Mondial de Moscou : Brittney Reese et Valerie Adams rentrent dans l'histoire de l’athlétisme
4 médailles consécutives pour Valerie Adams au poids. Et 3 à la longueur pour Brittney Reese. Avec de telles performances, les deux femmes rentrent dans l’histoire de l’athlétisme.
804. C’est le nombre de pages que compte le livre de statistiques distribué par l’IAAF à tous les journalistes à leur arrivée au Championnat du Monde. Ce livre, c’est la «bible», il répertorie tout. Les résultats de tous les Championnats du monde. Le nombre de médailles par pays. Les plus jeunes médaillés, les plus âgés. Les athlètes les plus titrés, les plus présents. Les records. Les biographies des athlètes les plus prestigieux. La rubrique des «multi médaillés» est l’une des plus passionnantes. Elle distille des noms prestigieux, avec leur total de médailles. Merlene Ottey est la première sur la liste, avec 14 médailles, contre 10 à Allyson Félix. Mais au nombre de médailles d’or, l’Américaine mène largement la danse, elle en compte 8! Et dans cette colonne du «doré», on retrouve ensuite deux autres Américaines, Gail Devers et Sanya Richards, elles ont raflé 5 fois la médaille d’or.
Après ce Mondial, elles seront rejointes par Tirunesh Dibaba, qui a empoché la 5ème breloque ici. C’est un chiffre hors norme pour l’Ethiopienne, qui a tout conquis seule, alors que les trois autres ont pu bénéficier des médailles en relais. Durant ce Mondial de Moscou, déjà, deux autres athlètes ont œuvré à l’histoire de l’athlétisme. Valerie Adams est la première femme à remporter 4 fois de suite le titre au poids. Brittney Reese, la première sauteuse en longueur, à empocher 3 titres consécutifs. Pour Valerie Adams, le règne a commencé à Osaka en 2007, elle portait encore son nom de Vili. La lanceuse s’est de suite singularisée, par son origine géographique. Elle représente la Nouvelle Zélande, un pays que la discipline ne connaît pas, ultra dominée par les pays de l’Est, l’Allemagne et la Chine. On apprendra au fil du temps à connaître le drapeau blanc et noir de cette île. Son attitude très joviale contribue aussi à rendre populaire cette immense femme, elle mesure 1.93 m et pèse plus de 120 kilos.
Valerie Adams accueille cette 4ème médaille, avec une énorme explosion de joie, contrastant avec son abattement de l’année précédente aux Jeux Olympiques de Londres, où elle avait accueilli la tête basse sa médaille d’argent. Tout juste une semaine plus tard, elle troquait cet argent contre l’or, après la disqualification pour dopage de Nadezha Ostapchuk, la championne olympique. Cet épisode l’a beaucoup meurtrie, déçue de n’avoir pu célébrer comme elle l’aurait souhaité cet or olympique. Alors, aujourd’hui, elle rit et rit encore, et sous les caméras, elle déploie un papier blanc sur lequel elle a écrit au feutre noir «Happy Birthday J.P». Un hommage rendu à Jean Pierre Egger, son entraîneur, après avoir conseillé Werner Gunthor, qui fête ses 70 ans ce jour-là, et elle confie: «Je pense que je ne pouvais pas lui offrir de plus beau cadeau»
Texte Odile Baudrier Photo Gilles Bertrand