Une édition « Records » pour le Marathon de Paris 2022
La 45e édition du Marathon de Paris a donné lie à deux records : le record féminin désormais détenu par la Kenyane Judith Jeptum, victorieuse en 2h19:48, et le nouveau record de France établi par Morhad Amdouni en 2h05:22.
Chez les femmes, les favorites sont parties sur une allure très soutenue. Judith Jeptum (KEN), Gladys Chepkurui (KEN), Beyenu Degefa ETH) et Besu Sado (ETH) ont décidé de faire la course devant avec deux meneuses d’allure. Le groupe de tête passe au 10e kilomètre en 32’22 sur des bases en dessous des 2h17’. Besu Sado est la première à craquer avant le semi-marathon bouclé en 1h08’30. Avant le 28e kilomètre, Judith Jeptum place une attaque fulgurante qui laisse ses rivales sur place. Personne ne la reverra. En solitaire, la Kenyane qui avait remporté le marathon d’Abu Dhabi l’an passé s’offre cette fois-ci à Paris une victoire de prestige en 2h19’48, nouveau record personnel pulvérisé de près de 3 minutes et nouveau record chez les femmes au Schneider Electric Marathon de Paris : « Ce n’était pas facile, il faisait très froid, trop pour moi. J’ai dû courir longtemps toute seule mais j’ai tenu sur les 15 derniers kilomètres. Battre le record ici à Paris est un plaisir et je remercie ceux qui m’ont accompagnée dans ma préparation notamment mon entraîneur et mes partenaires d’entraînement. »
Nouveau record de France pour Morhad Amdouni
Chez les hommes, histoire de se réchauffer sous ces températures hivernales (2°C, mais ensoleillé) le groupe de tête parti sur des bases légèrement supérieures à 2h05’ était encore assez compact avec un passage au semi en 1h02’31 avec 13 athlètes dont 2 meneurs d’allure, les favoris Kenyans et Ethiopiens mais aussi Morhad Amdouni. Le Français, 8e à Paris en 2019, était dans le bon tempo pour remplir son objectif à savoir battre le record de France de Benoit Zwierzchiewski (2h06’36) établi à Paris en 2003.
Il aura fallu attendre le 33e kilomètre pour voir réellement la course se décanter, Seifu Tura (ETH) durcit l’allure, ses compatriotes Abeyneh Degu (ETH) et Deso Gelmisa (ETH) suivent tout comme Morhad Amdouni. Derrière les autres lâchent prise tour à tour. À la faveur de la montée du Boulevard Suchet à l’approche du 34e kilomètre, Seifu Tura attaque à nouveau Deso Gelmisa parvient à tenir, Morhad Amdouni est lègerement en retrait mais va gérer parfaitement sa 3e place jusqu’au bout devant Abeyneh Degu. Sous un beau soleil un peu plus chaud qu’au départ, Deso Gelmisa l’emporte en 2h05’07 devant Seifu Tura en 2h05’10 après une explication au sprint de toute beauté sur l’avenue Foch. Deso Gelmisa à l’arrivée était heureux mais frigorifié : « Je suis ravi d’avoir gagné mais j’ai eu froid une bonne partie de la course notamment sur les 10 premiers kilomètres, ce ne fut pas facile, mon entraînement en Ethiopie a porté ses fruits. »
Chez les Français, Morhad Amdouni était venu pour au moins améliorer son record (2h09’14) établi à Paris en 2019 avec dans la tête l’idée surtout d’aller chercher le record de France. Parti dès le début avec la tête de course sur des bases légèrement supérieures à 2h05, on a vite compris que Morhad Amdouni était en forme pour réaliser un grand coup. Lorsque les Ethiopiens ont durcit la course, Morhad Amdouni ne s’est pas affolé. Esseulé sur les 6-7 derniers kilomètres, il a tenu bon sans se désunir. Très solide et sûr de son fait pour seulement son 2e marathon, Morhad Amdouni a défendu brillamment sa 3e place jusqu’au bout pour pulvériser le record de France en 2h05’22 :
« J’ai remis la Tour Eiffel à sa place parce qu’aujourd’hui on va parler de Morhad en mode marathon. Même si sur la distance j’ai besoin d’acquérir un peu plus d’expérience, cela fait du bien de battre ce record en faisant en plus un podium avec des Ethiopiens qui ont l’habitude. À un moment j’ai cru que j’allais revenir sur les deux qui étaient devant mais il manquait des détails, mais cela viendra notamment comme lors des ravitaillements où je n’ai jamais pu prendre ma gourde. Ce record représente beaucoup, cela permet de remettre les choses en place. » Une performance saluée par le désormais ancien détenteur du record de France Benoit Zwierzchiewski présent pour féliciter Morhad Amdouni à l’arrivée : « Je suis honoré et fier que Morhad ait battu mon record de France, c’est un athlète complet, d’exception, c’est flatteur d’avoir un record qui a duré aussi longtemps. Les conditions étaient parfaites, Morhadavait laissé entrevoir à l’entraînement sur les séances spécifiques des choses qu’il a réussi à concrétiser, bravo à lui. Cela laisse entrevoir de très belles choses pour lui sur marathon, il peut envisager se rapprocher du record d’Europe dans les années qui viennent. Je pense que sur un parcours plus roulant et avec plus d’expérience, il vaut 2h04 ». Son entraîneur Jean-Claude Vollmer était fier de la performance de son élève : « Il avait un temps dans sa tête, je pense qu’il n’est pas très loin, les conditions n’étaient pas si mauvaises que cela. Il y a mieux à faire parce qu’il a loupé un maximum de ravitaillements, ce n’est qu’un débutant sur marathon il ne faut pas l’oublier. »
Julien Casoli, vainqueur handisport pour la 5e fois à Paris
Le Français a une nouvelle fois dominé les débats en s’adjugeant en 1h38’36 le Schneider Electric Marathon de Paris, support du Championnat de France marathon handisport. Julien Casoli s’est rapidement retrouvé seul aux commandes après un incident de course derrière lui entre 2 concurrents qui se sont percutés, rue de Rivoli, aux abords du 5e kilomètre : « Dommage que ceux qui étaient avec moi et notamment tous les costauds aient chuté dès le début. » Passé solidement installé aux avant-postes au semi-marathon en 48’50, Julien Casoli a pu aborder le retour sereinement malgré l’ambiance glaciale sur les quais de Seine avant de franchir la banderole à l’arrivée aux couleurs bleue et jaune en soutient à l’Ukraine : « J’aime bien les quais mais là avec le vent de face et le froid je n’ai pas trop apprécié tout le long c’était dur, ce n’était pas l’idéal pour aller vite. »
Rendez-vous le 2 avril 2023 pour la 46e édition du Schneider Electric Marathon de Paris.