Profession : lièvres
« Ils sont ceux que l’on voit au début des courses, mais, à de (très) rares exceptions près à l’arrivée. Focus sur la « profession » de lièvres, chargés de lancer les marathons sur les bases idéales.
Ils n’ont pas toujours de contrat, n’appartiennent à aucune CSP (Catégorie Socio Professionnelle) et ne sont affiliés à aucun syndicat. Leur seule cotisation –loin d’être négligeable ? Mettre à disposition leurs guiboles pour verser leur quote-part à la réussite générale du marathon – en lançant la course sur des solides bases.
En cyclisme, on les nomme gregari, ou domestiques dans la langue de Shakespeare : chargés d’épauler leurs leaders en toutes circonstances et de faciliter leur approche vers la ligne d’arrivée, que ce soient sur les étapes de sprint ou de montagne.
En course à pied, et plus précisément en marathon, les chausse-trappes sont bien moins nombreux que sur deux roues. Mais les lièvres, ou les meneurs d’allure, désignation tenant davantage de l’euphémisme, recèlent un rôle essentiel dans la performance, même si certains scientifiques (voir l’article sur les deux heures) relativisent leur travail de l’ombre.
Entre ombre et lumière plutôt, car si on les voit au départ, ils s’écartent sitôt leur ouvrage effectué, aux confins du semi-marathon, ou un peu plus tard, aux 25e voire aux 30e kilomètres, laissant alors ceux/celles qu’ils ont emmené(e)s se démener vers la ligne d’arrivée et les projecteurs. Eux s’enfoncent alors dans les tréfonds de la ville, comme à Paris, désorientés parfois, avec pour seule carte d’identité un ticket de métro glissé dans le short. Pour les Africains de l’Est, il serait parfois moins ardu de suivre la ligne bleue pour rallier l’arche d’arrivée et empocher l’argent dûment mérité.
Très souvent, ce sont les managers qui, pour le compte (…) »
Retrouvez dans le dernier numéro de VO2 Run (spécial marathon) notre enquête sur les lièvres avec les témoignages d’Abel Ndemi, Benjamin Malaty ou Timothée Bommier.
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