Alexandra Louison: priorité à la course à pied!
Nouvelle venue en équipe de France depuis le printemps dernier, la triathlète Alexandra Louison, qui avait impressionné lors des Mondiaux de semi-marathon en battant son record personnel de plus de trois minutes (1h12’06’’), va privilégier la course à pied les mois suivants, avec deux objectifs : la sélection pour les championnats Europe de cross puis le marathon de Paris en avril prochain. Entretien avec celle qui revient d’un stage fédéral de trois semaines à Ifrane au Maroc.
Fort de ses performances de l’année et après avoir revêtu pour la première fois le maillot tricolore (11e des France de cross long, 30e des Mondiaux de semi en 1h12’06’’, 2e des France de 10 km dans la foulée en 33’43’’, records personnels améliorés) Alexandra Louison, spécialiste du triathlon à l’origine, s’interrogeait sur la suite à donner à sa carrière sportive : triathlon, course à pied ?
La sociétaire du Sco Ste-Marguerite Marseille a finalement tranché : elle va se consacrer ces prochains mois à cette seconde discipline, avec en point de mire le marathon de Paris en avril. Mais avant, il y a la sélection pour les championnats d’Europe de cross, qui se dispute à Gujan-Mestras (Gironde) pour les seniors femmes le 23 novembre. Alexandra Louison ne l’avait initialement pas coché à son calendrier. « Je n’y avais pas pensé au début, mais c’est quand Irba (Lahkhal) m’a proposé le stage. L’objectif de ce stage était d’aller jouer les qualifs pour les championnats d’Europe, donc je me suis inscrite dans cette démarche là. Je suis bien motivée pour me qualifier pour les Europe ».
Première à Ifrane et en altitude
Alexandra Louison a donc découvert Ifrane au Maroc trois semaines durant, dans le cadre de ce stage fédéral axé sur les cross et encadré par Irba Lakhal, redescendant de la ville marocaine (1 700 m d’altitude) dimanche 9 novembre. « Ça s’est vraiment très bien passé. Les infrastructures et les conditions d’entraînement sont vraiment bien. Et la météo, qui était bonne, ce qui n’était pas gagné d’avance, nous a permis de faire un bon bloc de travail » se réjouit celle qui a partagé les séances d’entraînement avec Fadouwa Ledhem (12e des France de cross 2014 ; record à 4’25’’29 et 34’59’’ sur 10 km en 2013) –elles étaient les deux seules athlètes féminines présentes.
« On a formé un bon binôme. Fadouwa est plus axée sur la piste et la vitesse, elle a une pointe de vitesse que je n’ai pas. De mon côté, j’ai plus d’endurance. C’était très intéressant de s’entraîner ensemble » relève Alexandra, qui a vécu une saison de triathlon mitigée en raison d’une fracture à l’épaule consécutive à une chute à vélo survenue fin avril, et qui ne s’était jamais consacrée aussi intensément à la course à pied. « J’espère que ce stage aura été bénéfique. Les trois semaines ont vraiment été bien gérées. Ce que j’appréhendais un peu était de faire du biquotidien tous les jours. En termes de volume horaire, le triathlon, c’est beaucoup plus important que la course en pied, mais je n’avais jamais fait autant d’intensité en course à pied. Je pense que ça m’a permis de passer un cap, et de travailler aussi ma vitesse. C’est plutôt bon signe pour ma progression » estime t-elle.
« J’ai mes chances »
Place donc au cross de sélection le 23 novembre, épreuve ouverte et qui offrira un billet pour Samokov et la Bulgarie (14 décembre) aux quatre premières, sachant que la championne d’Europe en titre Sophie Duarte courra à Allonnes (les deux autres tickets sont à la discrétion de la DTN et du comité de sélection).
« C’est le premier cross de la saison, c’est dommage de ne pas en courir un avant pour se mettre dans le bain. Mais beaucoup d’athlètes seront aussi dans ce cas là et il faudra être performante le jour J. Le niveau va être relevé, ce sera difficile, mais au vue de la saison dernière, de ce que j’ai travaillé pendant le stage et de ce qu’a pu voir Irba, j’ai mes chances ».
La suite de la saison s’écrira également dans les labours avec les championnats à partir de janvier, avant un gros objectif sur le macadam dans le viseur, à savoir le marathon de Paris le 12 avril prochain.
Marathon, coach, et Jeux Olympiques
Est-ce un « one shot » ou bien Alexandra Louison escompte s’aligner désormais régulièrement sur la distance mythique ? « J’ai envie de préparer un marathon dans de bonnes conditions. J’en ai fait un seul « sec » et c’était en fin de saison de triathlon (2h47’21’’ en 2010)), sans préparation du tout. J’ai envie de voir la progression et ce qu’il en est. En fonction de l’investissement qu’il peut y avoir avec le collectif marathon (dont le bilan devrait être effectué le week-end prochain, ndlr) et de ma progression en course à pied, on verra pour la suite… Il y a aussi Rio en 2016 qui est dans un coin de ma tête » avoue celle qui est détachée au 54e RA de Hyères (Var).
« Oui, je donne la priorité à la course à pied, surtout que l’hiver est aussi la saison propice pour accentuer sur la course à pied. Ça ne veut pas dire que je ne ferai pas de triathlon, bien entendu, mais je privilégie pour l’instant le cross et la préparation pour le marathon de Paris ».
Toujours est-il qu’Alexandra Louison, qui se faisait jusqu’à maintenant ses propres plans d’entraînement, n’envisage pas de se préparer en solo. « Irba va continuer à me suivre pour la descente de l’altitude jusqu’au cross sélectif. On discutera ensuite pour l’après. Ce qui est sûr, c’est que je veux gérer la préparation marathon avec un coach. Je ne sais pas encore qui, ni encore comment. Ça va aussi dépendre du projet marathon et de ce qui est mis en place pour aider l’athlète dans sa préparation. Mais je veux me préparer sérieusement, spécifiquement, et je voudrais avoir un coach ».