Cross Country

Hugo Hay : « Les Mondiaux, c’est un aboutissement »

Le junior Deux-Sévrien honore, samedi 28 mars, sa première sélection en équipe de France à l’occasion des Mondiaux de cross à Guiyang en Chine. Portrait.
La semaine dernière, c’est le lendemain du Père Cent, qui marque les cent jours précédents le bac, qu’Hugo Hay, en terminale Economique et Social (ES), a pris le temps de se poser. A Bressuire, dans le Nord des Deux-Sèvres, il y a quelques temps déjà que l’on a pris l’habitude de suivre la foulée et les performances du coureur du Sèvre Bocage AC (Sbac).
Le 1^er mars, aux France de cross aux Mureaux, l’élève d’Abel Jamain a terminé cinquième et quatrième français de la course junior. De quoi lui valoir sa place dans l’avion pour la Chine et les championnats du monde. Rencontre avec un jeune coureur qui fêtera ses 18 ans samedi, le jour des Mondiaux.
Ses débuts
« Mes parents étaient licenciés au Sbac. Ils m’amenaient sur les courses auxquelles ils participaient. Je courais alors les épreuves réservées aux jeunes. En poussin, j’ai fais les départementaux de cross en non-licencié. J’ai pris ma première licence, au Sbac, lorsque je suis entré au collège. Je touchais à toutes les disciplines de l’athlétisme. En classe de troisième, en minimes 2^e année, je me suis spécialisé en demi-fond. J’ai fini cette année-là troisième de l’interrégional de cross (Centre-Atlantique), avant de réaliser 9’19’’ sur 3 000 m. »
Le cap est franchi
« Je ne sais pas ce qui s’est passé (rires) mais en cadet 1, j’ai franchi un cap en un mois entre novembre et décembre 2012. Je suis passé devant certains et depuis, ils ne m’ont pas rattrapé… »
La progression
« Aux France de cross 2013, à Lignières en Berry, j’ai fini 6^e pour ma première année chez les cadets. L’année dernière, au Pontet, j’étais troisième tout en montant sur le podium du 3 000 m à Valence (second). »
Cet hiver
« Avec mon entraîneur, on avait plusieurs objectifs, les Championnats d’Europe et du monde de cross. Fin novembre, au cross de sélection, à Gujan-Mestras, j’ai terminé 8^e et je n’ai pas été pris en équipe de France pour les Europe de Samokov (Bulgarie). Je n’avais pas été très bien durant la course. On a gommé la déception et je me suis concentré sur les France de cross. J’ai gagné les pré-France avec 50 secondes d’avance sur le second. J’abordais les France assez confiant même s’il y avait une petite pointe d’anxiété. Au départ, j’ai eu quelques soucis, mon dossard a été arraché. J’ai pu revenir dans la seconde boucle. J’ai pris les bonnes trajectoires et j’ai pu recoller au groupe de tête. »
Les Mondiaux de cross
« On était quasiment certain qu’une équipe de France junior serait envoyé aux Mondiaux. A l’arrivée des France de cross, Pascal Machat, le responsable national du demi-fond jeune, est venu me demander si j’étais partant pour les Mondiaux en Chine. J’ai répondu oui. Il m’a dit qu’il attendait la réponse de Maxime Hueber-Moosbrugger pour confirmer l’engagement d’une équipe. Finalement, le surlendemain des France, le mardi, c’est ma mère qui est venue me réveiller pour m’annoncer ma sélection (sourires). »

 
Ce que ça représente
« C’est un aboutissement. C’est vrai qu’il y a trois ans, je ne pensais pas à ça du tout. A Bressuire, pas mal de monde m’en parle. C’est une petite ville, tout se sait assez vite. J’ai reçu beaucoup de messages de félicitations, c’est à ça qu’on voit aussi ce que ça représente. Le proviseur du lycée tout comme les profs et les copains m’en parlent. »
L’objectif
« L’objectif, c’est vraiment de penser aux Europe de décembre prochain en France (à Toulon-Hyères, ndlr). Finir dans le Top 50, ce serait bien. Collectivement, on voudrait aussi finir première équipe européenne. Ça pourrait galvaniser les troupes en vue des Europe de cross en France. »
Son entraînement
« Je m’entraîne cinq fois par semaine. Cet hiver, je suis passé à sept avec deux footings de récupération lents de 30 minutes les mercredis et vendredis. Deux séances de VMA, une séance de côtes et une autre de gammes composent mes semaines. J’ai pu m’entraîner un peu plus car je me suis bien organisé dans mes études. Quand on anticipe, ça passe facilement.»
Cet été
« Après les Mondiaux de cross, je vais couper un peu. On va repartir sur un cycle de vitesse puis je pense faire du 5 000 m et aussi un steeple. Je veux voir ce que ça donne car j’aime ça. Pour les Europe juniors en Suède, mon coach me dit que c’est possible… On verra bien. »
Sa relation à son entraîneur
« Elle est très forte. Ce n’est pas juste entraîneur-entraîné. C’est une vraie relation que j’ai avec Abel. Elle est super ! On a progressé tous les deux en même temps. Dans le groupe d’entraînement, on a aussi Pierre Proust qui vient de l’UNSS et présente un énorme potentiel (7^e des France de cross en cadet, ndlr). »
Texte : Arnaud Bébien
Photo de une : Hugo Hay aux championnats de France de cross, devant Maxime Hueber-Moosbrugger (Photo Yves-Marie Quemener).