Marathon de New York : victoires de Keitany et Kipsang
Dans des conditions climatiques compliquées avec un fort vent, la Kényane Mary Keitany et le Kényan Wilson Kipsang -ex recordman du Monde- se sont adjugés au sprint le marathon de New York ce dimanche 2 novembre.
Au départ du Verrazano-Narrows Brigde, les bonnets, gants, t-shirts manches longues ou encore manchons étaient de sortie à l’occasion de cette 44e édition du marathon de New York (voir l’infographie sur les principaux chiffres de ces 42,195 km de démesure dans le numéro 238 de VO2 Run actuellement en kiosque, et disponible ici).
Et pour cause, car les conditions météos furent bien compliquées, entre températures fraîches et fort vent. Oubliées donc dans ce contexteles velléités de record de l’épreuve côté masculin, manifestées avant la course parGeoffrey Mutai (double tenant du titre et recordman de l’épreuve avec 2h05’06’’ en 2011) et le désormais ex-recordman du Monde Wilson Kipsang (2h03’23’’ à Berlin en 2013) sur un parcours qui plus est difficile et où il n’y a pas de lièvres pour emmener le tempo.
Mary Keitany au forceps
A la différence de l’an passé où l’Ethiopienne Buzunesh Deba (finalement 2e) avait d’emblée faussé compagnie -avec Tigist Tufa– au reste du peloton, la tête de course féminine * est restée groupée la majeure partie de la course, avec la plupart du temps aux avant-postes la PortugaiseSara Moreira (qui disputait là son premier marathon). Elles étaient une dizaine à passer au semi en 1h13’40’’, un très bon chrono compte tenu des conditions. Quelques hectomètres plus loin, l’une des grandes favorites, la double championne du Monde Edna Kiplagat laissa filer le groupe de tête, alors que l’écrémage se poursuivit ensuite, par l’arrière (Valeria Straneo, Buzunesh Deba décrochèrent notamment après le 30e).
Peu après le 35e, ce furent deux Kényanes, Jemima Sumgong et Mary Keitany, cette dernière grande favorite au départ avec Edna Kiplagat, qui se détachèrent. La première – qui fut d’ailleurs contrôlée positive à la cortisone en 2012 mais fut ensuite relaxée car elle avait utilisé ce produit pour soigner une blessure à la hanche- prit plusieurs mètres d’avance à quelques encablures de l’arrivée, mais Mary Keitany recolla au forceps pour s’imposer en 2h25’07’’, trois secondes devant Jemima Sumgong (2h25’10’’) et un peu moins d’une minute sur Sara Moreira (2h25’59’’) qui signe des débuts tonitruants sur la distance. Mary Keitany, qui détient la 2e perf mondial de tous les temps sur la distance (2h18’37’’ à Londres en 2012), n’avait plus couru de marathon depuis les JO de Londres en 2012 (4e) donnant ensuite naissance à un enfant.
Coup double pour Wilson Kipsang
Côté masculin, la course fut tactique, avec un passage en 1h06’55’’ à mi-parcours (15’58’’ aux 5 km et 31’30’’ aux 10 km). Ils étaient encore plus d’une dizaine après le 30e km (1h35’05’’) et quatre au 35e (1h50’17’’) sous l’impulsion du duo favori, Wilson Kipsang et Geoffrey Mutai.
Finalement, Wilson Kipsang et l’Ethiopien Lelisa Delisa, vainqueur à Boston en 2013, se livrèrent un véritable mano-a-mano dans les derniers hectomètres dans un final au couteau et indécis. C’est finalement le vainqueur du marathon de Berlin en 2013 qui l’emporta dans l’ultime ligne droite, en 2h10’59 », devant Delisa (2h11’06 »), l’Ethiopien Gebre Gebremariam (2h12’13 ») et le vainqueur surprise de Boston en avril dernier Meb Keflezighi (2h13’17 »). Cinquième place pour le champion olympique 2012 et champion du Monde 2013 Stephen Kiprotich (2h13’24 »), qui devance Geoffrey Mutai, 6e en 2h13’43 ».
Au passage, en sus de glaner les 100 000 dollars récompensant le vainqueur, Wilson Kipsang va empocher les 500 000 dollars alloués au vainqueur du World Marathon Majors.
* le départ des élites féminines a été donné à 15h10 heure française (9h10 à New York), les élites masculins et le reste de la masse s’élançant à 15h40 (9h40 heure locale).