Charlotte Mouchet a gagné en « sagesse »
L’espoir Charlotte Mouchet a renoué avec les labours en remportant dimanche 20 novembre le cross court à Gujan-Mestras. Place désormais eu double tour de piste (enfin, quadruple cet hiver) pour la recordwoman de France junior du 800 m indoor.
Dimanche au cross de Gujan-Mestras, il y avait pléthore d’internationaux chez les juniors et dans les deux cross des As (lire ici et là), mais on pouvait aussi en apercevoir dans le cross-court, disputé dès potron-minet. Ainsi Paul Renaudie, deuxième de l’épreuve derrière Massynissa Belaïd. Ou bien Charlotte Mouchet…63e du scratch, mais bien victorieuse du court féminin (dommage pour la visibilité que les deux catégories aient été mélangées).
« Ça fait plaisir, mon dernier cross remontait aux championnats d’Europe (juniors) en 2014 » entame la sociétaire de l’Amiens UC, tout juste vingt ans et qui avait terminé à une jolie 20e place en Bulgarie (argentée par équipes). « Même si je fais du 800 m, je suis un peu une “cross-girl“, J’adore le cross, qui est un peu l’essence de l’athlé. Gujan, c’est top, ça rappelle la cendrée. Il faut juste faire attention aux racines, car j’ai un peu les chevilles en carton. Je voulais faire le cross long au début (elle aurait pu prétendre à une sélection aux Europe chez les espoirs, ndlr), mais je suis devenue un peu plus sage. A vouloir tout faire, on peut finalement ne rien faire. Je préfère le cross court pour me concentrer sur le 800 m cet hiver et surtout cet été ».
Le 800 m, distance sur laquelle elle avait explosé à l’été 2014, claquant 2’04’’66 et glanant ainsi son billet pour les championnats du Monde juniors à Eugene. Bis repetita l’hiver suivant, Charlotte Mouchet s’adjugeant le bronze aux France Elite indoor, record de France junior à la clé (2’05’’31). Mais dans la foulée, une fracture de fatigue au niveau de l’os naviculaire, au pied, a entravé sa progression.
Plus d’un an sans dossard et « beaucoup, beaucoup de mal à revenir »
« J’ai eu beaucoup, beaucoup de mal à revenir. Je n’ai pas fait de compétition pendant un an. Je me suis juste entraîné » poursuit-elle, sous la tente menant au podium.
Un seul double tour de piste à l’été 2015 (2’12’’64), le véritable retour s’effectuant…plus d’un an plus tard, le 22 mai dernier, au second tourdes Interclubs (2’07’’33). « Le retour à la compétition n’a pas été facile. J’étais contente de battre mon record (2’03’’72, 5e chrono français de l’année), mais c’était un peu perfectible par rapport à ce que je faisais à l’entraînement » glisse celle qui s’entraîne depuis septembre 2015 sous la houlette de la recordwoman de France du 800 m Patricia Djaté (auparavant Ali Belkacem) au pôle de Talence – que vient de rejoindre à la rentrée Corane Gazeau (2’04’’03 cette année, l’espoir de vingt ans a été médaillée de bronze aux France Elite à Angers, et a terminé 6e féminine hier).
« C’est vraiment cool, il y a beaucoup de complicité avec Patricia puisque cela fait un an que l’on travaille ensemble. Mais on apprend encore à se connaître. Avec elle, mes proches, et le staff médical qui m’a aidé à revenir, je pense que j’ai grandi et pris en sagesse » assure l’étudiante en 2e année de génie civile (cursus de deux ans aménagé sur trois), qui lorgne sur les championnats d’Europe espoirs l’été prochain.
Pour retrouver l’équipe de France, donc, deux ans et demie après les Europe de cross juniors à Samokov. « Il ne faut pas traîner, car en athlé, le temps passe vite et on n’a pas toujours une deuxième chance ». Plus sage et un peu moins insouciante, oui, mais toujours déterminée (ce n’est d’ailleurs pas antinomique) et aussi un brin impatiente…
Car à vingt ans, Charlotte Mouchet a encore tout l’avenir devant ses pointes. Qu’elles soient de douze millimètres, ou de six, d’ailleurs…
Les résultats du cross court féminin à Gujan-Mestras : cliquez-ici.
Texte : Quentin Guillon.
Photo de une : Photo Facebook Charlotte Mouchet.