Marathon de Bordeaux : « Je cours pour continuer à vivre comme j’en ai envie »
A l’occasion de la troisième édition du marathon de Bordeaux le 15 avril prochain, nous vous proposons de suivre un coureur « lambda » au fil de sa préparation. Premier épisode avec l’atypique et amène Thibault Lebert…qui ne sait pas encore s’il s’alignera sur le semi-marathon ou le marathon.
Thibault Lebert, 38 ans, est multicarte. Metteur en scène, le Bordelais a lancé une application à la fin de l’année dernière, Cal&Gift, destinée à ne plus oublier les dates des anniversaires ou de fêtes, et à y trouver le cadeau idoine. Récemment, il vient aussi d’ouvrir des chambres d’hôtes dans la cité girondine.
Si ce solide gabarit a toujours couru, mais de manière « aléatoire », voilà trois ans qu’il y est mis plus sérieusement…sans se prendre au sérieux. Comme beaucoup, à la suite des fameux « paris du 1er janvier. On courait de temps en temps avec un ami et on s’est dit qu’on allait faire le marathon de Paris. Lui l’avait déjà fait une fois ».
Thibault Lebert se lance donc à l’assaut du macadam parisien en avril 2014 pour son premier 42,195 km. « On s’est bien entraînés. Après, on a eu quelques lacunes. La veille du marathon, on a été voir un match (au bar) de l’UBB (Union Bordeaux-Bègles, club de rugby évoluant en TOP 14, ndlr) ; on a mangé hamburger-frites et on a bu des bières jusqu’à 1h ». Pas la préparation des plus idéales ! « C’est une erreur que je ne referai plus » sourit Thibault, qui avait franchi la ligne en 4h30.
« Je suis à un peu plus de 105 kilos, et l’objectif est de descendre à 98. 96, ça serait magnifique »
Comme beaucoup, il s’est rapidement pris au jeu de la course à pied. « Même s’il y a eu des lacunes dans l’organisation (de la première édition, ndlr), je trouve qu’il y a une super ambiance à Bordeaux. Il y a vraiment un engouement. C’est une vraie réussite. On a tous notre travail, on est tous fatigués -j’ai aussi deux filles en bas âge-, et aller courir est le seul moment où je me retrouve, avec le moment où je lis mon journal. Je suis quelqu’un de très partageur, j’aime la convivialité, tout ça ; la course à pied, c’est vraiment le moment où je suis avec mon corps à 100%. Et il y a cet état de transe : on se sent hyper bien après avoir couru » savoure celui qui réfère principalement aux magazines spécialisés pour ses plans d’entraînement.
Bon vivant, la course à pied est également un moyen de se maintenir en forme. « Je cours pour continuer à vivre comme j’en ai envie, sortir, manger ce que je veux, boire un peu. Sans cela, je serais obèse. Actuellement, je suis à un peu plus de 105 kilos, et l’objectif est de descendre à 98. 96, ça serait magnifique ! »
Comme beaucoup, il expérimente les erreurs de novices pour ne pas les réitérer. Comme à la fin de l’année 2015, quand il a enchaîné marathon Lège-Cap Ferret (3h52’) et La Rochelle, à un mois d’intervalle. « J’ai fait une grosse bêtise. J’étais sur des bases inférieures à 3h45’ jusqu’au 35e. Et là, j’ai explosé. J’ai marché, je n’étais pas bien, il n’y avait plus moyen d’avancer. Mais je suis allé au bout, motivé par la bourriche d’huîtres à l’arrivée ! Mais c’est la véritable histoire. J’abandonne, et un mec s’assoit à côté de moi : “On ne va pas arrêter, il y a une bourriche d’huîtres“. Et on a été au bout ensemble » sourit celui qui court la plupart du temps seul, et quatre-cinq fois par semaine…en période de préparation.
Une préparation…après plusieurs semaines sans courir
Car Thibault Lebert va de nouveau innover pour l’édition 2017. Pris par ses différentes activités (notamment pour les travaux des chambres d’hôte), « cela fait semaines 16 semaines » qu’il n’a pas couru. « Enfin, ça doit faire maintenant 18, parce que ça fait deux semaines que je dis que ça fait 16 ! ».
Il ne sait pas encore sur quelle distance il va s’aligner : semi-marathon (objectif moins 1h45’ pour un record à 1h44’59’’ sur la vallonnée Bazas-Lagon) ou marathon, où « moins gourmand », il escomptera un chrono autour de 4h. Il se décidera les quinze prochains jours lorsqu’il reprendra sérieusement l’entraînement…à Cuba, où il accompagne deux mois durant sa femme pour le boulot !
« J’ai très envie de courir. J’ai pris deux paires de chaussures, un nouveau short etc… Je pars dans l’objectif bien m’entraîner, de faire du fractionné, des longues sorties etc… Je vais me décider en fonction de mon état à la reprise. Si c’est trop douloureux, que je suis trop rouillé, je ne ferais que le semi » soupèse Thibaut Lebert, qui devra aussi s’accoutumer au climat cubain. Décollage vendredi.
A suivre…
Texte : Quentin Guillon.
Photos : DR.