Marathon de Paris : Hamel-Holzerny, duo comblé
Séverine Hamel a pris part à son premier marathon dimanche à Paris, finissant 14e en 2h40’05’’. Au bout de la souffrance, en compagnie de son coach et compagnon Benoit Holzerny.
Séverine Hamel s’enlace dans les bras de Benoit Holzerny. Au bout d’un effort intense, elle vient de boucler son premier marathon, en 2h40’05’’, dans les chronos escomptés. A sa démarche claudicante, on devine que ses muscles hurlent de douleur. La Sarthoise croise Christelle Daunay dans l’aire d’arrivée. « Bienvenue dans la famille des marathoniens ! » lui glisse la championne d’Europe avant qu’un long échange ne s’installe entre les deux fondeuses.
Quelques instants auparavant, Séverine Hamel avait raconté sa course, et notamment ses « coups de mou. J’en ai eu plusieurs durant la course. Au 12e km, j’étais dans les allures mais je ne me faisais pas plaisir. J’étais crispée, j’avais du mal à me relâcher. Ça fait des semaines que je ne vois pas plus loin que le 12 avril. Une fois qu’on y est…J’avais vraiment mal à l’estomac, j’étais nouée ».
« J’aurais vraiment faibli s’il n’avait pas été là »
Pour autant, l’athlète de l’Endurance 72 est dans les temps envisagés. « Je suis passée en 1h18’50’’ au lieu de 1h19’. Donc c’était bien. Comme j’avais de l’avance, je me suis dit que je pouvais faiblir ». C’est effectivement ce qu’il se passa à l’amorce du 30e km, sans que Séverine Hamel ne craque véritablement.
« A partir du 32e, je me suis dit : “il reste encore 10 km, puis 9,5, puis 9 etc…Je regardais les miles, j’avais l’impression que ça passait plus vite. Les cuisses ont commencé à être vraiment dures lors des quatre derniers kilomètres ».
C’est lors de ses moments que la présence de Benoit Holzerny, coach et compagnon, fut essentielle pour Séverine Hamel. « J’aurais vraiment faibli s’il n’avait pas été là. J’ai eu des gros coups de fragilité. Physiquement, j’étais prête, mais il m’a manqué quelque chose mentalement ».
Les « frissons » de Benoit Holzerny
De son côté, Benoit Holzerny a vécu ce 42,195 km de manière fort différente qu’à l’accoutumée, lui qui possède un record de 2h23’24’’ (2004) sur la distance, etqui alterne trail et macadam ces dernières années.
« Ça m’a donné des frissons. Même si d’habitude, la course dure moins longtemps, j’ai trouvé que le marathon est passé plus vite. C’est beaucoup plus facile que lorsque je me fixe un objectif. Je devais gérer l’allure pour Séverine, la conseiller, notamment sur les ravitaillements etc… J’ai plus apprécié les orchestres, le parcours. D’habitude, j’avais envie de leur dire au 30e : “taisez-vous !“. Il y a plus d’émotions de le vivre de cette manière que tout seul » poursuit le 68e des Mondiaux de semi en 2009 (record à 1h04’34’’ sur la distance).
« La prépa n’a pas été facile, il y eu a des moments de doute, des gros coups de fatigue. Ce n’est pas une vie d’athlète professionnelle (lire ici, ndlr). Donc le mérite est d’autant plus fort, et la récompense est là » souligne t-il. Un mérite et une récompense que la duo vont savourer à leur juste valeur.