Mondial de Moscou : 10000 mètres, Mo Farah sacré !
Une nouvelle démonstration de force de Mo Farah, qui avait à cœur de conquérir ce titre mondial qui lui avait échappé il y a deux ans à Daegu, où il avait dû se contenter de l’emporter sur le 5000 mètres.
Cette fois, l’Ethiopien Ibrahim Jeilan, son tombeur de Daegu, n’a rien pu faire contre le double champion olympique… « Un manque de confiance». C’est ainsi que l’Ethiopien Ibrahim Jeilan explique son échec pour conserver son titre mondial conquis à Daegu. Et on comprend que cette sensation a dû être très forte pour Jeilan, tant il est rare que les Ethiopiens expriment de tels sentiments…Bien sûr, Jeilan étaye aussi sa défaite par des motifs strictement physiques: il a été plusieurs fois malade ces derniers mois, et en particulier, il y a trois semaines, où il s’est retrouvé au fond de son lit pendant 24 heures. Mais surtout, il a souffert d’un vide de confiance: «Je n’avais pas toute mon énergie pour me battre face à Farah»
On le comprend car deux ans plus tard, Jeilan se retrouvait à combattre face à un «Monstre» du demi-fond. Plus tout à fait le simple athlète qu’il était encore à Daegu. En peu de temps, Mo Farah s’est mué en extra-terrestre, dominateur sur toutes les distances, du 1500 m au 10000 m.
Et au contraire de l’Ethiopien Jeilan, la course de Mo Farah à Moscou a démontré une confiance en lui hors normes. Aussi énorme que ses jambes sont devenus filiformes… Son petit geste au départ, avec ces bras qu’il soulève fièrement et son doigt vrillé vers son maillot britannique, donnait le ton de ses attentes.
Texte Odile Baudrier Photo Gilles Bertrand