Emilie Menuet, le titre « bonheur »
Deuxième en 2014 derrière Emilie Tissot (pas en lice à Aubière), Emilie Menuet a remporté en solitaire son premier titre national senior, sur le 3 000 m marche. De bon augure avant les France de 20 km dans deux semaines à Arles (Bouches-du-Rhône), où elle est tenante du titre. La Blésoise, qui est en dernière année d’école de kiné disputera ainsi un premier test sur une distance où elle a un œil sur les 1h33’00 qualificatifs pour les Mondiaux de Pékin.
Emilie, la stratégie était-elle d’imprimer d’entrée votre propre tempo ?
Oui c’était la stratégie. Ce sont des allures que je travaille à l’entraînement. Je savais que je n’allais pas craquer à part problème majeur (sourire). J’ai voulu me concentrer sur moi et sur les allures que je maîtrise, sans m’occuper des autres. Je suis contente d’avoir réussi à faire ça. Ce titre est un bonheur pour moi.
C’était une course de préparation en vue du 20 km ?
Oui, on ne prépare pas spécifiquement la salle. On fait beaucoup de kilomètres pour préparer ces France de 20 km. C’est vraiment l’objectif majeur. La salle, c’est un plaisir, et c’est agréable de faire des courses avec tout le monde (comprendre les autres disciplines), car on est souvent à part. Les choses sérieuses, c’est maintenant dans deux semaines.
Quelle sera votre objectif à Arles le 8 mars ?
Je vais viser le titre. Au niveau des chronos, les minima pour les championnats du Monde sont à 1h33’00’’. J’étais l’an dernier à 1h35’ (1h35’16’’ à Podebrady en République Thèque, le 12 avril 2014). Il faut que je gagne deux minutes. C’est faisable. Mais tout dépend de la course. Ces France, ça sera un premier test pour voir où j’en suis par rapport à ces minima.
Vous vous sentez capable de marcher en 1h33’00’’ ?
Peut-être pas dès le premier. Ce sont vraiment des allures importantes. Il faudra aller sur une course où il y a de la concurrence internationale, pour avoir des filles qui font ces temps-là, et vraiment s’accrocher. Car toute seule ou à deux, c’est difficile.
L’an passé, vous n’étiez pas passée loin des championnats d’Europe à Zurich (minima : 1h34’45’’) avec votre chrono de Podebrady.
Oui. Puis lors de la coupe du Monde en Chine, j’étais arrivée fatiguée (le 3 mai 2014 ; 1h38’07’’). J’avais fait trois 20 km dans la saison et je ne me sentais pas capable d’en faire un quatrième. Ce sont des épreuves d’1h30’ : c’est comme les semi ou les marathons, c’est difficile d’en enchaîner plusieurs. Cette année, je pense en faire trois.
Vous en visez un en particulier ?
La coupe d’Europe au mois de mai Espagne (le 17 à Murcie), et peut-être à Podebrady en avril. C’est une course rapide, le parcours est ultra roulant.
Vous sentez que vous avez progressé ?
J’ai fait le même temps qu’il y a un mois (13’02’’87 et 13’02’’36 à Eaubonne le 18 janvier, record personnel). Je me sentais capable de faire mieux. Mais en championnats, c’est toujours difficile de prendre des risques, surtout qu’il y a toujours le risque des cartons. J’ai voulu assuré. Mais je vois que j’ai progressé à l’entraînement. Je vais essayé de montrer ça sur 20 km.
Les résultats :
1. Emilie Menuet, 13’02’’87 ; 2. Inès Pastorino, 13’29’’20 ; 3. Corinne Baudoin, 13’44’’94 ; 4. Amandine Marcou, 13’58’’29 ; 5. Enora Trevaul, 14’12’’67 ; 5. Sandra Dupont, 14’18’’04 ; 6. Chloé Bouchet-Liou, 14’19’’65 ; 7. Amélie Bouhris, 14’30’’97 ; 8. Caroline Guillard, 14’32’’31 ; 9. Aurélie Macabey, 14’32’’51 ; 10. Agnès Robert, 14’37’’04 ; 11. Myriam Begel, 14’40’’20.
Photos : Yves-Marie Quemener