Athlétisme

Kiprop et Ayana impressionnants

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Poste Le 30 août 2015 par adminVO2

Dernière journée des Mondiaux de Pékin ce dimanche. Almaz Ayana et Asbel Kiprop ont été très impressionnants. 
Cette ultime journée des championnats du Monde a débuté tôt le matin avec le marathon féminin, qui a vu la victoire de l’Ethiopienne Mare Dibaba, au sprint, en 2h27’35’’ (résultats ici). Avant une dernière session de nuit explosive, entamée avec la finale du 5 000 mètres féminin. Genzebe Dibaba était en lice pour devenir la première athlète à réaliser le double 1 500 – 5 000. Vu la manière dont elle s’était imposée sur la première distance, on ne voyait pas comment il en serait autrement (lire ici).
Il faut croire que sa compatriote Almaz Ayana, que Dibaba avait presque ridiculisé au meeting Areva après moult atermoiements sur la manière de s’allier pour réaliser le record du Monde (lire ici), a mis les bouchées triples à l’entraînement depuis. Car après un premier 2 000 mètres disputé sur des bases de 15’15 (6’06’’27), Ayana, troisième performeuse mondiale de l’histoire, a enclenché la deuxième vitesse. Puis la troisième, et la quatrième. Elle fit exploser ses concurrentes, qui ne pouvaient plus passer les rapports, dans le sillage d’un rythme infernal : 2’49’’36 entre les deuxième et troisième kilomètres, puis 2’43’’62 entre les 3 000 et 4 000 mètres ! C’est à ce moment là que l’inattendu se produisit : Dibaba, qui n’avait aujourd’hui pas de sixième vitesse arrimée à son moteur, lâcha prise, et pas qu’un peu.
Au final, Ayana s’imposa en 14’26’’83, record des championnats –après que, rappelons-le, départ fut très éloigné des bases de 14’25’’… L’Ethiopienne relégua ses coéquipières à près de vingt secondes, Senbere Terefi prenant la deuxième place en 14’44’’07, juste devant Genzebe Dibaba (14’44’’14), qui en dépit d’un sursaut d’orgueil ne parvint pas à conserver la médaille d’argent.
Les résultats : cliquez-ici.
Cette première monstrueuse finale en appelait une seconde, celle du 1 500 mètres. Entre les deux, le Nid d’Oiseau résonna des exploits des Chinois Zhang à la hauteur et Lyu au javelot. Tout au long de la semaine, l’ambiance monta crescendo et le public local se prit de passion pour les athlètes de l’Empire du milieu, qui ont terminé dixième au tableau des médailles.
Kiprop intouchable
Le 15, donc. Tout le gratin mondial était au rendez-vous de cette finale. Sept des dix meilleurs performeurs mondiaux –la plupart ont claqué lors de la dantesque course de Monaco (lire ici)– y figuraient. Hormis le 9e, Ayanley Souleiman, blessé lors des séries ; le 7e, le Kényan Robert Biwott (absent après les cruelles sélections de son pays) et le 4e…Mo Farah, qui avec la manière dont il a terminé son 5 000 samedi (lire ici), aurait très bien pu y prendre part.
Les quatre Kényans présents au départ auraient pu jouer la course d’équipe et emballer la course. Mais ce fut finalement tactique, sur des bases un peu inférieures à 3’45’’ (59’’20 puis 1’58’’69 aux 800 m). Le Kényan Elijah Motonei Manangoi accéléra ensuite, 56’’99 entre les 800 et 1 200 m. Avant un ultime 300 très costaud, comme on pouvait s’y attendre.
Le champion olympique de Londres Taoufik Makhloufi plaça une grosse banderille aux 300 mètres. Le double tenant du titre Asbel Kiprop figurait à ce moment précis étrangement loin, dans les dernières positions. De même que Nicholas Willis, qui avait impressionné en demies.
Mais Kiprop, leader du bilan mondial après son stratosphérique chrono de Monaco (lire ici), mit les watts ligne opposée et revint à l’entame de la dernière ligne droite, avant de griller la politesse à tout le monde (3’34’’40). Il fut chronométrée en 38’’02 sur le dernier 300.
Le voilà désormais triple champion du Monde. Manangoi termina dans sa foulée (3’34’’63), devant Abdalaati Iguider (3’34’’67) et Taoufik Makhloufi (3’34’’76).
Le 4×400 pas verni…
La soirée s’enchaîna ensuite avec les finales des 4×400 mètres. Et à l’image de ces Mondiaux, ça n’a pas souri aux Bleus, dans le coup pour le podium, après avoir progressé les échelons ces dernières années, tant au niveau mondial (4e à Moscou) qu’européen (victoire à Zurich et à Prague cet hiver).
Mais un incident de course est venu anéantir les chances de podium d’Estelle Perrossier, Marie Gayot, Agnès Raharolahy et Floria Gueï.
« Je prends une balayette par derrière, je m’éclate par terre et j’ai du mal à me relever » a ensuite décrit Agnès Raharolahy. En excellente position à l’amorce du dernier passage, elle fut projetée au sol, à la suite d’un croc-en-jambe de l’athlète nigériane, qui, dans son, dos, s’était décalée. En dépit d’un gros relais, comme à l’accoutumée, de Floria Gueï, les Bleues prirent la septième place en 3’26’’45. Un chrono de fort bon aloi étant donné les circonstances et qui laissaient une immense frustration aux Bleues. « C’est dur à avaler. Cette troisième place était accessible. C’est tombé sur nous et ça arrive » a regretté Floria Gueï. Déçues, forcément, mais pas pour autant abattues. « Ça nous renforcera et ça nous soudera pour l’année prochaine » a assuré Estelle Perrossier.
Les résultats de la dernière journée : cliquez-ici.
Photo de une : © Getty Images for IAAF.

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