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JO de Londres: 400 mètres , le très long parcours d’Oscar Pistorius

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Poste Le 4 août 2012 par adminVO2

Le Sud-Africain aux jambes artificielles n’a couru que 45’’44 secondes ce matin pour son 400 mètres, ce qui le qualifie pour la demi-finale. Mais il lui aura fallu plus d’une heure pour répondre à toutes les sollicitations des médias !
L’athlète s’affirme comme une vraie attraction médiatique, focalisant l’intérêt des télés du monde entier.Un micro qui se tend à la sortie de la piste, puis deux, puis trois… La déferlante médiatique est telle aux Jeux Olympiques, qu’une organisation minutieuse a été mise en place.D’abord, les télés détentrices de droits, puis les autres télés. Ensuite les radios. Puis les Agences de Presse. Et enfin la presse écrite «normale». Le schéma est bâti au millimètre, sous la forme d’un long escargot que les athlètes sont obligés d’emprunter pour sortir de la piste.C’est ce qu’on appelle la mixte-zone, où les journalistes questionnent les coureurs sur leurs sensations après leur épreuve. La traversée de cette zone est plus ou moins longue selon la performance de l’athlète. Pour certains, comme pour Usain Bolt, on procède à quelques aménagements, pour éviter à la star de répondre à tous. Dans les cas exceptionnels, c’est Francis Obeng, de l’IAAF, qui fait la «police», pour inviter les télés à prendre trop de temps à l’athlète.En cette seconde matinée de l’athlétisme, Francis Obeng est déjà sur le pied de guerre, dès le premier 400 mètres. Parce que c’est dans cette série qu’évolue Oscar Pistorius, et qu’il est devenu une véritable coqueluche pour les médias.Le Sud-Africain enchaîne les interviews pour les télés du monde entier. Aucun journaliste ne veut le laisser passer sans lui tendre son micro. Oscar a pris le temps d’enfiler un pantalon de survêtement, qui dissimule ses prothèses, et il apparaît comme un athlète «normal», sans ces deux appendices qui remplacent ses peronnés et ses pieds.Le jeune homme est détendu, il prend tout son temps pour répondre aux télévisions américaines, japonaises ou anglaises, sans montrer le moindre signe d’impatience. Sa visibilité médiatique est à son paroxysme, aucun autre athlète ne recevra autant de sollicitations. Pas même l’Américain Merritt qui sort par la petite porte, sur abandon, ou le Belge Jonathan Borlée qui sort un gros chrono, 44’’43, un vrai avertissement à ses rivaux.L’histoire d’Oscar Pistorius est tellement belle. En jargon journalistique, on dirait même «vendeuse». Un jeune homme aussi volontaire après un tel accident de la vie, capable de retrouver un haut niveau sportif, et de soulever des montagnes pour arriver jusqu’aux JO avec ses deux prothèses, malgré les réticences du monde de l’athlétisme, l’estimant avantagé par ces appendices articulés.A le voir évoluer sur la piste, l’aide paraît visible. Une fois passé la phase de démarrage, où il s’élance plus lentement, la propulsion semble évidente, avec un rebond exceptionnel que deux jambes ont du mal à reproduire. Michael Johnson, patron du 400 mètres, s’est enfin exprimé sur le sujet, pour en finir avec la langue de bois que trop d’athlètes observent quand on les interroge sur cette question très délicate. Et le quadruple médaillé aux JO a osé s’opposer à cette qualification d’Oscar Pistorius pour les JO, l’estimant probablement avantagé par ses prothèses. Cette opinion très «politiquement incorrecte», comme il l’a souligné, n’a eu aucun impact sur cet emballement médiatique qui entoure le jeune homme. Même si sa série le qualifie pour la demi-finale, mais avec seulement le 16ème temps, et qu’il est probable que Pistorius n’accèdera pas ensuite à la finale. Et on peut déjà prédire que l’intérêt des médias pour les coureurs de 400 mètres redeviendra alors tout à fait normal, voire très faible selon le nom du vainqueur…
Odile Baudrier / Gilles Bertrand

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