Thierry Guibault : « Une bonne année qui se profile »
Thierry Guibault a glané le premier titre national de sa carrière, lors des France de cross vétérans aux Mureaux le 1er mars dernier, au terme d’un sprint ébouriffant. Il escompte réaliser la passe de deux ce week-end aux championnats de France de 10 km qui se disputent à Aix-les-Bains (Savoie).
En 2014, aux championnats de France de cross au Pontet, Thierry Guibault avait entamé une véritable gageure pour sa première année chez les vétérans : conquérir quatre couronnes nationales dans la catégorie, sur cross, 10 km, semi et marathon.
Sa quête fut avortée dès ce premier rendez-vous puisque le sociétaire de l’Entente Oise Athlétisme fut battu au sprint par Mokhtar Benhari (avant de terminer 3e sur 10 km à Valenciennes, puis vice-champion de France de semi-marathon à Saint-Denis en octobre).
Le scénario se réitéra le 1er mars dernier aux Mureaux. « C’était le gros objectif de la saison, même depuis des années » relève Thierry Guibault, présent au salon du running à l’occasion du marathon de Paris.
« J’ai essayé toute la course de lâcher Mokhtar mais il est fort au train et c’était impossible de le faire sauter. Il y en a beaucoup qui m’ont dit qu’il ne passait jamais devant, notamment sur les réseaux sociaux. Mais c’est sa tactique. Il court comme ça, je n’ai rien contre lui. C’était à moi de le faire sauter ».
« Je voyais ses pieds qui revenaient, je me suis dit : “oh ça n’est pas possible !“ »
Cette fois-ci, le natif de Cognac eut le dernier mot au terme d’un sprint ébouriffant. « L’an passé, j’avais fait l’erreur de temporiser sur la fin. Pendant le dernier kilomètre, je me suis dit : “on en met, on en met, on en met“. J’avais 10-15 m d’avance à 150 m de la ligne. Je me suis dit qu’il fallait toujours en remettre. Et à 50 m de la ligne, je voyais encore ses pieds qui revenaient, je me suis dit : “oh ça n’est pas possible !“. Ça a suffit mais il n’aurait pas fallu 100 mètres de plus » se remémore avec gourmandise l’intéressé, qui avait particulièrement bossé son affaire.
La course en vidéo :
« Depuis novembre, et même si je le faisais aussi avant, je terminais vite toutes mes dernières séries de répétition de fractionné, avec l’idée en tête du sprint de l’année dernière » poursuit Thierry Guibault, qui a pleinement profité de ce premier titre avec sa femme et ses amis, qui avaient fait le déplacement. « Il y avait pas mal d’émotion. On fait ce sport pour partager ces moments là. J’en ai bien profité. J’ai eu une semaine de vacances derrière, et le semi de Paris a été compliqué, sans trop m’entraîner (1h08’14’’). Ça n’a pas pardonné, et c’était peut-être dû aussi à la retombée de la victoire ».
Fin mars, Thierry Guibault a pris la 3e place des 10 km d’Angoulême, en 29’39’’ (parcours non homologué car trop descendant). « J’ai fait vingt secondes de mieux sur le même parcours, c’est ce qu’il faut voir (29’58’’ en 2014, ndlr). Mes 29’53’’ de décembre à Houilles étaient un peu plus intéressant que les 29’39’’ ».
Le marathon de New York pour les 40 ans
En dépit de ses 40 ans passés (41 en juillet prochain), on a l’impression que le 10e des France de cross 2012 (dans la course Elite sur le long) est au top de sa forme (son record perso sur 10 km : 29’42’’ en 2010). « Je ne bats pas mes chronos, je les maintiens » rectifie t-il. « Je suis à mon niveau, j’ai fait de bonnes séances depuis Angoulême. Tout va bien, je ne suis pas blessé depuis 4-5 ans. Je n’ai pas changé de méthode – je cours 6-7 fois par semaine. Mais de par mon métier (prof de sport dans l’armée de l’air), on fait des multiactivités : vtt, badminton, foot en salle etc…Ça me permet de faire une autre discipline dans la journée » explique t-il, alors que l’apport de l’électrostimulation depuis trois ans lui permet de mieux récupérer.
« Les chronos vont remonter, c’est obligé. Je ne sais pas dans combien de temps. J’en parlais avec Dominique Chauvelier. A 42,43, 44 ans on peut peut-être maintenir ce niveau de forme. Tant que je ne suis pas blessé… Je prends les courses comme elles viennent ».
A commencer par dimanche aux championnats de France de 10 km à Aix-les-Bains, où il briguera le titre individuel et par équipes (tenants du titre). « On va bien batailler avec Guylain (Schmied, son compère de club, champion de France sortant et 3e aux Mureaux, alors que Mokhtar Benhari est aussi engagé, ndlr) » prévoit-il.
Puis il y aura bien évidemment le Médoc en septembre (vainqueur à quatre reprises, lire ici), avant le marathon de New York en novembre à l’occasion de ses 40 ans. « C’est une bonne année qui se profile » sourit-il. « L’objectif est de gagner en plus de 40 ans. Il y a un Italien qui est costaud. J’aimerais bien battre mon record sur marathon là-bas (2h24’20’’ en 2010 à Nice-Cannes) ».
« Profitez de ces moments »
Et les moins de 2h20’ ? « Pour cela, il faut préparer un marathon plat. J’ai fait le choix de rester sur le Médoc où je vis avec ma notoriété. C’est dur de faire un marathon au printemps. Car je sors des cross, j’ai des courses sur route etc… A l’automne, on verra comment j’enchaîne le Médoc et New York. Moins de 2h20’, ça peut-être un jour un objectif, mais si ça ne se fait pas, ça n’est pas grave » glisse Thierry Guibault, qui compte pleinement profiter de sa forme et de ses sensations actuelles. Car le temps file si vite…
On se souvient que dans les box aux France de cross à Lignières-en-Berry en 2013, à quelques secondes du départ -des instants, où le coeur s’emballe, qui représentent l’acmé de l’adrénaline, il avait glissé à ses coéquipiers de club -avant de prendre la 30e place pour ses derniers France de cross chez les seniors : « Profitez de ces moments »…