Yohan Durand vise les minima olympiques à Berlin
Yohan Durand dispute ce dimanche 27 septembre son deuxième marathon à Berlin, avec l’ambition de réaliser les minima olympiques.
Les Jeux Olympiques de Rio, c’est (déjà) dans moins d’un an. Et, pour les marathoniens, le compte à rebours est d’ores et déjà lancé afin de glaner le précieux sésame. Car pour se préparer dans les meilleures conditions, ils ont tout intérêt à se libérer de ce poids des minima dès cet automne, à l’instar de Christelle Daunay qui s’alignera à New York le 1er novembre dans cette optique (lire ici).
Chez les hommes, les minima sont a priori fixés à 2h11’ (ce n’est cependant pas écrit noir sur blanc). Dans la foulée de prometteurs débuts sur la distance à Paris en avril dernier (2h14’00’’), où il est toutefois resté un peu sur la réserve –sûrement en raison de ses déboires physiques qui ont entravé ses ambitions les deux années précédentes (lire ici), Yohan Durand s’attèle à son second marathon ce dimanche 27 septembre à Berlin.
« J’ai reçu un mail de l’organisation. Il y aurait quatre lièvres » relève le Bergeracois, qui ralliera avec son coach Pierre Messaoud la capitale allemande vendredi, via Toulouse.
« A Paris, je n’avais pas osé prendre de risques. Donc maintenant, il faut y aller »
Un sur des bases de 2h03’ –Eliud Kipchoge a annoncé vouloir s’attaquer au record du Monde (2h02’57’’ par son compatriote Dennis Kimetto en 2014…à Berlin), un autre sur 2h07, un 3e sur 2h10 et le dernier sur 2h12.
« Je vais partir avec le groupe de 2h10 et prendre un peu plus de risques qu’à Paris. Je vais vraiment essayer de me greffer avec ce groupe pour courir en groupe, à la différence de Paris où j’avais été tout seul sur la deuxième partie ».
Reste que trouver le bon groupe et la bonne allure dès le départ ne sera pas forcément aisé. « Il y a une réunion la veille pour caler tous les temps de passage. Oui, j’espère que tout sera bien présenté pour savoir qui fait quoi » expose Yohan Durand, en plein régime dissocié à quelques jours du départ. « Il me tarde de manger des pâtes ! » se marre t-il.
Entre Font Romeu et Bergerac
Sa préparation s’est essentiellement déroulée à Font Romeu, où il avait repris contact avec l’entraînement intensif fin mai, après avoir bien digéré physiquement et surtout mentalement son premier marathon (lire ici les conseils sur le blues des marathoniens).
Il est cependant resté moins longtemps dans la station des Pyrénées-Orientales que prévu. « Là-bas, tu tâtonnes un peu, les parcours ne sont pas évidents. Tu es entre 3’10’’ et 3’20’’ au kilo mais tu te demandes si ça vaut 3’05’’ en bas. Du coup, tu ne sais pas si physiologiquement, tu es en-dessous ou au-dessus. Ce n’est pas simple. Une prépa marathon, ça doit quand même être fait avec sérieux et tu dois être sur les chronos sur lesquels tu vas courir. Je devais redescendre avant le semi de Lille (5 septembre), mais comme j’y étais resté pas loin de trois mois, mon coach a préféré que je redescende deux semaines plus tôt : soit deux semaines avant Lille et cinq semaines avant le marathon. Pour avoir des repères et que le corps mémorise l’allure marathon. Je pense que ce fut une bonne idée ».
Deux jours après sa redescente de Font-Romeu, Yohan Durand s’est enquillé une sortie de…42 bornes. « J’avais fait 4×7 km à presque de l’allure marathon. Je suis arrivé à 36 km à la fin de la séance. J’ai fait 3-4 bornes de récup et je me suis dit : “je pousse jusqu’à 42“ ». Il a enchaîné « avec de bons trucs » la semaine suivante, avant de faire de la fraîcheur avant le semi-lillois.
« Je suis confiant car le travail a été fait »
Où, « chargé jusqu’aux oreilles » dans le sillage de « huit semaines » intenses d’un abondant kilométrage et d’enchaînements de longues séquences, il subit le « contrecoup » des deux premiers tiers de la prépa (1h05’35’’).
« Je voulais courir un semi plutôt rapide à trois semaines. Mais j’ai vite senti que je n’étais pas bien, sans bonnes jambes. Donc je me suis calé sur l’allure marathon. J’ai préféré ne pas prendre de risques. Il y avait une fatigue musculaire générale. J’ai fait 4-5 jours de récup derrière car je sentais la fatigue. Pour le marathon de Paris, du 10 au 30 mars, après le semi (voir son plan ici), j’avais vraiment bien bossé. Alors que là, çà été un peu l’inverse. J’ai vraiment ralenti après Lille » glisse celui qui a réalisé 13’17 »90 sur 5 000 mètres (2012) et qui n’est plus handicapé par les pépins physiques depuis près d’un an (lire ici et là).
In fine, ses deux sorties depuis le marathon de Paris, avec Lille et Marvejols-Mende fin juillet (lire ici) –heureusement, on ne prévoit pas de cols hors catégorie sur le parcours ultra roulant de Berlin !- ne furent pas probantes.
« Mes performances ne m’inquiètent pas trop car je sais que le travail a été fait. C’est pour çà que j’arrive confiant. Je manque un peu de points de repères par rapport à Paris, car tu vas forcément moins vite à Font Romeu que ce que tu peux faire en pleine. Mais j’ai réussi à passer des entraînements très intéressants à Bergerac, surtout sur les sorties longues. A Paris, je n’avais pas osé prendre de risques. Donc maintenant, il faut y aller ».
Départ du marathon de Berlin ce dimanche 27 septembre à 9 heures.
En direct sur beIn Sports 2 à partir de 8h40.
A lire également.
-le compte rendu du marathon de Paris : « Yohan Durand a vaincu sa peur ».
-nous avions suivi la dernière sortie longue de Yohan Durand avant le marathon de Paris : « Le régal de Yohan Durand » et « Rencontre avec Yohan Durand avant le marathon de Paris »
-dans la rubrique conseils : « Marathon : attention aux risques de blessures »
Photo de une : Au marathon de Paris en avril dernier (Photo Yves-Marie Quemener).