Athlétisme

Simon Denissel, l’hiver sur 3 000 m

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Poste Le 28 janvier 2015 par adminVO2

Après une saison 2014 difficile, l’international Simon Denissel est reparti de l’avant. Il escompte réaliser les minima pour les championnats d’Europe indoor sur 3 000 mètres ce samedi 31 janvier à Karlsruhe.

Une saison difficile

En 2014, Simon Denissel avait quelque peu disparu des écrans radars. 12e au bilan national sur 1 500 m (8e Français), sa distance de prédilection, chrono bloqué à 3’39’’39 (Nancy le 27 juin), lui qui avait claqué la saison précédente 3’34’’54, ce qui lui avait ainsi permis de se qualifier pour les championnats du Monde de Moscou (éliminé en séries) au terme d’une saison 2013 réussie mais harassante (cross, indoor et piste).
Simon Denissel avait rapidement fait l’impasse sur la dernière saison hivernale, en raison d’un souci à la cheville, résorbé fin février-début mars. « J’ai fait de bonnes choses à l’entraînement, mais je n’ai pas été assez régulier. La reprise de la saison a été peut-être un peu trop rapide (il avait notamment couru le cross sélectif de l’Acier en novembre 2013, puis la Prom’Classic début janvier 2014), et ça s’est mal enchaîné par rapport aux différents stages que j’ai faits ».
L’enchaînement de stages, justement, est peut-être l’une des clés explicatives de cette frustrante année, entre les Etats-Unis et Albuquerque à l’automne 2013, le Portugal en janvier 2014 puis -et surtout- l’Afrique du Sud durant un mois en avril. Il avait disputé les deux tours des Interclubs (3’42’’60 puis 3’42’’70) avant de rallier Font Romeu pour un stage de près de trois semaines. D’où il était redescendu deux jours avant le meeting de Marrakech (programmé le 8 juin), en compagnie de Yoann Kowal et Yohan Durand, les trois se fracassant sur un choc thermique qui a in fine peut-être impacté le reste de la saison du Lillois (1).

Simon Denissel à Reims en juillet dernier (Photo Yves-Marie Quemener)
Simon Denissel à Reims en juillet dernier (Photo Yves-Marie Quemener)
« Quand je suis revenu d’Afrique du Sud, j’étais costaud car j’ai fait des trucs que je ne faisais pas faits avant. Trois jours avant le deuxième tour des Interclubs, j’avais fait une très grosse séance. J’arrivais à enchaîner des gros trucs. Le soir même de ce second tour (le 18 mai, 3’42’’70), je suis monté à Font-Romeu. Pendant trois semaines, il a fait autour de 5 degrés. J’ai mis les pointes comme ça ça là-bas. Ensuite, quand je suis revenu de Font-Romeu, je n’ai jamais été bien. J’arrivais à avoir un rythme en compète, mais je craquais complètement sur la fin de course » relate l’athlète coaché par Alain Ligniers.

Une coupure salvatrice

« J’avais déjà fait des stages, mais pas enchaînés de cette manière. Le fait d’aller en Afrique du Sud, de faire deux compètes dans les 15 jours, et de repartir ensuite en stage, c’était un petit peu trop. Il aurait peut-être fallu faire une semaine plus cool et partir seulement après en stage » convient-il.
La saison du vice-champion de France 2013 s’est ainsi étirée jusqu’à la mi-juillet, s’achevant sur un 3’42’’89 à Heusden, quelques jours après une 11e place aux France à Reims, loin de son véritable niveau. La coupure s’est dans ce contexte révélée bienvenue.
« J’ai coupé un mois et demi. Je n’avais pas l’impression d’avoir tapé dedans physiquement. Par contre, mentalement, j’en avais besoin. C’est la première saison où je redémarre d’aussi loin : il a fallu du temps pour recommencer à être bien à l’entraînement. Mais la rentrée était suffisamment éloignée pour bien s’entraîner et revenir ».

3 000 m cet hiver

Samedi 24 janvier, le Lillois a donc disputer le match international indoor à Glasgow, se classant deuxième du 1 500 m…sur quatre, derrière le 10e des championnats d’Europe sur la distance, Florian Orth (3’40’’20 contre 3’42’’83). « Oui, c’est un peu particulier » sourit-il. « Il fallait marquer des points car il y avait un classement (2). Je voulais aussi me servir de cette course de rentrée pour me débrider pour la suite de la saison. Il fallait jouer sur les deux tableaux. J’ai voulu partir devant pour faire un chrono tout en gérant un minimum pour ne pas me faire ramasser à la fin. J’ai emmené jusqu’aux 1 000 mètres, sur des allures de 3’42’’. L’Allemand était très solide car il met une grosse boîte en me passant » raconte Simon Denissel. « Non, je n’ai pas pu l’accrocher. Je n’ai pas fait de spécifique. L’objectif est de faire du 3 000 m cet hiver ».
Ce samedi 31 janvier à Karlsruhe (Allemagne), l’athlète de 24 ans aura donc dans le viseur 7’55’’00 (Bryan Cantero sera lui en lice sur 1 500 m), sésame pour les championnats d’Europe indoor à Prague (6-8 mars), lui qui a déjà couru en 7’47’’16 sur la distance, en février 2013, avant de glaner quelques semaines plus tard la médaille de bronze continentale à Göteborg sur 1 500 m.
« Pourquoi le 3 000 m ? On a toujours fait comme ça, à savoir préparer du long l’hiver (3). Cela va m’aider cet été pour enchaîner les courses et prolonger la saison sur 1 500 m ».

Mondiaux à Pékin

Car le principal objectif reste les championnats du Monde à Pékin, en août prochain (22-30 août). Avec un surcroît d’expérience engrangé.
« Avec le coach, on a fait le point sur ce qui était bien et moins bien. C’est une expérience en plus. Je me rends compte que les années ne se ressemblent pas, en fonction des circonstances. Il y a deux, trois ans, je pouvais m’entraîner comme je voulais et je ne faisais pas forcément tout ce qu’il fallait à côté au niveau de la récupération. Ça marchait quand même. Aujourd’hui, non. Il faut vraiment faire le métier. Plus le niveau augmente, plus il faut monter son niveau de professionnalisme et d’exigence. Je m’en suis bien rendu compte l’année dernière ». Et ça pourrait bien payer cette saison et les années futures.
(1) Yoann Kowal avait réalisé 8’34’’07 sur le steeple alors que Yohan Durand avait abandonné sur 5 000 mètres.
(2) L’Allemagne a remporté le match avec 50 points, devant la France et la Grande-Bretagne (49 points) alors que l’Ecosse a terminé 4e (35 points).
(3) L’hiver 2013, Simon Denissel avait réalisé les minima pour les Europe indoor, à la fois sur 1 500 et 3 000 m. Cinq Français avaient réalisé les minima sur le 3 000 m (pour trois places) et Simon Denissel affichait le 5e chrono. Il avait préféré opter pour le 1 500 m, plutôt que d’attendre d’éventuels désistements sur la distance supérieure.
La vidéo du 1 500 m de Glasgow est à visionner ici : http://beta.vincosport.com/videos/10471
 

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