Les championnats d’Europe de cross en chiffres
Hyères accueille la 22e édition des championnats d’Europe de cross ce dimanche 13 décembre. Quelques chiffres pour éclairer la compétition et les ambitions tricolores.
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La première édition des championnats d’Europe de cross a eu lieu en 1994. En plus de vingt ans, la France, bien que nation phare de cross sur le continent, n’a jamais accueilli un rendez-vous prisé puisque les championnats du Monde sont (quasi) inaccessibles du fait de l’hégémonie des coureurs Africains. Cette incongruité sera réparée ce week-end à Hyères (initialement, c’est Paray-le-Monial qui devait accueillir cette 22e édition, avant de se retirer pour des raisons budgétaires, nous vous l’expliquions ici).
« En tant qu’athlète, je ne vois pas la différence. Neige ou pas neige, courir en France ou pas, je suis concentrée sur ma course. Par contre, ça représente quelque chose. C’est extraordinaire pour les jeunes générations, pour ceux qui courent ou les plus jeunes en spectateurs. Car le cross est l’un des premières disciplines que l’on pratique à l’école. Aujourd’hui, on est dans une société où l’on incite beaucoup les gens à faire du sport. Cela peut susciter l’envie d’aller courir, de se licencier, de pratiquer le cross, voire même l’envie de devenir un champion. Cela permet de dynamiser le cross et l’athlétisme en général. C’est très bien que ça soit organisé en France » souligne Sophie Duarte.
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Comme le nombre de médailles glanées par l’équipe de France l’an passé à Samokov en Bulgarie (juniors filles par équipes), plus mauvais bilan depuis 2003. Les Bleus avaient totalisé cinq quatrièmes places (dont quatre par équipes). « L’an passé, Samokov a été un échec pour différentes raisons. Sur la préparation, sur de mauvaises anticipations car c’était un championnat qui avait lieu en altitude. C’était compliqué de faire un résultat par rapport à çà. On aurait pu arriver quelques jours plus tôt pour au moins s’acclimater un peu à cette altitude moyenne. Après, c’était un choix. Il y a des fois où il faut donner de l’importance à certains championnats, et d’autres moins » relève le manager du demi-fond français Philippe Dupont.
L’accent a donc été particulièrement mis sur ces championnats d’Europe en France… Où l’équipe de France, arrivée sur place jeudi, soit un jour plus tôt que d’habitude, s’avance avec de solides arguments. « On se doit d’être bons. Et donc d’être présents aux avant-postes sur tous les collectifs. Je pense qu’on a six équipes qui ont de la « gueule ». Il y a de belles choses à entrevoir » poursuit-il. « Après, il ne faut pas se rater. Ce sont des championnats, des courses d’un jour ».
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Comme le record total de médailles récolté par l’équipe de France sur une édition. En 2008 à Bruxelles. Sur le papier –insistons, il n’est question que de potentiel-, une médaille individuelle et collective dans chacune des six courses peut-être envisageable.
« Si on regarde les choses comme çà, rien n’est impossible » évalue Philippe Dupont après avoir balayé les chances de chacun. « Ça fait douze médailles à l’arrivée, c’est plus que la baraka. C’est une baraka immense, c’est le grand Chelem, c’est un truc de fou. Quand tu as des potentiels comme çà, tout le monde ne passe pas, d’autant qu’il y a plus d’incertitudes en cross que sur la piste compte tenu des conditions. Hormis la mauvaise passe de l’an dernier, l’équipe de France n’a jamais été très mauvaise sur ces championnats. L’objectif est de retrouver le niveau des années antérieures, de 2010 à 2013, qui étaient somme toutes des années intéressantes, hormis pour l’équipe senior hommes qui est 4e depuis trois ans par équipes. Çà, c’est un réel déficit de résultat. Ce n’est pas très bon ».
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Comme le nombre de podiums individuels récoltés par les seniors français (quatre pour les femmes dont trois titres : Joalsiae Llado en 1997, Yamna Belkacem en 2001 et Sophie Duarte en 2013 ; huit pour les hommes, aucun titre). Car si les juniors et les espoirs disputent ces Europe de cross en même temps que les seniors, c’est bien chez les seniors que les résultats importent le plus –et la sélection de Liv Westphal dans cette catégorie, alors qu’elle aurait joué le titre chez les espoirs- le montre bien.
« La médaille, c’est bien sûr l’envie et le but de tout le monde. Mais ça ne doit pas être le but ultime, surtout sur ces générations là (juniors et espoirs). Je trouve qu’on leur met souvent beaucoup de pression, et si les médailles arrivent, ça sera le résultat du travail. Mais si elles ne sont pas là, ça ne voudra pas dire qu’elles sont passées à côté de la plaque » expliquait ainsi l’an passé Laurence Vivier, 47 ans et elle-même ancienne internationale (13 sélections seniors ; notamment neuvième des Europe 1996).
Fabien Palcau, en lice dimanche chez les juniors, glissait en écho pour expliquer sa progression (lire ici). « C’est dans la continuité et j’écoute mon coach (Rémy Geoffroy). Son objectif est que je sois un très bon senior. Donc être fort dans les petites catégories ce n’est que du bonus ».
Du bonus et un tremplin pour la suite.
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Comme le nombre total de médailles gagnées par l’équipe de France dans l’histoire des championnats d’Europe, toutes catégories confondues (49 collectivement et 23 individuellement).
90
Soit la durée en minutes de la retransmission par France 3 des championnats d’Europe (prise d’antenne à 13h20, avant la course seniors femmes). Les autres courses seront à suivre sur le site de la Fédération européenne (lien ici).
800
Comme le volume en m3 de terre « pour créer cinq buttes de trois mètres de hauteur sur dix de longueur, avec des montées particulièrement raides » explique Samuel Bonaudo, à la tête du comité d’organisation local. Sans oublier deux pleins camions de sable utilisés « pour aménager un passage plus difficile pour les appuis » sur une quinzaine de mètres.
Le programme complet :
-Départ de la course juniors femmes à 10h35.
-Départ de la course juniors hommes à 10h59.
-Départ de la course espoirs femmes à 11h42.
-Départ de la course espoirs hommes à 12h26.
-Départ de la course seniors femmes à 13h30.
-Départ de la course seniors hommes à 14h12.
Site officiel des championnats d’Europe de cross : cliquez-ici.
La sélection tricolore pour les championnats d’Europe de cross : cliquez-ici.
A lire également :
–la présentation des courses seniors hommes et femmes
–la présentation des courses espoirs hommes et femmes
–la présentation des courses juniors hommes et femmes
–Christelle Daunay, les Europe de cross sept ans après
–Yohan Durand, de Berlin aux Europe de cross
–Alexandre Saddedine, objectif (double) podium
–Marie Bouchard, première
–Le retour de Cécile Jarousseau
–Cassandre Beaugrand : « Je reviens de tellement loin »
–Fabien Palcau, un truc à jouer par équipes
–notre dossier cross à lire dans le numéro 244 de VO2 Run
Photo de une : Gilles Bertrand