Mondial de Moscou : Usain Bolt remporte un nouveau titre à Moscou
Usain Bolt conquière son 2ème titre mondial sur 100 mètres après celui de Berlin, et après son échec de Daegu, où il avait été sorti sur faux départ. Le Jamaïcain confirme aussi qu’il faudra compter encore longtemps avec lui ! Christophe Lemaître termine 7ème, et se blesse après la ligne, ce serait une déchirure de 5 cm…
Il a beaucoup travaillé depuis Rome. C’est ce que Glen Mills répétait à tout va à l’approche de ce Championnat du Monde. Le coach voulait ainsi atténuer la défaite subie début juin par Usain Bolt, balayé par Justin Gatlin. Et de s’appesantir sur les 5 semaines de préparation idéale que le triple champion olympique avait pu avaler, pour peaufiner une forme entamée par un problème de blessure en début de saison. Glen Mills l’avait aussi assuré à la veille de l’entrée en lice d’Usain Bolt. Le pansement que le Jamaïcain arborait sur son tendon gauche ne signifiait pas une quelconque blessure, il servait simplement à protéger une petite blessure provoquée par un coup de pointe. Et bien sûr, Glen Mills avait juste sur toute la ligne. Son poulain était bel et bien prêt, et cette finale ne fut qu’une formalité. Même si Justin Gatlin s’est bien battu, jusqu’aux ultimes mètres, pour le pousser dans ses derniers retranchements et balancer un très joli 9’’77. Et même si la pluie noyait le stade Luzkniki.
Autant d’éléments qui ne pouvaient en aucun cas déstabiliser le Jamaïcain, qui à la question de savoir si cette pluie l’avait gêné, répondait tout simplement: « La pluie n’est que de la pluie! Cela ne m’affecte pas. Cela ne me distrait pas. J’ai donné mon maximum ce soir. Tout était OK, mes jambes tournaient très bien.”Et à une autre question sur la pression, Usain Bolt répond dans la même veine: « Je ne mets pas de pression, car je sais ce que je veux. Je veux courir à mon maximum. Faire de mon mieux. Je veux ce que tout le monde veut. Après, gagner, ou perdre, je suis toujours content de moi, car je sais que j’ai donné mon maximum. Il n’y a pas de pression pour moi.» On a pu encore le constater ce soir où juste avant le départ, il s’amuse à mimer le geste d’un parapluie qui le protègerait… Toujours plus flegmatique, et toujours plus déterminé. C’est ainsi qu’est apparu Usain Bolt, qui veut constamment replacer sa pratique dans une passion totale pour le sprint. Le Jamaïcain ne s’évertue plus à répéter à tout va qu’il est une légende de l’athlétisme. Il refuse aussi de s’inscrire dans ce calcul du nombre de médailles, avec l’objectif d’atteindre ce chiffre de 10 qui serait un record: «Pour moi, cela ne dit rien. Je viens pour courir et faire de mon mieux.»Il tord aussi le cou à la boutade lancée un jour en conférence de presse, où il avait amusé la galerie en annonçant vouloir se reconvertir un jour dans le foot au sein de Manchester United. Cette idée demeure de l’utopie, avec un tout autre projet: «Je veux continuer l’athlétisme. Je ne veux pas prendre ma retraite. Je veux être comme d’autres grands champions, comme Mohamed Ali, des gens qui ont marqué le sport.»C’est ainsi pour continuer à marquer l’athlétisme qu’il veut poursuivre: « Je tire ma motivation en fixant mes propres buts. Au début, c’était de gagner une médaille olympique sur 200 m, puis j’ai eu d’autres buts, les records du monde. Je continue à fixer d’autres objectifs pour le futur, plus difficiles, de manière à ce que je doive travailler dur pour les atteindre. C’est ce qui me fait avancer
Texte Odile Baudrier Photo Gilles Bertrand