JO de Londres: 3000 mètres steeple, l'américain Evan Jager le trouble fête
Evan Jager a une gueule d’ange et le sourire Hollywood. C’est bon pour le business. Mais il a surtout un talent énorme qui lui permet enfin d’émerger à la place qui lui revenait.A 23 ans, cet immense coureur au look d’étudiant sorti tout droit du campus de Berkeley, a sans doute trouvé la distance sur laquelle il s’exprimerait le mieux, le 3000 mètres steeple.
Avant cela, cet étudiant du Wisconsin avait fait ses gammes sur 1500 m et sur mile réalisant 3’38»80  et 3’56»21, puis il était monté sur 5000 m pour craquer un bon 13’22»18. Mais dans les trois cas, ces performances étaient jugées insuffisantes pour exister sur le plan mondial.Puis il y a eu cette blessure, une fracture de fatigue au pied, qui l’éloigna longtemps des pistes. Un mal pour un bien car de retour sur le tartan, il choisissait de monter sur les barrières. Un choix de raison dicté et ordonné par son entraîneur, Jerry Schumacher, l’un des coachs en vue de la structure Oregon TC financée par Nike. Et en une petite saison, ce grand gaillard drivé par Pascal Dobert, l’entraîneur steeple du groupe Schumacher qui fut sélectionné olympique en 2000 avec un record à 8’15»77, a trouvé le bon courant. Des débuts en 8’26»14 lors des Mt Sac Relays à Des Moines valident ce choix. A Eugene, il remporte les trials en 8’17»40, les Etats Unis se sont sans doute trouvés un grand steepler. Confirmation le 20 juillet à Monaco lorsqu’il établie un nouveau record américain en 8’06»81, aux basques des kenyans. A Londres, après seulement 6 courses de steeple dans es jambes, celui-ci s’est positionné comme un outsider et un prétendant à une médaille en menant l’ensemble de la course, se laissant doubler dans la dernière ligne droite par le français Mahiedine Mekhissi. Confirmation également que le demi fond américain bouche les trous les uns après les autres, distance après distance.
Odile Baudrier / Gilles Bertrand