Route

Quand le running rime avec tourisme

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Poste Le 22 avril 2016 par adminVO2

La deuxième édition du sommet de la course à pied s’est déroulée le 29 mars mars à Paris. L’évènement, organisé par la Fédération Française d’Athlétisme et l’agence événementielle sportive SL Events, qui réunit l’ensemble des acteurs du milieu, s’est notamment penché sur le running et l’aménagement du territoire. Ou quand la course à pied rime avec tourisme.
La course à pied est une activité protéiforme, où chacun peut trouver son plaisir d’une façon ou d’une autre. C’est ainsi que de multiples pratiques  en course à pied (certains parlent d’expérience) se développent (de la course sur route au trail en passant par les « cityruns » ou « sight jogging » qui proposent de découvrir les sites touristiques d’une capitale/ville en courant, accompagné d’un coach faisant à la fois office de coureur et de guide). Liées à la croissance exponentielle de la discipline, certaines de ces pratiques n’ont plus grand-chose à voir avec les tout débuts du running (où les femmes n’avaient pas droit de cité, où la police avait été appelée à Marvejols-Mende afin que la course puisse avoir lieu –tout cela est à lire dans la nouvelle formule de VO2 Run)…sinon qu’il s’agit de course à pied !
C’est ainsi que la course à pied s’inscrit de plain-pied dans le paysage économique et devient un véritable atout de mise en valeur du territoire. Lors de la deuxième édition du sommet de la course à pied, organisé fin mars à Paris, la table ronde « tourisme et aménagement du territoire » s’est penchée sur le sujet.
Coureurs-touristes
« On observe une diversification continue dans la course à pied avec l’apparition des trails, des trails urbains, des courses de nuit, des épreuves en relais, des courses intergénérationnelles ou à déclinaison culturelle et gastronomique. Il y a une multiplication des façons de pratiquer. Le running restant l’activité de base dans le triathlon, le bike and run mais aussi désormais dans les fun race : Color run, Mud day, courses d’obstacles… Enfin, on observe aussi une diversification des méthodes d’entraînement, notamment avec les nouvelles technologies. Depuis les années 90, il y a aussi de nouvelles tribus de coureurs. Sur les fun races, on voit de plus en plus de filles et globalement, des pratiquants plus jeunes. Les tenues vestimentaires ont radicalement changé, le running s’est intégré dans un style de vie connecté (smartphones, réseaux sociaux, applications, GPS…) » a expliqué Bruno Lapeyronie, maître de conférences à l’université de Montpellier.

Marathon du Médoc (Photo Q.G)
Marathon du Médoc (Photo Q.G)
Si bien que le coureur se mue de plus en plus en « touriste. Il choisit ses courses en fonction de l’attrait touristique des territoires. On sait que 2/3 des marathoniens ne résident pas dans la région du marathon auquel ils participent, ce qui signifie pour eux une ou deux nuitées sur place. En moyenne, un marathonien dépense 200 euros de frais localement. Pour un marathon de bonne taille, avec 1 500 coureurs, les retombées économiques peuvent aller jusqu’à 500 000 euros » poursuivait Bruno Lapeyronie.
Aucune étude exhaustive n’a à ce jour évalué le véritable impact pour une ville/collectivité concernant l’organisation d’épreuves de running.
L’UTMB, 60 000 nuitées durant  la semaine
Le vice-président de Charente-Maritime Stéphane Villain a toutefois avancé quelques chiffres significatifs par rapport au marathon de La Rochelle. « C’est 11 000 participants, 30 000 personnes et 8 000 nuitées tous hébergements confondus (hôtels, gîtes, maisons d’hôtes, campings) sur le site : 2 500 000 euros sont générés. Le marathon de la Rochelle est un vrai vecteur de communication pour le territoire. J’incite les décisionnaires à organiser des événements hors période estivale. Le marathon de la Rochelle se déroule en novembre, ce qui fait qu’on parle de la Rochelle en dehors des vacances estivales ».
Fusion de plusieurs paramètres
Catherine Poletti, qui pilote l’Ultra Trail du Mont-Blanc, a elle aussi glissé quelques chiffres. L’UTMB, ce sont 87 nations représentées (dont 13 avec plus de 100 coureurs au départ ; 300 coureurs chinois seront ainsi au départ cette année) ; d’après l’enquête de satisfaction menée auprès des coureurs, l’UTMB génère 60 000 nuitées durant la semaine (chaque coureur vient avec en moyenne deux accompagnants, et ils restent –également en moyenne- cinq jours sur place), alors que 75% des coureurs ayant répondu à l’enquête indiquent envisager revenir séjourner sur le territoire, pour faire de la randonnée, ou pour 30% d’entre eux, du ski.
« L’attractivité d’une course repose sur la fusion de plusieurs paramètres : l’organisation de la course mais aussi l’attractivité touristique et l’attractivité sportive. Mais il faut toujours « une Tour Eiffel », qui peut être le Mont-Blanc, ou les tours du port de la Rochelle » a conclu Laurent Gillard, président de VO2 Max Voyages.
C’est ainsi ce qui fait les succès du marathon de Médoc, de la course du Viaduc de Millau, du marathon de Bordeaux Métropole et de pléthore d’organisations.
Photo de une : Yves-Marie Quemener.

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