Des minimas encore plus difficiles pour les mondiaux 2023 sur marathon et 10 000m
Quelques jours à peine après la fin des championnats du monde à Eugène (Oregon, États-Unis), World Athletics a communiqué sur les minimas à réaliser sur marathon et 10 000m afin de participer aux championnats du monde 2023 à Budapest (19 au 27 août). Avec les nouveaux temps, il faudra aller bien plus vite !
Minimas sur marathon
Alors que pour cette édition 2022, les minimas sur marathon étaient de 2h11’30 chez les hommes, il faudra courir les 42,195 km en 2 minutes de moins, puisqu’ils sont désormais passés à 2h09’40. Cela reste accessible pour nos Français ; cette année à Eugène, la Fédération Française d’Athlétisme avait demandé aux coureurs un temps de 2h08’40. 3 marathoniens Français les avaient réalisés : Hassan Chahdi, Morhad Amdouni et Nicolas Navarro. D’autres coureurs pourraient même y prétendre : Benjamin Choquert (2h09’29) ou encore Yoann Kowal qui fait sa transition vers le marathon (semi-marathon en 1h02’17).
Chez les femmes sur marathon, le chrono était de 2h29’30 cette année à Eugène, et sera de 2h28’00 l’année prochaine à Budapest. Cette année la FFA avait même fixé des minimas à 2h27’20, ce qui n’avait permis à aucune marathonienne française d’y participer. Si le record de France est à 2h24’22 (Christelle Daunay), seule Clémence Calvin les a réalisés (2h26’28) et Susan Jeptooo s’en ai fortement approché (2h28’48). Cependant, les 2 marathoniennes sont mises en cause pour des affaires de dopage. La seule coureuse qui pourrait les réaliser est Mélody Julien, en pleine progression ces dernières semaines (record personnel en 2h31’37).
Minimas sur 10 000m
Sur 10 000m, le niveau demandé est bien plus important. Pour les hommes, il faudra désormais réaliser 27’10 (contre 27’28 cette année) et pour les femmes 30’40 (contre 31’25 à Eugène). Actuellement, jamais aucun français ni française n’a réalisé ses temps. Julien Wanders (désormais Suisse) et Christelle Daunay possèdent le record de France en 27’17’’29 et 31’35’’81. Jimmy Gressier, seul représentant présent aux championnats du monde à Eugène, a un record personnel en 27’24’’51. Depuis le début de l’année 2021, seuls 14 coureurs ont réalisés le temps des minimas chez les hommes, et elles sont 20 chez les femmes.
Pour rappel, il sera également possible de se qualifier grâce à un 10km sur aroute.
Les minimas sont-ils trop difficiles à atteindre ?
C’est une question que beaucoup d’athlètes et spécialistes se posent. La question avait déjà fait débat cette année lors des mondiaux à Eugène, où la sélection française n’était composée que de 44 athlètes (et dont certains ne s’y sont pas rendus, faute de blessure). À l’issu de sa course des 10 000m lors des derniers mondiaux (avant l’annonce des nouveaux temps) Jimmy Gressier avait déclaré : « Je pense que c’est un état de fraîcheur mentale compliqué aujourd’hui. Mais ça c’est peut-être faute d’avoir des minima trop durs par rapport à ceux de World Athletics. Ce n’est pas une critique, c’est un constat. Aujourd’hui, malheureusement, on a des mecs et des filles qui restent à la maison parce que ces minima sont trop durs. On le voit bien aujourd’hui que ça reste une course de championnat et que le chrono on s’en fout un peu, devant, ça ne gagne pas spécialement vite, pourtant ce sont des Kenyans et des Éthiopiens qui sont capables de faire 26’30 sans problème. »
La FFA n’a pas encore dévoilé les minimas qu’il faudra réaliser pour y participer, mais ces championnats du monde seront l’une des dernières grosses compétitions avant les JO de Paris 2024.
Killian Tanguy