JO de Londres: Heptathlon , Jessica Ennis, une victoire royale
Jessica Ennis aurait pu échouer ce rendez-vous, devenu obsession depuis qu’elle n’avait pu prendre part aux JO de Pékin. Cette revanche à prendre aurait pu tourner en cauchemar, elle s’est muée en conte de fée, avec cette maîtrise totale de son évènement, pendant deux jours, et cette domination incroyable sur ses rivales.
Avant elle, quelques athlètes avaient eu semblable privilège, celui d’être au firmament et capable de de conquérir l’or olympique devant leur propre public. Deux précédents demeurent dans les mémoires. Cathy Freeman et son nirvana à Sydney. Liu Xiang et son drame à Pékin. Jessica a reproduit le précédent de Cathy Freeman, en y ajoutant sa touche: sa capacité à drainer un stade de 80.000 spectateurs dès le premier matin, pour ramener une certaine sérénité sur ces Jeux, un peu malmenés par l’absence de public dans certaines épreuves. Et deux jours durant, Jessica eut derrière elle des fans par milliers et même par millions, tout le royaume britannique arcbouté derrière elle. Jessica a vécu avec brio ce statut de nouvelle icône de tout un peuple. Le premier matin, elle fut la première surprise de ressentir un sentiment étrange, un grand calme, inhabituel pour elle dans un grand rendez-vous international et encore plus pour CE rendez-vous très particulier. Et c’est ainsi qu’elle lançait avec grand art son heptathlon, avec un 100 mètres haies exceptionnel, 12’’54 qui lui aurait donné l’or à Pékin sur cette épreuve en individuel! Elle le répètera sans relâche ensuite, ce fut l’aiguillon, qui la boostait encore plus pour cette quête. Durant ces deux jours, chaque image volée pendant tous ses concours dévoila un visage souriant et serein, qui dissimulait en fait une extrême détermination, qu’elle sut mobiliser au départ du 200 mètres, alors qu’elle est menée par la Lituanienne, et pour le concours de longueur, où elle échoue son premier essai, et se sublime pour le 2ème.Cette erreur de prise d’appel à la longueur, c’est exactement ce qu’elle a craint deux jours durant, expliquant plus tard cet immense stress de la peur d’une erreur, d’une faute technique au fil des épreuves, avec cette pression très forte de l’obligation de réussir imposée par elle-même et ces milliers de fans. Mais Jessica sut parfaitement maîtriser ses émotions, pour tirer parti de sa forme physique exceptionnelle, démontrant une combativité hors norme jusque dans l’ultime 800 mètres qu’elle voulait finir en première position, pour franchir la ligne les bras grands ouverts, ultime symbole de sa conquête. Et ce petit bout de femme paraissait bien frêle au pied de ces tribunes, avec tout le public debout pour elle, la portant vers l’extraordinaire accomplissement de son objectif.