Championnats du Monde de 100 kilomètres : les Bleus sixièmes sur un parcours atypique
L’équipe de France masculine a terminé sixième par équipes vendredi dernier à Doha (Qatar) à l’occasion des championnats du Monde de 100 km. La première performance individuelle est à mettre à l’actif de Dominique Bordet, 14e en 7h03’14’’. Le point avec Patrice Binelli, cadre technique fédéral et qui accompagnait la délégation française avec le manageur du hors stade Jean-François Pontier.
Annulés en 2013, les championnats du Monde de 100 km se sont bien déroulés cette année, vendredi 21 novembre à Doha au Qatar (ils étaient initialement prévus en Lettonie). Dans le sillage d’une grosse densité et une victoire britannique chez les femmes avec Ellie Greenwood, tandis que l’Américain Max King l’a emporté chez les hommes. « On s’est rendus compte que tous les bons coureurs avaient envie cette année de faire les championnats du Monde, alors que les années précédentes, certains font des choix et ne viennent pas » relève Patrice Binelli.
Témoin de cette densité, il aurait fallu réaliser moins de 7 heures de moyenne pour monter sur le podium par équipes (addition des trois meilleurs temps pour chaque nation). « La densité était plus forte cette année que les années précédentes, et il aurait fallu être au top du top et que les circonstances de course fassent que ça se passe très bien. Faire trois fois 7 heures, ce n’est pas gagné d’avance sur un parcours comme ça » poursuit Patrice Binelli, alors que quatre des six Tricolores affichent des records personnels à moins de sept heures (6h46’ pour Michael Boch, 6h47’ pour Jérôme Bellanca, 6h49’ pour Régis Raymond, qui a abandonné à la suite d’une chute et 6h53’ pour Dominique Bordet).
« Capacité d’adaptation »
Le parcours justement. Un tour de cinq kilomètres à parcourir à vingt reprises. « Quand on est allés là-bas, on s’est dits que c’est la chaleur qui allait être le principal handicap. Hors, ça n’a pas été le cas. La course étant de nuit (départ à 18 heures), la température était tout à fait acceptable et les athlètes l’ont facilement supportée (25e degrés environ au départ). La boucle n’était pas plate avec beaucoup de relances, d’épingles à cheveux, des changements de nature de sol. Et ce que nous ne savions pas, c’est qu’il y avait un grand passage de 600-700 mètres sur des pavés. Physiquement, cela a eu beaucoup d’impact et je pense que cela a conditionné les presque 50% d’abandons dans la course (28,5% en fait, 143 arrivants pour 57 abandons hommes et femmes confondus, ndlr). C’était un parcours qui était beaucoup plus difficile qu’on ne l’imaginait » explique Patrice Binelli.
Dans ce contexte, ce sont des coureurs polyvalents qui ont trusté les avant-postes, à l’instar du champion du Monde Max King, habitué au trail et aux très solides références sur macadam (2h14’36’’ sur marathon et 1h03’07’’ sur semi-marathon en 2012), alors que le Suédois Jonas Buud, vice-champion du Monde 2014 (comme en 2010 et 2012) est aussi éclectique (notamment deuxième de l’UTMB en 2012, voir son portrait dans le dernier VO2 Run), de même que la championne du Monde Ellie Greenwood (victorieuse de la CCC en 2011, lauréate sur les Comrades cette année notamment).
« C’est un signe qu’ils avaient une capacité d’adaptation – d’habitude un 100 km, c’est sur un sol uniforme, on court au train. Je pense que le parcours convenait un peu mieux à ces athlètes habitués à tout type de course. C’était une course qui demandait beaucoup d’expérience »indique Patrice Binelli.
Côté féminin, Anne-Cécile Fontaine n’a pas pris le départ, blessée, alors que Magali Reymonenq a dû abandonner en raison d’un violent coup de fatigue. 21e place pour Gwenaëlle Guillou.
Chez les hommes, dans le sillage de Dominique Bordet (14e en 7h03’14’’), les Français ont donc pris la 6e place par équipes. Régis Raymond, pourtant dans de bons temps de passage, a renoncé après avoir chuté sur une dalle glissante.
Les résultats :
Femmes :
1. Ellie Greenwood, 7h30’48’’ (Grande-Bretagne) ; 2. Chiyuki Mochizuki (Japon), 7h38’23’’ ; 3. Joasia Zakrzewski (Grande-Bretagne), 7h42’02’’ (…) 21. Gwenaëlle Guillou, 8h31’06’’. Non partante : Anne-Cécile Fontaine. Abandon : Magali Reymonenq.
Hommes : 1. Max King (Etats-Unis), 6h27’43’’ ; 2. Jonas Buud (Suède), 6h32’04’’ ; 3. Jose Antonio Requejo (Espagne), 6h37’01’’ (…) 14. Dominique Bordet, 7h03’14’’ (…) 22. Michael Boch, 7h13’50’’ ; 24. Jérôme Andrieu, 7h16’56’’ (…) 29. Jérôme Bellanca, 7h23’01’’ (…) 39. Ludovic Dubreucq, 7h44’48’’. Abandon : Régis Raymond.
Par équipes : 1. Etats-Unis, 20h08’05’’ ; 2. Japon, 20h55’09’’ ; 3. Grande Bretagne, 20h57’50’’… 6. France 21h34’00’’.
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