Dimitri Pasquereau, un titre et des ambitions
Vainqueur du 800 m aux championnats de France à Aubière (le Marocain Khaled Benmahdi a gagné la course) Dimitri Pasquereau (Nantes MA) a réussi sa saison hivernale. Avec ce titre, il veut nourrir ses nouvelles ambitions et rêve de l’équipe de France.
Patron de sa série le samedi en 1’50’’55, Dimitri Pasquereau (Nantes MA) s’est offert une médaille d’or et un nouveau record (1’49’’31) pour sa première finale en Élites. Un titre qui ne récompense pas seulement ses années seniors (il a 26 ans), mais aussi toute sa carrière (11 années d’athlétisme). « Même si j’ai un titre National sur 800 m (Albi 2014), cela faisait longtemps que je tournais autour d’une médaille en Élites, qui est le Graal pour un athlète de mon niveau, confie-t-il. Je suis content, car je ne suis pas un professionnel de l’athlé. J’aimerais avoir du temps pour avoir une pratique de haut niveau, comme Bosse (1’46’’25 en salle, cet hiver) et Renaudie (1’47’’80), une vie d’athlète qui pourrait me permettre de m’entraîner 10/12 fois semaines, au lieu de 6/7 fois, actuellement. En fait, je suis champion de France Élites, mais en étant un amateur. »
Cet amateurisme ne l’empêche d’avoir des ambitions. Dimitri a 26 ans et sa plénitude de demi-fondeur est encore une ligne sur l’horizon… « Après une année 2015 difficile à Paris, pour allier travail (commercial en informatique) et athlè. Du coup, j’ai demandé à revenir sur Nantes et je m’y suis installé. Ainsi, j’ai pu bien débuter la saison avec Emmanuel (Huruguen, son coach), sur une bonne base foncière, avec comme objectif de porter, un jour, le maillot bleu-blanc-rouge. Pourquoi pas en Indoor, car en plein air, les chronos demandés sont stratosphériques. Même pour les Europe, où il faut courir en 1’46. Alors qu’en salle, c’est peut-être plus à ma portée. Mais pour cela, il faut du temps et de l’argent… »
Entre les années à La Roche-sur-Yon (2006 à 2013) et celles à Nantes (2014 à 2016), des choses fondamentales ont changé dans l’entraînement de Dimitri. « Dominique (Guillet) et Emmanuel n’ont pas la même vision du 800 m, explique le champion de France. En ce qui me concerne, Dominique avait une approche par la 1500 et le cross court. Alors que Manu, c’est plus par le 400. Et la « giclette » que j’ai eue pour gagner ce titre Elite, c’est grâce à des entraînements de vitesse. » Pour preuve, Dimitri a également battu son record sur 400 m (49’’49), cet hiver. Et de reconnaître. « Mais ce titre, il est aussi un pour Moustache (surnom de Dominique Guillet), car c’est lui qui m’a fait découvrir l’athlétisme, alors que je faisais du vélo. J’étais minot, j’avais 13 ans, et j’ai vu mon premier 800 m à Aubière, en regardant courir Kevin (Hautcoeur). Et il m’a dit : « Peut-être qu’un jour, tu seras sur cette piste… » C’est donc une belle histoire. »
L’histoire de Dimitri va se poursuivre sur 800 m, cet été. Dans l’attente, de monter un jour sur 1500 m. « Le jour où je vais saturer sur « 8 », même si le niveau est aussi très dense sur « 15 », analyse-t-il. Actuellement, son record estival sur le double tour de piste est de 1’47’’76 (2014). Son premier objectif estival est déjà en tête. « Faire de moins 1’47’’50 et effleurer les 1’46. Ensuite, il y a les France Élites à Angers. En cette année olympique, il va y avoir un gros niveau. J’étais quatrième en 2014, et cette année, derrière Bosse et Renaudie, il y aura peut-être une place sur le podium… »
Un podium et un tremplin vers de nouvelles ambitions…
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Texte : Bruno Poirier.
Photo : Yves-Marie Quemener.