Cédric Fleureton en bronze aux Mondiaux de trail
L’Espagnol Luis Alberto Hernando a réalisé la passe de deux après son succès au Portugal en 2016. Un temps en tête de la course, Cédric Fleureton est finalement monté sur la troisième marche du podium. Les Bleus, champions du Monde en titre, ont pris l’argent par équipes.
« Je suis encore plus motivé que l’an dernier » confiait avant la course Luis Alberto Hernando, tenant du titre et 2e en 2015 à Annecy derrière Sylvain Court. L’Ibérique n’a pas menti, et avait bien préparé son affaire –cela ne faisait de toute façon guère de doute, puisque la Fédération espagnole avait interdit aux coureurs sélectionnés de s’aligner sur des épreuves de plus de 40 km, ce qui démontrait bien la volonté d’Hernando de briller en Italie.
« Il y a de plus en plus d’adversaires : certains sont connus mais d’autres le sont moins et peuvent créer la surprise » expliquait-il aussi.
Songeait-il alors à son coéquipier Cristopher Clemente, auteur d’une incroyable « remontada » ? Passé 18e au ravitaillement à la mi-parcours, à près de sept minutes de Cédric Fleureton, alors aux commandes de la course, il réalisa une deuxième partie de course à toute allure pour venir quérir l’argent, à seulement une minute d’Hernando.
C’est que, même sur un parcours plus court qu’à l’accoutumée (50 km pour 3 000 m D+ environ), il seyait de gérer ses efforts, d’autant plus que la chaleur a eût tôt de marquer les organismes. Témoin l’Américain Andy Wacker, arrivé en tête au premier ravito (puis ressorti quelques secondes derrière Cédric Fleureton) et 20e à l’arrivée, ou encore Nicolas Martin, pointé en 5e position à la mi-course et 19e au final. « J’avais de bonne sensations et je n’avais pas l’impression d’aller si vite au début (41’ au passage au 9e km, pourtant presque que de la montée, ndlr) » relatait le vice-champion du Monde 2016, qui a terminé perclus de crampes.
« Je suis encore dans la découverte »
A l’instar de Cédric Fleureton, très marqué par l’effort en franchissant la ligne. Celui qui fêtait sa première sélection en équipe de France de trail a glané la médaille de bronze au mental, après avoir frayé presque toute la course devant. « J’étais venu pour gagner, mais je suis satisfait d’être allé chercher cette breloque au courage. C’est quand même une belle course ».
S’il s’était bien préparé et était sorti de sa zone de confort pour appréhender ce format inhabituel pour lui, la vitesse de la course et la chaleur associés à une –relative- inexpérience sur cette distance (qui lui convient toutefois forcément plus qu’un 80 bornes) sont sans doute l’une de ses explications de ses crampes venus refréner ses ambitions sur la fin. « Je suis encore dans la découverte » soufflait-il alors que les Italiens s’exaltaient pour leur premier compatriote à franchir la ligne d’arrivée.
6e, Ludovic Pommeret confirme de son côté sa constance à ce niveau de compétition (5e en 2015 et 2016). « Je suis satisfait. Après, comme un peu tout le monde, je suis parti un peu vite. J’étais bien sur les plats et les descentes, mais j’ai vraiment eu du mal dans les montées, peut-être parce que je descendais vite. Sur cette distance avec les gens qu’il y a, ne serait-ce qu’en équipe de France, je m’étais dit que terminer dans les dix serait bien, et que ça serait exceptionnel dans les cinq. 6e, c’est donc bien » relatait le vainqueur sortant de l’UTMB, déçu de la deuxième place par équipes et fair-play.
« Les Espagnols étaient plus forts, il n’y a pas photo. A part Luis qui a maîtrisé la course, ils ont plus géré (quatre Français se trouvaient dans le top 8 à la mi-parcours, contre deux Espagnols ; au final, cinq Ibériques finissent dans les dix premiers, contre deux Tricolores, ndlr) et ont fait une belle course d’équipe ».
« Je ne peux rien regretter mais je ne suis pas satisfait. Je voulais faire dans le top 10, mais surtout conserver le titre par équipes » glissait de son côté Benoît Cori, 14e. « J’ai essayé de suivre le rythme dès le départ, mais j’ai explosé direct. J’ai ramassé. Ça fait vraiment chié pour le titre par équipes… ».
Une déception similaire affleurait dans les propos de Nicolas Martin. La revanche l’année prochaine en terre espagnole ?
Le top 5 :
- Luis Alberto Hernando (Espagne), 4h23’31’’ ; 2. Cristopher Clemente (Espagne), 4h24’31’’ ; 3. Cédric Fleureton, 4h28’03’’ ; 4. Henri Ansio (Finlande), 4h29’24’’ ; 5. Daniel Garcia (Espagne), 4h20’30’’ ; 6. Ludovic Pommeret, 4h30’47’’ (…) 14. Benoit Cori, 4h44’15’’ (…) 19. Nicolas Martin, 4h50’09’’ (…) 29. Sylvain Court, 4h59’16’’ (…) 31. Emmanuel David, 4h59’18’’. Abandon : Romain Maillard.
Texte et photos : Quentin Guillon.
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