Un « coup à faire » pour Benjamin Malaty au marathon de Paris
Benjamin Malaty, 30 ans, est celui qui présentera la plus grosse expérience du contingent tricolore en lice au marathon de Paris ce dimanche 9 avril (départ 8h20’, en direct sur France 3). Pour son septième 42,195 km, celui qui possède le meilleur record personnel des Français au départ, et compte deux sélections en grands championnats (Mondiaux de Moscou en 2013 et Europe de Zurich en 2014) aborde avec confiance un marathon qui lui a particulièrement réussi par le passé : hormis 2016 où il fut davantage en retrait en tentant le tout pour le tout pour les Jeux de Rio (2h16’16’’), il avait couru 2h13’15’’ pour sa première en 2012, puis 2h12’00’’ l’année suivante (record actuel, et pile les minima demandés par la FFA pour les championnats du Monde de Londres).
Quel va être votre objectif dimanche ?
Refaire un très bon chrono, comme en 2012 et 2013. Il n’y a pas de pression pour aller chercher la qualification ou un chrono particulier, je veux vraiment faire une course pleine. Je ne me fixe pas de limites.
Comment l’abordez-vous ?
Très sereinement. Même s’il y a eu quelques regrets, les France de cross ont confirmé que j’étais dans le coup (5e Français). Mais l’objectif reste le marathon. Tout est réuni, enfin. Je me suis vraiment éclaté sur la préparation et je n’ai jamais eu l’impression d’être dans le dur. C’est une saison où je n’ai pas eu de pépins, où la confiance s’est accumulée. Forcément, quand on arrive avec cette confiance, on a plus de chances de réussir. Ça ne veut pas dire que ça va marcher mais j’arrive avec de meilleures dispositions psychologiques. Et c’est hyper important.
Qu’est ce qui a changé par rapport à ses trois dernières années, où vous avez souffert (2h16’16’’ par exemple à Paris il y a tout juste un an) ?
Il y a surtout eu de la continuité dans le travail. Forcément le plaisir revient et ça devient plus facile. C’est très psychologique. Sur les dernières années, les petites blessures ont entraîné du doute et une performance moyenne en entraînait une autre. J’ai cassé ce cercle négatif. Avant, je repartais comme un “bourrin“, je revenais vite mais je m’exposais aux blessures etc…Là, depuis un an, j’ai fait un break, j’ai pris le temps avec six mois cool puis six mois progressif où je me suis très bien entraîné, et sans blessure, ce qui était hyper important.
Avec le premier ou le deuxième groupe de Français ?
Qu’avez-vous prévu au niveau des temps de passage ?
Normalement 1h05’’, avec le deuxième groupe de Français. Mais j’hésite à partir avec le premier groupe et Hassan Chahdi (le triple champion de France de cross, 2h15’57’’ l’an passé à Rotterdam pour sa première sur la distance, a prévu de partir en 1h04’30’’ et vise un chrono inférieur à 2h10′, ndlr), car je suis hyper bien et je sens qu’il y a un coup à faire. C’est rapide, surtout quand on voit mes trois dernières années. Mais être amené régulièrement pendant 30 km (deux lièvres sont prévus pour ce 1er groupe) et n’avoir qu’à suivre avec la possibilité derrière d’aller un petit peu plus loin, c’est tentant, d’autant que la météo va être parfaite… Après, je peux partir avec le premier groupe, et ralentir au bout de 5/10 km si je vois que ça va trop vite. Je suis un peu partagé, cela m’a pris un peu la tête, mais je me suis dit qu’on verra sur le moment, sinon ça va me pourrir.
Interview : Quentin Guillon.
Photo : Peignée Verticale / Damien Rosso