Athlétisme

Quatre sur cinq pour les Bleus

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Poste Le 24 août 2015 par adminVO2

Quatre Français en lice lors de la session matinale se sont qualifiés pour les tours suivants. Belle prestation notamment de Floria Gueï et Marie Gayot sur 400 mètres. Seule Marion Lotout n’a pas passé le cut des qualifications à la perche.
Floria Gueï et Marie Gayot ont parfaitement lancé leur championnat du Monde. La première a maîtrisé avec plein d’à-propos sa série, deuxième derrière l’Américaine Allyson Felix (50’’60) -l’Américain reine du 200 mètres et alignée uniquement sur le tour de piste à Pékin. Les trois premières obtenient directement leur billet pour la demi-finale.
Au passage, l’athlète coachée par Djamel Boudebibah a amélioré son record personnel d’un centième, 50’’89 contre 50’’90, sans donner la sensation de véritablement s’employer. « Je n’ai pas eu l’impression de battre mon record » corrobore t-elle. Après une saison où elle a fait montre de sa régularité à 51’’, Floria Gueï s’accoutume désormais aux 50’’.
« Je sentais que j’avais la forme à l’entraînement mais il faut toujours l’appliquer en compétition. Faire ce chrono le matin est plutôt encourageant. Je n’ai pas pensé au chrono ; l’objectif était d’être bien placée pour avoir un bon couloir en demie » glisse celle qui a franchi un cap manifeste depuis son monstrueux relais à Zurich.
Se surpasser
Surtout, elle a intégré son schéma de course, réglé au millimètre, et ne fut pas déstabilisée par le départ rapide de Félix, placée juste devant elle.
« Ce schéma devenu un automatisme, j’ai trouvé une régularité à chaque course, je modifie à chaque fois mes erreurs et ça marche. A Zurich, je n’avais pas encore ce niveau là et je n’avais pas assimilé tout ça ». Demi-finaliste aux Mondiaux à Moscou en 2013 puis à Zurich aux Europe l’été dernier, Floria Gueï veut désormais franchir le palier suivant.
10e chrono des séries, avec une très grosse densité d’athlètes autour des 50’’50 – 51’’20, seule une course parfaite mardi soir lui ouvrira les portes de la finale. « Il faudra que je me surpasse ». A fortiori au regard du pedigree des adversaires qu’elle rencontrera en demi-finale (voir ici).
Marie Gayot a également battu son record personnel de trois centièmes, en 51’’24, deuxième de sa série après une grosse dernière ligne droite et une première partie de course laborieuse. « Je n’ai pas profité de mes bons cinquante premiers mètres et je suis retrouvé dans un rythme de confort. Mais j’ai bien relancé aux 200, 150 et aux 100 m. La résistance-vitesse est là et il faut que j’aille plus vite dans la ligne opposée demain » se projette l’étudiante en école d’ingénieur (lire ici).
Gomis et le fameux dernier essai
Kafétien Gomis, lui, a fait…une Kafétien Gomis en qualification de la longueur. Premier saut mordu pour le médaillé d’argent à Zurich. Deuxième tentative à 7,66 m. Insuffisant. Dernier essai, 8,09 m et un billet pour la finale.
« Je pense que les qualifications, c’est le plus dur pour moi. Je suis toujours meilleur sur la fin et il faut que je me fasse violence » posait-il en conférence de presse vendredi dernier. Pourquoi ne parvient-il pas à performer en début de concours ? « Je ne sais pas. La pression s’intensifie en fin de concours et je suis meilleur sous pression. Je n’ai pas d’explication rationnelle » répondait-il.
La finale, mardi, s’annonce ouverte. « Les qualifications, c’est pour les performeurs, et la finale pour la compétiteurs. Il faudra avoir un gros mental ».
Et compter sur un peu de réussite, comme celle qui lui a permis de remporter le « compashoot », jeu inventé par Benjamin Compaoré et destiné à tromper les heures d’attentes ces jours derniers. « Il faut lancer des bouchons de bouteille dans un carton. J’ai fait un neuf sur dix aux lancers. Je suis le meilleur » se marrait jeudi le sauteur de 35 ans, qui remporterait haut la main le prix orange de la sympathie, s’il existait en athlétisme
Mélina Robert-Michon n’a eu que trois lancers pour glaner sa qualification pour la finale du disque, programmée mardi. La médaillée d’argent de Moscou il y a deux ans ne fut pas à son aise, qualifiée elle aussi grâce à son dernier essai (9e au total avec un jet à 61,78 m) handicapé par un dos contracté depuis deux jours.
« Avec Kaf, on a fait un concours de celui qui ferai craquer son coach en premier » sourit Mélina Robert-Michon. Leurs coaches respectifs signeraient pour connaître pareil émoi mardi pour leurs deux finales.

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