La classique Marvejols-Mende, course du week-end
La 44e édition de la classique Marvejols-Mende, c’est ce dimanche 24 juillet !
Marvejols-Mende appartient au patrimoine des courses hors stade. La classique lozérienne fut l’une des premières courses hors stade à voir le jour dans l’Hexagone à l’orée des années 70, à une époque où la course à pied était loin d’être « tendance ». Doux euphémisme même, lorsque que l’on s’arrête sur quelques épisodes marquants de l’histoire de Marvejols-Mende.
Comme en 1975, où des officiels de la Fédération Française d’Athlétisme (FFA) s’étaient rendus au départ de la course pour l’interdire, obligeant les organisateurs et au premier chef desquels Jean-Claude Moulin à faire intervenir la police ! Quelques années plus tard, une commission nationale hors stade naissait.
Marvejols-Mende permettait aussi à des coureurs non licenciés d’épingler un dossard ; elle était surtout la seule épreuve…que les femmes pouvaient disputer, et ce jusqu’en 1979 !
« On avait besoin de faire sauter tous les carcans » souligne Jean-Claude Moulin. « Il n’y avait aucune barrière, c’était l’ouverture à tous de ces épreuves, et en même temps la fête. Le slogan de Noël Tamini (créateur de la revue Spiridon, revue qui a accompagné le « mouvement » hors stade), c’était la perf d’accord, mais la fête d’abord. On jouait le jeu de la compétition mais on privilégiait la fête tous ensemble, ce qui a amené les fêtes d’après course, ou d’avant course pour certains » sourit Jean-Claude Moulin, 65 ans aujourd’hui.
Marvejols-Mende a ensuite épousé les contours de la croissance du « running », tout en essayant de conserver l’état d’esprit d’origine, ce dont s’est attelé à retracer le film Free to Run –qui met en exergue quelques images de Marvejols-Mende. « Le concurrent lambda est maintenant beaucoup demandeur de services qu’à l’époque. C’est un consommateur, malheureusement. C’est un peu la dérive qu’il y a eu. Mais cet esprit de festivité autour de ces courses populaires perdure, même si tout le monde ne le met pas en avant. On a toujours voulu associer le grand champion avec le coureur populaire ; le grand champion n’est pas là au détriment du coureur populaire. On est un sport qui permet de mettre sur la même ligne de départ le champion olympique et le coureur lambda qui découvre la course à pied et qui peut-être depuis trois jours se met à courir ».
C’est ainsi qu’à Marvejols-Mende des primes ont été introduites pour attirer les meilleurs coureurs, sur une course de 22 bornes réputéee pour son insigne difficulté, avec deux grosses bosses…et deux grosses descentes.
« Des descentes terribles »
« Ils (les coureurs des haut plateaux trustant les avant-postes) ne montent pas l’ascension super vite. Par contre, je pensais que j’allais pouvoir récupérer dans la descente. Au contraire, ils ne récupèrent pas et les descentes sont terribles, avec des passages à 12-13%. Ils descendent comme des avions, sur 2’30’’ au kilo. C’est impressionnant. Tu charges musculairement et tu ne peux pas récupérer cardiaquement, car tu vas vraiment très vite » témoignait l’an passé Yohan Durand.
Après la côte de Goudard vient celle de Chabrits. « L’enchaînement côte-descente et deuxième côte est vraiment délicat. J’étais 13e, à 500 m du sommet de la deuxième côte et j’ai eu un gros point de côté, comme une crampe, sous les côtes au niveau du foie. Ça m’est arrivé d’un coup, comme un coup de poignard » expliquait-il alors.
Un parcours atypique auquel vont s’attaquer dimanche plusieurs milliers de coureurs (quasiment 3 000 arrivants classés l’an passé).
Pour prolonger, lire notre dossier sur la révolution du running dans le numéro 246 de VO2 Run, qui inaugurait notre nouvelle formule. Ce numéro est disponible ici (pour le sommaire, c’est par là), alors que le tout dernier numéro, qui vient de sortir, est à commander là (le sommaire ici).
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Photo : organisation.