Rénelle Lamote, la Diamond League à Angers
Championne de France en 2014 à Reims, Rénelle Lamote a repris avec brio son titre cet après-midi à Angers, elle qui était absente l’an passé à Lille en raison de la concomitance des Europe espoirs, où elle avait décroché l’or.
Rénelle Lamote a couru en patronne. « La tactique ? C’était de partir vite au premier 200 pour surprendre un peu tout le monde. Et ensuite ralentir, pour que Justine essaie de me passer, que je l’en empêche jusqu’à la fin de la course pour qu’elle fasse l’extérieur. Il ne fallait pas que je lance mon sprint final trop tôt car c’est aussi une bonne finisseuse ».
La finaliste mondiale à Pékin a placé un démarrage foudroyant à l’entame de la dernière ligne droite, pour s’imposer avec sept dixièmes d’avance sur Justine Fédronic (2’02’’09 contre 2’02’’79), le duo ayant réussi les minima pour les Jeux Olympiques. « Thierry (Choffin, son coach), m’avait dit que c’était la Diamond League d’Angers et de ne rien lâcher, même si j’étais devant ».
Tactiquement, l’objectif de « maîtriser la course » est rempli, et Rénelle Lamote, qui a connu un hiver difficile (lire ici) peut se projeter avec sérénité vers les championnats d’Europe d’Amsterdam (6-10 juillet). 4e mondial et en tête d’un bilan continental délesté par les Russes actuellement suspendues (avec 1’58’’01, une seconde devant la Britannique Lynsey Sharp, 1’59’’03), Rénelle Lamote, particulièrement affûtée, fera figure de favorite.
« J’aimerais monter sur le podium, et j’aimerais vraiment gagner. J’aurais certainement le dossard bleu (que porte l’athlète en tête des bilans, ndlr) et il faudra que je sois à la hauteur. Une première place serait magnifique, de même qu’un podium car ça serait mon premier (chez les seniors) ».
Fedronic savoure
De son côté, Justine Fedronic se satisfaisait de sa deuxième place, à l’aune de ses très longs mois de galère (lire ici), bien consciente qu’il faut en effet profiter et savourer ces moments de plénitude physique, après que le corps ait hurlé sa douleur. « Je suis un peu frustrée, mais je suis très contente car il y a un an, je pensais pas aux championnats de France. Je sens que je retrouve les sensations d’avant ma blessure. C’est bien de faire des courses tactiques comme ça, dans l’optique d’Amsterdam et Rio. Je vais travailler dans les semaines à venir la vitesse qui m’a manquée aujourd’hui » explique celle qui restera dans l’Hexagone jusqu’au meeting de Monaco le 15 juillet, avant de retrouver deux semaines son coach à Stanford en vue de la dernière ligne droite de préparation vers les Jeux.
La locale de l’étape Corane Gazeau a de son côté décroché une très belle médaille de bronze, au finish, 2’04’’03 contre 2’04’’10 pour Clarisse Moh, améliorant au passage son record personnel de plus d’une seconde et demi.
« Je suis trop contente ! » sourit la sociétaire de l’Entente des Mauges, qui avait du mal à marcher, les jambes encore gorgées de lactique. « Ça allait trop vite pour moi sur les 200 premiers mètres. Mais je ne me suis pas affolée et ça a ensuite ralenti. Je me suis accrochée et ça fait du bien de remonter quand on voit que les autres calent. Quand j’ai passé Clarisse, je n’y croyais pas » relate t-elle posément et sans trop y croire la 7e des Europe juniors 2015.
Les résultats du 800 mètres féminin : cliquez-ici.
Texte : Quentin Guillon.
Photo de une : Yves-Marie Quemener.