Strava Insights : court-on plus vite à Paris qu’à Londres?
Paris, ville où les « runners » courent plus vite et plus longtemps qu’à Londres, New York ou ailleurs ? C’est la tendance que laisse entrevoir les données GPS recueillies par l’application Strava. Explications.
Y aurait-il une sociologie de la course à pied selon que l’on court à New York, Los Angeles, Sydney, Paris ou ailleurs dans le monde !? Il faudrait bien davantage de données avant de dessiner la cartographie du coureur à pied, mais quelques chiffres semblent amorcer une première tendance.
L’application Strava, dont le siège se trouve à San Francisco, permet aux coureurs du monde entier d’enregistrer et de comparer les données captées par les GPS. Si l’application est davantage utilisée par les coureurs cyclistes, elle se démocratise du côté des coureurs à pied.
Strava vient de lancer une plateforme interactive, « Strava Insights », « un outil interactif pour explorer les données des sports d’endurance dans le monde entier » précise l’entreprise.
Sur cette plateforme, des comparaisons ont été établies (sur les douze derniers mois) concernant les coureurs et les cyclistes dans les 12 villes où Strava est la plus populaire parmi ces deux catégories de sportifs : Amsterdam, Los Angeles, Barcelone, New York, Melbourne, Berlin, New York, Paris, Milan, Sydney, Sao Paulo, San Francisco.
A l’aune des données, on constate plusieurs choses :
1) La vitesse moyenne. On courrait plus vite à Paris qu’ailleurs :
- Paris : 5’33’’ de vitesse moyenne au kilomètre sur l’ensemble des sessions de running enregistrées ; 2. Londres, 5’36’’ de vitesse moyenne au kilomètre ; 3. Berlin et Melbourne, 5’42’’ de vitesse moyenne au kilomètre. Sao Paulo ferme la marche, avec une moyenne de 6’40’’ de vitesse moyenne au kilomètre sur les l’ensemble des « runs » enregistrés.
2) Le nombre de kilomètres parcourus par « runs », en moyenne :
- Paris, 10 km parcourus en moyenne par session de running ; 2. Barcelone et Milan, 9,5 km ; 3. Berlin, 9,3 km. Sydney ferme la marche avec une moyenne de 7,5 km parcourus en moyenne par session de course.
Il est également possible de comparer la période lors de laquelle les coureurs s’entraînent. Sur les douze villes, 9,60 % des « runs » enregistrés l’ont été entre 18 et 19 h (heure locale), soit l’intervalle horaire le plus « populaire ». 0,04% des sessions ont été enregistrées…entre 2 et 3 heures du matin.
Sydney est la ville où l’on court le plus le matin (30% des sessions), et Barcelone le plus le soir (15% des entraînements).
Paris est, de loin, la plus ville où il y a le plus de « runs » enregistrés entre 11h et 13h (22%, Milan arrive deuxième avec 12% des sessions enregistrées lors de cette période).
Sans surprise, le plus grande nombre de « runs » réalisés lors de douze derniers mois le fut le 12 avril dernier, lors du marathon de Paris (4 872 sessions de running enregistrées à cette occasion pour une moyenne de 1 355).
Pondérer ces données
Il convient de pondérer ces données. Pour plusieurs raisons. Tout d’abord car l’ensemble des coureurs n’utilisent pas Strava (certains d’autres applis et de nombreux coureurs n’utilisent pas d’application). La comparaison entre les villes repose également sur plusieurs biais : beaucoup plus de sessions ont été enregistrées sur les douze derniers mois à Londres (plus de trois millions) qu’à Paris (495 000). Cela veut-il signifier qu’il y a plus de coureurs à Londres qu’à Paris ? Pas forcément, les Londoniens étant peut-être plus connectés à Strava que les Parisiens.
D’autre part, le nombre de kilomètre moyen et la vitesse moyenne par « runs » peuvent être impactés par le temps (à New York l’hiver quand les températures chutent, il y a forcément moins de coureurs, ou les sorties sont plus courtes qu’à Paris, où l’hiver est moins prononcé) etc…
Toujours est-il que ces bribes de chiffres pourraient à terme offrir une vraie sociologie du coureur à pied, avec un mode de vie différent selon les villes : pourquoi ainsi court-on plus le matin à Sydney que dans les autres villes ? Pourquoi plus le soir à Barcelone ? Pourquoi les sessions sont-elles plus longues à Paris qu’à Melbourne ? Pourquoi court-on plus vite à Paris : car les coureurs sont plus entraînés ? Car les coureurs ont plus de temps de loisirs ?
Lien vers Strava Insights : cliquez-ici.
Photos : Yves-Marie Quemener.