Les Crocs, nouveaux modèles de chaussures minimalistes?
Benjamin Penchev , un Américain de 18 ans a bouclé un semi-marathon en 1h11’53’’ à Indianapolis (16e de la course)…chaussés de Crocs, tout comme son père Sasha (1h16’07’’). Farfelu ? Peut-être moins loufoque qu’il n’y paraît.
« Je voulais essayer d’imaginer une meilleure façon de courir que les chaussures de running habituelles » a expliqué à l’Indystar Sasha Pachev. « J’ai expérimenté plusieurs choses ». Le journal nous apprend que Pachev, ingénieur informatique, et sa femme, ont dix enfants (de 8 mois à 18 ans), et qu’ils courent six jours par semaine avec les plus âgés d’entre eux.
Un jour, en 2009, les enfants s’apprêtent à aller courir, mais préfèrent garder leur Crocs, bien que leur père leur demande expressément de « mettre de vraies chaussures ».
« J’ai dit : “Ok, voyons ce que ça donne“ » relate aujourd’hui Sasha Pachev. « Et ils ont couru, à des vitesses rapides. Ils étaient mieux avec des Crocs. (Leur façon de courir) semblait plus naturelle. Je me suis dit qu’il y avait peut-être quelque chose à faire ».
Il essaie à son tour, et s’avère surpris que la sandale, pourtant ample, ne bouge pas en mouvement. « J’ai vraiment eu le sentiment que je courais comme jamais je ne l’avais fait auparavant ».
Selon Pachev, les Crocs peuvent être assimilées au « barefoot » ou aux FiveFingers (courir pieds nus/chaussures minimalistes). « En fait, c’est comme si vous courriez pieds nus sur la pelouse, sauf que vous êtes sur la route et que vous ne perdez pas de vitesse. Les sensations sont très bonnes ».
Et le prix est bien moindre que les chaussures habituelles. « J’ai grandi à Moscou, en Russie. Nous n’avions pas les moyens de nous acheter des chaussures chères. Nous courions en basket ou avec ce que nous trouvions. Nous avons acquis une certaine résilience, et nous n’avons pas besoin de running spéciales ».
« Ils se disent : “Mais qui est cet idiot qui court en Crocs, et pourquoi il arrive à me suivre ? »
De plus, Sasha Pachev met en avant la longévité des Crocs, puisqu’il peut monter jusqu’à un peu plus de 4 000 km avant qu’un trou ne se forme dans ses Crocs. « Tout le monde suit des marques comme Nike ou Adidas, et chacun pense que peu importe ce que Nike lance sur le marché, c’est le style qu’il faut avoir ».
Lui ne s’intéresse pas au style, et il est habitué, tout comme les membres de sa famille, aux remarques sur sa tenue de course. « Les gens se disent : “Mais qui est cet idiot qui court en Crocs, et pourquoi il arrive à me suivre ?“ » glisse Benjamin Pachev, qui a tout de même perfectionné ses sandales, ajoutant un strap et une semelle plus légère et résistante. Il a également tenté de se faire sponsoriser par la marque. Sans succès. « Ils m’ont dit qu’ils n’étaient pas intéressés pour promouvoir les Crocs comme chaussures de course. Sponsor ou pas, ce sont les meilleures chaussures sur le marché », affirme t-il.
Mieux que les Vaporfly de Nike, qui, selon la firme américaine, offre une économie de course de 4% ?!