Rénelle Lamote : « ça sera un vrai combat »
Rénelle Lamote raconte comment elle aborde ses premiers championnats du Monde, qu’elle entame mercredi avec les séries du 800 m (4h25’ en France). Elle possède le 12e temps des engagées –ce qui n’est pas forcément significatif dans un championnat en demi-fond – dans la foulée d’une brillante saison, marquée par trois chronos sous les 2’, le titre aux Europe espoirs et une victoire en Diamond League le 30 juillet dernier à Stockholm.
Le président de la FFA vous a cité parmi les potentiels surprises de ces championnats du Monde. Qu’en pensez-vous ?
Çà me fait forcément un peu plaisir qu’on croit en moi. Mais ça ne change pas les plans. On sait qu’il y a trois tours, et deux grosses courses à passer -les plus importantes- les séries et les demies, pour entrer en finale.
Vous avez passé un cap grâce à cette victoire en Ligue de Diamant ?
Je m’étais dit avant la course que c’était comme une demi-finale des Monde. Du fait d’avoir gagné, je me dis que j’ai certainement ma place en finale. Donc je suis forcément un peu en confiance. Mais le travail reste à faire ici. Et je sais que les filles sont remontées à fond. Ça sera un vrai combat.
« Plus jamais çà, plus jamais ne sortir en grands championnats avec autant de regrets »
Que vous a apporté l’expérience des Europe de Zurich, où vous n’aviez pas réussi à passer en finale ?
Je me suis dit : plus jamais çà, plus jamais ne sortir en grands championnats avec autant de regrets. Du coup, je me suis encore plus entraînée pour faire moins de deux minutes et me rapprocher des meilleures internationales. Pour l’instant tout s’est passé comme on l’avait prévu. A Zurich, il me manquait de l’expérience et j’étais quand même un peu spectatrice de l’évènement. C’était quand même bien médiatisé.
Vos adversaires vous regardent-elles différemment depuis votre victoire à Stockholm (1’59’’91) ?
Je pense que les filles ont été surprises que je gagne cette course. J’ai senti en chambre d’appel que j’étais totalement inexistante. Après les courses, on se salue, on se dit quelques mots et là, il n’y a rien eu du tout. J’ai senti qu’il y a avait eu une petite tension (sourire). Là, elles savent qu’il y a une Française qui peut être un peu dangereuse. Après, je ne sous-estime personne. Je sais très bien qu’il y a des filles très fortes devant moi, mais aussi juste derrière qui peuvent être plus fortes que moi.
Sur quels types de course vous-sentez vous le plus à l’aise ?
Je préfère les courses où j’ai juste à me caler derrière une fille et où ça court. Les courses où je suis en milieu de peloton, où je suis enfermée et où il faut sortir, je ne sais pas très bien faire. Il faudra que je sois vigilante pour ne pas me faire enfermer. Je sais que je vais me mettre en danger si ça va trop lentement et qu’il faut changer de rythme ultra rapidement.
Mais comme j’ai progressé sur mes chronos, je me dis que même si ça passe lentement aux 600 m, je suis quand même capable de finir vite.
« Je passe par plusieurs phases »
Vous ressentez de l’excitation ?
Le fait d’avoir vu Pierre (Pierre-Ambroise Bosse) courir m’a mise un peu sous tension. Je suis restée chez les kinés mais c’est comme si j’étais dans le stade. J’ai ressenti un stress en le regardant courir ! (rires). Je suis remontée comme il faut mais je passe par plusieurs phases. Là, je suis dans une phase où je me pose quelques questions, j’ai un petit peu peur (le point presse a eu lieu lundi, ndlr). Et quand ça va approcher, je sais que je vais me transformer progressivement et je pense qu’il y a aura beaucoup moins de pression le jour de la course.
Vous avez très vite fait 1’59’’39, le 25 mai à Rehlingen en Allemagne. Il n’y a pas de baisse de forme, car Rehlingen, c’était il y a déjà trois mois ?
Non, je ne pense pas. Ou peut-être que çà tombait pendant des cycles d’entraînement. Mais je n’en me suis pas rendue compte. Mais là, je suis vraiment en forme. J’ai confiance en le travail de mon entraîneur (Thierry Choffin). Je suis prête pour ce championnat. Il ne manque plus qu’une course parfaite pour que je puisse faire mon record. J’ai battu mon record en début de saison et on n’a jamais trouvé une course pour faire moins d’1’59’’.
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Photo : Rénelle Lamote lors du point presse lundi à l’hôtel de l’équipe de France.