Marathon de Londres : deux plateaux hallucinants
Chaque année, c’est pareil ou presque : on écrit que le marathon de Londres présente une densité jamais atteinte.
Pourtant, bien qu’avec la concurrence du marathon de Boston lundi dernier, à la lecture des engagés, c’est bel et bien le cas pour l’édition 2015, 35e du nom, avec une myriade de marathoniens à l’imposant pedigree, dans une discipline qui ne tourne pas rond depuis quelques années.
Les organisateurs ont d’ailleurs fait monter la sauce, avec l’affiche « le clash des champions » présentant le recordman du Monde actuel Dennis Kimetto (2h02’57’’, Berlin 2014, lire ici) et Wilson Kipsang (2h03’23’’, Berlin 2013, lire ici).
Kipsang reste sur trois victoires consécutives lors d’un « Major » (les six Major : Tokyo, Boston, Londres, Berlin, Chicago, New York) : Berlin en 2013 lors de son record du Monde, Londres l’an passé où il avait établi le record de l’épreuve * (2h04’29’’ après s’être déjà imposé en 2012, pris le bronze aux JO quelques mois suivants ; également 5e en 2013) et New York en novembre dernier. Sur ses dix derniers marathons, il en a remporté huit…
Kimetto s’est aligné une seule fois à Londres, en 2013, où il n’avait pas terminé.
Il faut ajouter le deuxième performeur de tous les temps, Emmanuel Mutai, le deuxième homme le plus rapide de tous les temps (2h03’13’’à Berlin derrière Kimetto), Geoffrey Mutai (2h03’02’’ à Boston en 2011, mais parcours non homologué), qui a terminé à six reprises deuxième à l’occasion d’un Major ; sans oublier Eliud Kipchoge, vainqueur cet automne du marathon de Chicago (2h04’11’’), et au printemps dernier de Rotterdam (2h05’00’’).
Sur ces quatre marathons disputés, le champion du Monde 2003 du 5 000 mètres n’est pas allé moins vite…que 2h05’30’’ ( !), temps réalisé lors de sa victoire à Hambourg en 2013 pour ses débuts sur la distance. Sa seule défaite date du marathon de Berlin en 2013, où Wilson Kipsang avait battu le record du Monde. Kipchoge avait alors terminé 2e en 2h04’05’’, son actuel record personnel…
Au total, quatre coureurs en lice dans la capitale britannique ont déjà franchi les 2h04’ ( !), huit les 2h05’ ( !!).
Et dire que Kenenisa Bekele, 4e à Dubaï en janvier dernier, initialement prévu, a renoncé il y a quelques semaines !
Ce plateau pléthorique ne signifie pas forcément chrono monstrueux à la clé (comme un record du Monde ou pas loin, car 2h04′ ou 2h05′ est en soit monstrueux…), comme l’ont montré les deux dernières éditions. En 2013 (14’22’’ puis 28’56’’ aux 10 km) et 2014 (14’21’’ les cinq premiers km), ils avaient été nombreux à exploser à la suite d’un départ trop rapide.
Côté européen, à suivre Serhiy Lebid (2h08’32’’ l’an passé à Séoul, record personnel) ainsi que le médaillé de bronze des Europe de Zurich, le Russe Aleksey Reunkov, et l’Espagnol Javier Guerra, 4e à Zurich.
ça se bouscule aussi chez les femmes
Chez les femmes, la densité est là aussi affolante. Avec en figure de proue quatre Kényanes : Mary Keitany (victorieuse en 2011 et 2012 à Londres, 2012 où elle avait battu son record personnel : 2h18’37’’ ; lauréate à New York en novembre dernier) qui se dit dans la meilleure forme de sa vie, Edna Kiplagat (double championne du Monde et tenante du titre à Londres), Florence Kiplagat (qui a amélioré son propre record du Monde du semi-marathon à Barcelone en février dernier) et Priscah Jeptoo (à ne pas confondre avec Rita, contrôlée positive à l’EPO), ainsi que l’Ethiopienne Aselefech Mergia, 2h19’31’’ à Dubaï en 2012.
A noter que Paula Radcliffe, trois fois victorieuse à Londres et recordwoman du Monde, 2h15’25’’ (2003), un chrono stratosphérique, jamais approché par les Est-Africaines ni par les Russes (Paula Radcliffe possède même les trois meilleurs chronos de l’histoire, la deuxième performeuse mondiale de tous les temps, à plus de trois minutes de Radcliffe, la Russe Liliya Shobukhova a ensuite été suspendue pour anomalies sur son passeport biologique –lire ici), sera en lice à 41 ans pour ses adieux dans la capitale anglaise.
