Mondiaux en salle – Lavillenie en or, Manga en bronze
Trois médailles dont deux en or. Voilà la moisson avec laquelle l’équipe de France rentre de ce mondial indoor organisé ce week-end à Birmingham (Royaume-Uni). Après Kevin Mayer à l’heptathlon samedi, Renaud Lavillenie est à son tour monté sur la plus haute marche du podium au saut à la perche. Une heure plus tôt, Aurel Manga avait, lui, décroché le bronze sur 60m haies.
Regoûter aux joies de la victoire sur un grand championnat. Voilà un petit moment que cela ne lui était plus arrivé. Deux ans précisément et une médaille d’or obtenue lors des précédents Mondiaux en salle, en 2016. Deux saisons durant lesquelles Renaud Lavillenie a dû apprendre à monter sur un podium (2e aux Jeux olympiques en 2016 et 3e lors des championnats du monde en plein air en 2017) et à écouter un autre hymne national que celui de la France. Mais un grand champion ne meurt jamais. Et finit toujours par renaître de ses cendres.tel un phénix.
Le recordman du monde l’a prouvé ce dimanche en allant chercher en patron son 3e titre mondial en salle. Le Clermontois a démarré son concours à 5,70m, effaçant dès son premier essai cette barre qui le lançait dans la compétition. Puis enchaînait avec un deuxième saut à 5,85 m qui lui a permis, à partir de ce moment-là, de prendre la tête du concours puisqu’étant le seul concurrent à avoir réussi un sans-faute jusqu’alors. Echec ensuite à 5,90 m. Idem pour ses deux adversaires encore en course, le Polonais Piotr Lisek et l’Américain Sam Kendricks. Eux n’iront pas plus haut tandis que Lavillenie si lors de sa deuxième tentative à cette barre.
Un peu plus tôt dans la soirée, un autre athlète tricolore avait réussi son coup en décrochant aussi une médaille. Du bronze précisément qui est tombé dans l’escarcelle d’Aurel Manga, chronométré en 7’’54 en finale du 60m haies derrière le Britannique Andrew Pozzi (7’’46) et l’Américain Jarret Eaton (7’’47). Souvent placé lors des grands championnats internationaux ces deux dernières saisons mais encore jamais sur le podium, le protégé de Giscard Samba a fini par toucher au but. Enfin. Egalement qualifié en finale, Pascal Martinot-Lagarde a, lui, dû se contenter d’une cinquième place (7’’52) au goût amer. La faute à une deuxième haie qui lui a joué un bien vilain tour.
Deux autres athlètes français étaient de la partie lors de cette quatrième et dernière journée. Au saut à la perche, Axel Chapelle – 5,88m cet hiver – nourrissait de solides ambitions mais le rêve a tourné court assez rapidement puisque le sociétaire de Cergy-Pontoise a vu son concours s’arrêter à 5,70m (10e). Sa compatriote Eloyse Lesueur-Aymonin n’a pas eu plus de réussite à la longueur, ne réussissant pas à faire mieux que 6,34 m (12e) alors qu’elle avait pourtant sauté 6,69 m lors du championnat de France le 18 février à Liévin. Mais il y a des jours comme ça…
Parmi les résultats marquants de ce dimanche, on peut noter l’inattendu record du monde obtenu par la Pologne au 4x400m masculin (photo) qui a réussi à devancer sur le fil (3’01’’77 contre 3’01’’97) les Etats-Unis qui étaient évidemment présentés comme les grands favoris. Et cela alors qu’aucun athlète polonais ne figure, individuellement, dans le top 30 mondial cet hiver. Cela en dit long sur la perf ! Les Ethiopiens Samuel Tefera et Yomif Kejelcha ont, eux, décroché l’or respectivement sur le 1500m et le 3000m. Victoire également de la Serbe Ivana Spanovic en longueur avec un saut mesuré à 6,96 m.
Basile REGOLI – © Getty Images