri, ndlr). On reste sur deux titres donc on va essayer de faire la passe de trois. On est une équipe de potes.
J’avais hier une grosse séance spé 15 et un seuil aujourd’hui. Mon partenaire m’a proposé un dossard et c’était l’occasion de me faire plaisir sur cette période. Ce sont des occasions rares. On ne sait jamais quelle concurrence il va y avoir et il y avait un peu de fatigue. Je me suis fait plaisir.
Quels seront vos objectifs ensuite ?
J’aimerais bien retrouver mon niveau de 2013 sur le 3 000 m en salle (8’11’’73). Il y a des choses à faire sur la distance. Et cet été, pourquoi pas monter sur steeple et 5 000 m si mes tendons résistent.
Qu’est ce qui vous manque pour retrouver ce niveau?
J’avais eu la chance de partir avec Mahiedine (Mekhissi) en stage à Albuquerque (en décembre 2013-janvier 2014). Ça m’avait fait un bien fou, c’était phénoménal. On avait fait un stage en commun avec Hassan (Chahdi) au Portugal, quand je suivais Hassan (ils sont licenciés au même club, nldr).
J’avais fait une séance en tant que lièvre pour Mahiedine. Il avait de bonnes jambes ce jour là et ça avait marqué les esprits. Comme Philippe (Dupont, le coach de Mekhiss, nldri) partait aux Europe de cross, Mahiedine m’avait proposé de venir. J’avais accepté volontiers. Il a été très gentil. C’est un bon gars.
J’aurais pu ensuite aller en Afrique du Sud avec lui, mais ce n’était pas rémunérateur pour moi. Il fallait aussi que je puisse payer mon loyer. C’est le problème : on côtoie des athlètes de très haut niveau et on n’arrive pas à être payé.
Oui, ce rôle de sparing partner me plaisait. C’était super, je me suis vraiment épanoui avec lui. On comprend les exigences du haut niveau. L’été 2013, j’avais fait 8e aux Elite sur 1 500. Je m’étais dit qu’il y avait peut-être quelque chose à faire avec encore un peu plus d’investissement. Après le stage, je fais 8’11’’ en salle à Bordeaux sur 3 000. Je pense que j’avais les capacités de faire mieux. Mais je me suis blessé derrière au tendon. Il me manque peut-être la structure médicale pour bien récupérer. Ce n’est pas facile, il faut faire des choix. Ça été un moment où j’ai été salarié de la Ligue d’Athlétisme en Rhône-Alpes (mars 2014-mars 2015) et les propositions pour bosser dans notre passion se font rares.
Là, j’ai monté ma société de chronométrie (Perf Event). C’est un peu dur (de s’entraîner à côté). J’ai aussi envie de développer ma société. Je suis un peu entre les deux. Je profite en même temps de mon réseau pour aller sur les courses.
Avec votre société, vous êtes présent sur quelles courses ?
Je fais beaucoup de hors stade, du trail, un peu de courses à obstacles, et essentiellement des courses sur route. Je travaille aussi avec Matsport. J’ai fait les Elite, mais en tant que chronométreur. Oui, je suis tout seul. Je gère mon temps et c’est pour çà que je suis en train de monter sur long. C’est plus facile de trouver une heure, mettre les baskets et aller courir en partant de chez soi, que de faire une séance de piste ou de muscu. Le 800, le 1 500 (son record : 3’43 »87 en 2013), c’est exigeant, il faut du temps, récupérer etc…
Les podiums du 10 km :
Hommes. 1. Benoit Calandreau, 31’57’’ ; 2. Laurent Fournel, 32’05’’ ; 3. Thibaut Imbert, 32’08’’.
Femmes. 1. Sophie Le Beherec, 37’08’’ ; 2. Emilie Bodenant, 38’06’’ (temps réel : 36’56’’) ; 3. Cyndi Varnet, 38’57’’.