Côté français, Christelle Daunay et Benjamin Malaty étaient prévus, mais ont dû renoncer pour cause de blessure (lire ici, là, et dans le dernier VO2 Run pour un papier complet sur les blessures chez les marathoniens).
Les organisateurs ont choisi de mettre l’accent sur les « quatre fantastiques » marathoniennes kényanes, rencontrées durant leur préparation. Voici le teaser :
Les primes :
Les douze premiers et douze premières sont récompensés de manière égale (au total 313 000 dollars de prize money uniquement pour les places ) : 55 000 dollars pour la victoire, 30 000 pour la 2e place, 22 500 pour la 3e ; 1 000 dollars pour la 12e place.
A cela s’ajoute 100 000 dollars pour un chrono en-deçà des 2h05’ ; 75 000 pour moins de 2h06’ ; 50 000 pour moins de 2h07’ (…) 1 000 pour moins de 2h11’.
Côté féminin : 100 000 dollars pour un chrono inférieur à 2h18’ ; 75 000 pour moins de 2h20’ ; 50 000 pour moins de 2h22’ (…) 1 000 pour moins de 2h28’.
En sus, une premier de 25 000 dollars est distribuée pour le et la vainqueur qui bat le record du parcours, et 125 000 dollars pour un record du Monde.
* voir le parcours du marathon de Londres avec les temps de passage kilomètre par kilomètre et mile par mile en 2014 : ici.
Le plateau élite féminin (avec les record personnels sur un parcours homologué) :
Edna Kiplagat (Kenya), 2h19’50’’
Mary Keitany (Kenya), 2h18’37’’
Aselefech Mergia (Ethiopie), 2h19’31’’
Florence Kiplagat (Kenya), 2h19’44’’
Priscah Jeptoo (Kenya), 2h20’14’’
Tirfi Tsegaye (Ethiopie), 2h20’81’’
Feyse Tadese (Ethiopie), 2h20’27’’
Jemima Sumgong (Kenya), 2h20’41’’
Tigist Tufa (Ethiopie), 2h21’52’’
Tetyana Gamera (Ukraine), 2h22’09’’
Tatyana Arkhipova (Russie), 2h23’29’’
Ana Dulce Félix (Portugal), 2h25’40’’
Sara Moreira (Portugal), 2h26’00’’
Alessandra Aguilar (Espagne), 2h27’00’’
Rkia El Moukim (Maroc), 2h28’12’’
Iwona Lewandowska (Pologne), 2h28’32’’
Mary Davies (Nouvelle-Zélande), 2h28’57’’
Elvan Abeylegesse (Turquie), 2h29’30’’
Diane Nukuri (Burundi), 2h29’35’’
Sonia Samuels (Grande-Bretagne), 2h30’56’’
Alyson Dixon (Grande-Bretagne), 2h31’10’’
Emma Stepto (Grande-Bretagne), 2h32’40’’
Volha Mazuronak (Biélorussie), 2h33’33’’
Rebecca Robinson (Grande-Bretagne), 2h37’14’’
Le plateau élite masculin :
Dennis Kimetto (Kenya). Record personnel : 2h02’57’’
Wilson Kipsang (Kenya). 2h03’23’’
Emmanuel Mutai (Kenya). 2h03’13’’
Eliud Kipchoge (Kenya). 2h04’05’’
Geoffrey Mutai (Kenya). 2h04’15’’
Sammy Kitwara (Kenya). 2h04’28’’
Tsegaye Mekonnen (Ethiopie). 2h04’32’’
Stanley Biwott (Kenya). 2h04’55’’
Tilahun Regassa (Ethiopie). 2h05’27’’
Samuel Tsegay (Erythrée). 2h07’28’’
Serhiy Lebid (Ukraine). 2h08’32’’
Aleksey Reunkov (Russie). 2h09’54’’
Ghebrezgiabhier Kibrom (Erythrée). 2h10’00’’
Koen Raymaekers (Pays-Bas). 2h10’35’’
Scott Overall (Grande-Bretagne). 2h10’55’’
Michael Shelley (Australie). 2h11’15’’
Javier Guerra (Espagne). 2h12’21’’
Christian Kreienbühl (Suisse). 2h15’35’’
Photos : organisation