JO Londres : 1500 mètres, Florian Carvalho et Yoann Kowal en demi-finale
Très belles séries du 1500 mètres, avec de belles bagarres, et la qualification en demi-finale réussie pour Florian Carvalho et Yoann Kowal, 3ème dans sa série. Une petite peur dans le trio kenyan où Chepseba est repêché, alors que l’Algérien Makhloufit et le Saoudien Shaween impressionnent. Mais ces séries se sont déroulées avec un absent de marque, le Marocain Lahlou, dont le contrôle positif est tombé le jour même ! Le clan marocain a le moral en berne. En très grande berne. Et ce n’est pas la 2ème place d’Iguider dans la dernière série qui va les relancer… Le Maroc a subi un camouflet terrible, le contrôle positif de Lahlou et le refus d’entrer en Angleterre qui lui a été opposé ce jeudi après-midi, à son arrivée à l’aéroport d’Heathrow…Amine Lahlou a été contrôlé au Meeting de Monaco, avec un produit masquant, et l’annonce n’est sortie officiellement que l’après-midi de cette série. En réalité, dès le jeudi, le Marocain s’était vu refoulé et interdit de compétition. Un coup dur pour le Maroc, et sur le 1500 mètres, le camouflet a été encore plus fort avec la très belle course de Driouch, ce tout jeune Marocain qui évolue maintenant pour le Quatar. Il finit 2ème après une course parfaitement maîtrisée malgré ses 18 ans seulement, et à l’arrivée, il n’hésitait pas à prédire à la presse qatari, qu’il espérait la finale et même une médaille. Le Maroc n’aurait alors plus que ses yeux pour pleurer d’avoir perdu ce grand talent, qui aurait pu enfin relever le flambeau abandonné trop vite par Hicham El Guerrouj…Florian Carvalho, une grande peur, mais la qualif Florian Carvalho a dû patienter longtemps pour voir apparaître sa place après sa série, tant le résultat était serré entre lui et l’Américain Manzano. Et c’est celui-ci qui se voyait attribuer la 6ème place, synonyme de qualification automatique pour la demi-finale, alors que le jeune Français n’était que 7ème. Pourtant Florian avait tout tenté pour accrocher ce TOP 6, constamment dans le peloton de tête, et évincé dans la dernière ligne droite, au coude à coude avec Manzano. A la sortie, sa déception était immense: «Je ne suis pas venu ici pour faire seulement un tour! Si je ne passe pas, je peux m’en prendre qu’à moi-même.Je ne suis pas mal. J’ai des jambes, les autres en ont plus que moi. Mais j’ai fait quelques erreurs pendant la course, à jouer des coudes qui m’ont coûté cher.» Il ne lui restait plus qu’à attendre les deux autres séries pour connaître son sort. Une situation cruelle, mais avec un chrono de 3’37’’05, Florian Carvalho avait tout de même quelques atouts dans son jeu. Il découvrirait plus tard, que les vainqueurs des deux autres séries allaient courir moins vite que lui ! La confirmation que la forme est bien là, et le bonheur de se dire que l’aventure continue: «J’espère faire vibrer dimanche soir»Yoann Kowal, une très belle course Yoann Kowal, lui, affichait le sourire des grands jours, comblé par sa 3ème place dans la dernière série. Il a pourtant bien failli passer à la trappe, dernier jusqu’à 1000 mètres de l’arrivée. Et là, il l’avoue, une pensée l’a envahi: «Tu ne t’es pas entraîné aussi dur pour être là.» Alors, il s’est appliqué, à accélérer, en répétant tous ces gestes travaillés sans relâche à l’entraînement, ce couloir extérieur «comme je l’ai appris», puis il s’est calé derrière le Néo-Zélandais Willis, sûr que ce choix serait le bon pour l’amener vers la ligne d’arrivée en bonne position. Yoann ne voulait surtout pas connaître la déception de Daegu l’année dernière, scotché dans le dernier 400 mètres. Et il rit en racontant: «J’ai reçu un SMS de Mehdi Baala, une heure avant la course. Il m’a dit tu as la série la plus dure, tu vas en chier!»Yoann est heureux, il réconforte l’Espagnol Ruiz qui a chuté, il tombe dans les bras de Silas Kiplagat qui vient de se qualifier comme les deux autres Kenyans, Kiprop, et Chepseba «C’est un ami. Il m’a invité en avril à partager ses séances. Je n’ai pas pu le suivre, il faisait déjà des séances de fou! J’ai vu sa mère, sa sœur, il m’a offert une tenue du Kenya.»Dimanche, Yoann et Silas redeviendront des rivaux. En attendant, le Français savoure son plaisir: «La grosse pression est tombée. Ca va revenir demain».
Odile Baudrier / Gilles Bertrand