Saintélyon : qui pour succéder à Maud Gobert et Benoît Cori ?
La Saintélyon scande le calendrier de la fin de saison trail depuis maintenant plus de 60 ans. La 61e édition a lieu ce week-end. Présentation des forces en présence sur une épreuve qui constitue la première levée du TTN version 2015 sur le format long (le TTN court a débuté à l’occasion du Sparnatrail qui s’est déroulé début novembre).
Le coup d’envoi de l’épreuve phare, les 72 km (pour 1 800 m D+) sera donné ce dimanche 6 décembre à minuit. Une semaine après l’illustre derby et les joutes footballistiques afférentes, il ne s’agit désormais plus de rivalité, de dualité, mais au contraire l’établissement d’un lien complice en les deux villes, le caractère nocturne de l’épreuve favorisant ce rapprochement. D’une rencontre de football où l’exaltation et la fièvre s’invitent parfois jusqu’aux limites du raisonnable, l’on passe en moins d’une semaine à une aventure bien dissemblable, quoique la passion y autant manifeste, et poussée là aussi jusqu’aux limites du raisonnable, d’une autre façon ; que l’on pense à la manière dont furent considérés les premiers coureurs -marcheurs plutôt- aux confins des années 1950…
Là aussi, la mythique épreuve se déroulera à guichets fermés, avec plus de 14 000 participants au départ des six épreuves au programme (72 km, 44, 22, relais à deux, trois et quatre).
Plus prosaïquement, comme l’an passé, les concurrents devront faire avec le froid et des températures négatives, alors que la neige pourrait également s’inviter sur la course. La liste des prétendants à la victoire finale est limpide, à la différence par exemple d’autres rendez-vous incontournables tel que les Templiers, qui présentaient une densité plutôt exceptionnelle cette année.
Une question de fraîcheur physique et mentale
Enfin, on dit ça mais ça n’avait pas empêché Benoit Cori de s’imposer à la surprise générale en 2013 (son portrait dans le VO2 de février-mars 2014)…avant de récidiver d’ailleurs sur les Templiers fin octobre. Le Basque ne sera pas sur la ligne de départ pour défendre son titre.
Un autre vainqueur récent, Emmanuel Gault, fait figure d’épouvantail et se présente comme le favori numéro 1. Toutefois, aura-t-il assez de fraîcheur physique lorsqu’il faudra faire la différence après une saison harassante qui l’aura vue s’imposer à l’Ecotrail de Paris puis abandonner au Mont-Fuji et à l’UTMB avant de truster à nouveau les avant-postes auxchampionnats de France (5e) puis aux Templiers (7e) ?
Photo Yves-Marie Quemener
La fraîcheur, Patrick Bringer en a à revendre, et fait figure de très sérieux outsider pour embellir un riche palmarès au sein duquel on retrouve notamment Jérôme Trottet (1997, 1999, 2001, 2002 et 2005), Gilles Guichard (2004, à ne pas confondre avec Geoffroy…), Philippe Remond(2006) et plus récemment Fabien Antolinos (2008), Christophe Malardé (2009) ou Erik Clavery(2011). « Certains sont peut-être émoussés, moi ça ne sera pas mon cas » sourit Patrick Bringer, qui disputera pour la première fois les 72 km en solo, et qui n’a pas couru depuis la Maxi-Race en mai dernier (lire son interview ici). « C’est un inconvénient mais aussi un avantage car je n’ai pas de fatigue et j’ai envie. Que ce soient la Saintélyon ou les Templiers, la fraîcheur et l’envie jouent plus que le physique » souligne t-il.
Qui sera « le Cori » 2014 !?
Pascal Giguet, auteur d’une première partie de course tonitruante aux Templiers, Alexandre Mayer, qui était monté sur la 3e marche du podium en 2013, Fabien Chartoire ou encore Pierre-Laurent Viguier seront à surveiller.
De même que Tony Moulai, triathlète international, vice-champion d’Europe 2008, qui a disputé ses dernières courses sur le triptyque cette année (86e au ranking mondial 2014, vainqueur en 2013 de la coupe du Monde de Tongyeong, 15e de la manche WTS à Hambourg ; 38e au ranking 2013, 13e en 2012, 26e en 2011, 16e en 2010) et qui pourrait créer la surprise sur un parcours qui sied aux coureurs de macadam (le parcours emprunte 50% de chemins et 50% de route).
Maud Gobet ultrafavorite
Chez les femmes, on ne voit pas bien qui pourrait contrarier les desseins de Maud Gobertd’ajouter une quatrième victoire personnelle à son palmarès (après 2009, 2010 et 2013). D’autant que la tenante du titre enchaîne les performances ces derniers temps, symbolisée par une victoire au TTN long (elle vient de terminer 4e des Templiers). Hormis chute ou grosse méforme après là aussi une saison bien remplie, il sera difficile pour Badia El Hariri (victorieuse de la Côte d’Opale et des Gendarmes et voleurs 2014), Sylvaine Cussot (lire l’nterview d’avant course ici), 3el’an passé, ou Christine Tarbis d’arriver en tête au Palais des Sports de Gerland (pour la dernière fois), alors qu’Anne-Lise Rousset, lauréate de la CCC, et Virginie Govignon, sont forfaits. Pour le podium, en revanche, c’est une autre affaire.
Photo Yves-Marie Quemener