Emilie Menuet vue par…
Emilie Menuet dispute ses premiers championnats du Monde sur le 20 km marche vendredi à Pékin. Violaine Averous et Corinne Baudouin, qu’elles côtoient régulièrement sur les stages, les coupes d’Europe et du Monde de marche, racontent leur relation avec la Blésoise.
Corinne Baudoin (vice-championne de France du 10 000 m marche) :
« Je pense qu’elle a eu un genre de déclic cette année. Tout le travail accompli paie quand même un jour. Çà donne beaucoup d’engouement pour le groupe de marche. Les filles progressent beaucoup et elle renvoie une jolie image. Ça prouve que le travail mène à quelque chose.
Ça fait deux ans qu’on se côtoie, quand je suis arrivée en équipe de France pour la coupe du Monde. On s’entend très bien. La cohésion se fait car c’est une discipline assez difficile et exigeante. Je pense que c’est pour ça qu’on s’entend si bien. On voit que la marche française se porte de mieux en mieux. On n’est pas encore au niveau qu’il faudrait pour concurrencer les meilleures Européennes, mais Emilie sort du lot et ça c’est génial. J’espère que ça va donner l’envie aux autres filles l’année prochaine d’aller plus loin.
Je pense qu’elle a une stabilité personnelle et professionnelle. Elle a fini ses études cette année (étude de kiné, Emilie Menuet va travailler dans le libéral à mi-temps à partir de septembre, ndlr). C’était une année de concrétisation, en quelque sorte. Elle prend beaucoup de plaisir à faire de la marche. Elle a quand même eu pas mal de bobos les années précédentes. En 2015, il n’y a eu aucune fausse note. Je pense que ça l’a beaucoup aidé. Elle a un chéri qui l’a soutient beaucoup. Je pense que ça aide aussi énormément.
Et elle prend beaucoup de plaisir dans ce qu’elle fait. Elle travaille beaucoup. Jusqu’où peut-elle progresser ? Je pense et j’espère qu’elle va s’approcher des 1h30’. Après ça dépend des conditions qu’il y aura aux championnats du Monde. Mais elle peut encore faire mieux l’année prochaine. 1h30’, ça serait super.
Violaine Averous (médaillée de bronze du 10 000 m marche aux France Elite) :
« Je suis ravie pour elle. On se connaît bien, on forme un trio, on a été en coupe d’Europe puis en coupe du Monde l’année dernière. Il manquait juste la quatrième, Inès Pastorino (aux France Elite à Lille).
On est ravies de progresser ensemble. C’est génial pour la marche, en particulier pour la marche féminine. Ça fait longtemps qu’on n’a pas eu une athlète à ce niveau. Et ça aide à progresser, à se dire que c’est possible de faire de grosses performances. On se dit que c’est faisable, même si elle est une marche au dessus de nous.
Oui, on a senti qu’elle était forte quand elle est arrivée. Elle s’entraîne très régulièrement. Après, il y a des moments compliqués avec les études etc…C’est une grande travailleuse et elle est bien entourée. Je crois à l’effort et au travail et il n’y a pas de raison que ça ne marche pas ».
« Etre au niveau de mon record ou le battre »
Lundi, Emilie Menuet, coachée par Marc Glaudel, a exposé ses ambitions pour la finale du 20 km marche, programmée vendredi (2h30 en France).
« Je suis satisfaite de ma préparation à Font Romeu. Si je me sens bien, je vais viser d’être au niveau de mon record ou même de le battre. Sinon, si les conditions sont dures, l’objectif sera plus la place et d’aller chercher les filles. Le but serait de bien me sentir sur la première partie de course pour en faire une bonne deuxième.
Les 16 premières, c’est l’objectif idéal. Le niveau chez les filles est quand même très relevé. C’est déjà super d’avoir eu cette progression. Je me rapproche de plus en plus de ce niveau. Mais c’est vrai que je ne suis pas au niveau du podium et du top 5. Après, sur une course, tout peut se jouer. Beaucoup de favoris ont sauté pendant la course chez les garçons, avec les conditions qui ne sont pas faciles.
La chaleur ? L’année dernière pour la coupe du Monde (à Taicang en Chine, 1h38’07 »), je n’avais pas forcément réussi ma course. A Murcie, pour la coupe d’Europe, ça avait bien marché (1h32’20 », record personnel). Après, c’est la même chose pour tout le monde. Certains y arrivent. Donc il ne faut pas se fixer de barrières dans la tête. Je ferais par contre attention à bien m’hydrater.
Le record de France (1h31’15’’ par Nora Leksir en 2000) ? Je pense que je ne suis pas loin par rapport aux séances que je fais. J’ai battu celui du 5 000 m, je suis à cinq secondes sur le 10 000 m. Là, les conditions ne vont permettront peut-être pas de le battre mais l’année prochaine, ce sera l’objectif ».