Mondial 24 Heures : Rencontre avec le Team France
La semaine dernière à un mois de cette compétition programmée à Turin le weekend du 11 et du 12 avril, les 12 sélectionnés ont effectué un stage de regroupement à Andrézieux (42). Ce qui leur a permis de peaufiner leur préparation.
L’an passé, normalement prévus en Lettonie à Daugavpils, ces championnats avaient été finalement annulés. En effet le comité d’organisation local n’avait pas pu réunir le budget nécessaire à la réussite d’un tel événement. De la sorte à force de demeurer dans l’expectative, puisque ne sachant pas si une autre nation allait se substituer à ce pays balte, ni quand, les athlètes sélectionnables ont vécu une saison chaotique.
Cette fois ils ne vivront pas pareille mésaventure, car l’Italie coutumière de ce genre de manifestation s’en sort toujours avec brio.
Avant d’évoquer le stage, il importe de citer les 6 hommes et les 6 femmes, qui se rendront dans le Piémont.
Hommes :
-Alain David : né en 1965, licencié à Ultra Marathon France, second au bilan FFA 2014 avec un score de 246,128 km synonyme de record personnel. Première sélection.
-Christian Dilmi : né en 1966, licencié à l’EC Orléans Cercle Jules Ferry, champion de France 2012, vice champion en 2013 et de nouveau titré en 2014. Titulaire d’un record de 254,553 km, seconde sélection.
-Ludovic Dilmi : frère du précédent né en 1965, licencié à Rambouillet Sports, un record de 257,819 km qui lui avait permis de décrocher la médaille de bronze lors des mondiaux 2012. Troisième sélection.
-Thierry Douriez : né en 1964, Boulogne-sur-Mer AC, un record de 247,996 km établi à l’occasion des France 2013, où il avait pris la 3e place. Il honorera sa 5e sélection.
-Lionel Ozanne : né en 1970, Stade Villeneuve-sur-Lot, champion de France 2013 lors de son premier 24 heures grâce à une marque de 255,872 km. Première sélection.
-Stéphane Ruel : né en 1966, Manche Athlé Centre Sud, N° au bilan FFA 2014 : 252,271 km et première sélection.
Dames :
-Pascale Bouly : née en 1962, Decines-Meyzieu Athlétisme, un record de 216,246 km. Championne d’Europe par équipe 2013. Troisième sélection.
-Sandrine Gard : née en 1967, Athlé 11, championne de France 2014 grâce à un record de 218,473 km. Première sélection.
-Cécile Nissen : née en 1972, US Carmaux, un record de 234,524 km, vice championne d’Europe 2013. Troisième sélection.
-Sylvie Peuch : née en 1961, Pays de Brive Athlétique Club, un record de 225,614 km, vice championne de France 2013, Championne du monde par équipe 2010. Sixième sélection.
-Christine Tamnga : née en 1974, Sporting Club Athletic de Bry-sur-Marne, championne de France 2012 et en 2013 avec à la clé un record de 220,222 km. Seconde sélection.
–Anne-Marie Vernet : née en 1967, Velay Athlétisme, championne du monde 2008, suite à un record de 239,685 km, championne d’Europe 2013. Sixième sélection.
Comme le confirme Philippe Propage, le manager du 24 heures auprès de la FFA : « Le but premier de ce type de stage consiste à créer un groupe, à faire en sorte que ces deux collectifs aient envie de vivre ensemble et de se battre pour l’entité à laquelle ils appartiennent. Cette année chez les hommes, 50% de l’équipe de France a été renouvelée, alors que du côté des femmes, seule Sandrine Gard a rejoint le team national. Donc, au niveau des garçons, il est crucial que les nouveaux s’intègrent avec les anciens. Ainsi cette semaine leur permet déjà de faire connaissance. Egalement il apparaît impératif qu’un climat de confiance se développe entre les membres du staff et les athlètes, qu’ils auront à coacher durant le mondial »
Ensuite poursuit Cyprien Bourillon, médecin de ces 2 sextets : « Nous leur proposons un suivi médical. On s’aperçoit que dans l’ultra, les coureurs n’y attachent pas assez d’importance. Pourtant, c’est essentiel. Voilà pourquoi ils passent tous une visite médicale, comportant des analyses sanguines, urinaires, plus un électrocardiogramme. Aussi, ils consultent un podologue susceptible de corriger des problèmes de posture et de leur prescrire des semelles orthopédiques. Et un kinésithérapeute est également disponible. De surcroît, ils assistent à une conférence sur les conséquences physiologiques de ce type d’effort, afin de les sensibiliser à certains risques. Notamment nous avons remarqué que dans cet univers, les coureurs manifestaient une propension à abuser des anti-inflammatoires durant la compétition. Ce qui peut se révéler désastreux avec entres autres pathologies, un risque d’insuffisance rénale »
Et précise Frédéric Barreda, l’un des coachs : « Ce stage leur permet de se consacrer uniquement à l’entraînement, de pratiquer le biquotidien, de leur apprendre à varier les séances en prenant conscience de l’importance du travail sur piste, de consulter le kiné quand ils le désirent et surtout de bien se reposer. Enfin, nous les plaçons dans le contexte de l’épreuve. Le circuit mesurera 2,060 km et comprendra une bosse longue de 70 mètres présentant 5 mètres de dénivelé. Cela peut faire sourire, mais après plus de cent tours, cela se sent. Donc, la séance longue de 4 heures s’est déroulée sur une boucle de 2 km légèrement vallonnée par endroit, pour prendre en compte ce paramètre »
Sur place, l’ambition des Français consistera avant tout à décrocher des médailles par équipe tant au plan mondial, qu’au niveau européen. Au plan individuel, cela semble plus compliqué. Toutefois cette spécialité présente des aspects irrationnels et les titulaires des meilleures performances passent parfois à côté le jour J.
Christophe Rochotte