Christine Bardelle, la super-crosswoman
Gros plan. Depuis 2003, Christine Bardelle a été sélectionnée dix-neuf fois en équipe de France de cross. Super-crosswoman sera présente ce dimanche 17 janvier au cross Ouest-France au Mans.
D’aucuns le savent, l’un des plus grands regrets de Christine Bardelle est de n’avoir jamais été championne de France de cross en Élite. Certes, sa carrière n’est pas terminée, mais les adversaires qui lui barrent la route vers la plus haute marche sont de plus en plus nombreuses… Des adversaires qui sont aussi des partenaires sous le maillot de l’équipe de France. Et là, c’est le respect qui s’impose devant la longévité de super-crosswoman.
Sous le maillot bleu, Christine a surtout glané des médailles collectives aux Europe : bronze en 2008 et argent en 2012, 2013 et 2014. Avec comme meilleure place individuelle, une 11e en 2011. Au niveau mondial, elle s’était classée 20e en 2006. « Ce ne sont pas les performances de certaines de mes camarades, mais cela montre que je sais maintenir un niveau intéressant pour être sélectionnable », explique l’Alésienne.
Malgré sa longévité, Christine ne se sent pas une cross-woman dans l’âme. « C’est plus dans l’esprit, confie-t-elle. Le cross est une épreuve où il ne faut rien lâcher. Elle est exigeante physiquement et mentalement » (lire notre dossier cross dans le magazine ici). Est-ce une discipline qui lui ressemble ? « Pas totalement. Pour moi, c’est un passage obligé pour préparer l’été. S’il y avait une piste couverte à proximité de chez moi (Buis-les-Baronnies), je ferai de la salle l’hiver… »
Il est vrai que Christine est avant tout une pistarde (14e sélections, 3e de la Coupe d’Europe en 2011 et 12e des Europe sur 5000 m en 2012). C’est d’ailleurs sur 5 000 m qu’elle va orienter sa saison après les cross. Avec un record à 15’16’’01 établi en 2014, elle n’aura pas de souci pour les minima européens d’Amsterdam (15’40). Mais elle voit plus loin… « Ceux des Jeux de Rio sont à 15’19, ce n’est donc pas un rêve d’y penser. Physiquement, je peux le faire… »
Pour s’y préparer, Christine dispute la saison de cross. Son premier Ouest-France remonte à 1998. Elle peut parler de son évolution. « La tête de course est toujours d’un Top 8 mondial, mais il y a moins de densité chez les Françaises. Ce n’est pas propre au cross, c’est le même constant pour le demi-fond en France. » Paroles de super-crosswoman.
Texte : Bruno Poirier.
Photos : Yves-Marie Quemener.